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[CRITIQUE] : Game Night


Réalisateur : Jonathan Goldstein et John Francis Daley
Avec : Jason Bateman, Rachel McAdams, Sharon Horgan, Lamorne Morris, Michael C. Hall, Jesse Plemons, Billy Magnussen, Kyle Chandler, Danny Huston, Chelsea Peretti,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie, Polar, Action.
Nationalité : Américain
Durée : 1h39min


Synopsis :
Pour pimenter leur vie de couple, Max et Annie animent un jeu une nuit par semaine. Cette fois ils comptent sur Brooks, le frère charismatique de Max, pour organiser une super soirée à thème autour du polar, avec vrais faux malfrats et agents fédéraux ! Brooks a même prévu de se faire enlever…. sauf qu'il reste introuvable. En tentant de résoudre l'énigme, nos joueurs invétérés commencent à comprendre qu'ils se sont peut-être trompés sur toute la ligne. De fausse piste en rebondissement, ils n'ont plus aucun point de repère et ne savent plus s'il s'agit encore d'un jeu… ou pas. Cette nuit risque bien d'être la plus délirante – et la plus dangereuse – de toute leur carrière de joueurs…



Critique :


Visage discret mais pourtant sensiblement important de la comédie US depuis près d'une quinzaine d'années, le génial Jason Bateman est presque un gage de qualité à lui tout seul, tant bon nombre de ses péloches incarnent sans forcer, des petits moments de cinéma plus que recommandable.
A nouveau flanqué des scénaristes du diptyque Comment Tuer son Boss ? - Jonathan Goldstein et John Francis Daley -, le bonhomme reprend son éternelle panoplie d'américain moyen et nous revient joliment accompagné (Rachel McAdams ❤) en ses premières heures du printemps avec un nouveau délire dans sa besace : Game Night, comédie aussi pimentée que son pitch est accrocheur.



Avec ses couples ordinaires et rangés qui décident de bousculer un minimum leur quotidien rarement excitant via le prisme d'une soirée jeu de rôles/polar bien plus réaliste qu'ils ne l'auraient pensé de prime abord, le nouveau long des papas du décomplexé Vacancy semblait tranquillement mais sûrement voguer sur le terrain balisé du petit moment de cinéma calibré pour faire gentiment rire et rouler sporadiquement en dehors des clous (parce qu'un zeste de trachouille, ça ne fait jamais de mal hein) entre deux élans moralistes.
Mais Goldstein et Daley, bien plus à l'aise que sur leur premier essai, ont sensiblement passé la seconde avec Game Night, en s'attaquant jouissivement autant aux codes du thriller que du film d'action, pour accoucher d'une aventure référencée à mort, se jouant constamment de nos attentes et de nos zygomatiques au sein d'un jeu de plateau bigger than life s'amusant à brouiller les pistes entre réalité et fiction.



Se prenant volontairement au jeu pour pousser instinctivement autant leurs personnages (même les seconds couteaux ont suffisamment d'espace pour exister, mention aux géniaux Michael C. Hall et Jesse Plemons) que les spectateurs à en faire de même, avec une mise en scène inspirée et un scénario solide qui tient tout du long en haleine (un concept simpliste suffisamment saupoudré de rebondissements plus ou moins téléphonés), le duo fait de Game Night une brillante comédie d'action aussi surprenante et drôle que rythmée et barrée juste ce qu'il faut, une version jubilatoire du The Game de David Fincher.
Peut-être pas encore " la comédie de l'année " comme se plaît à l'annoncer sa campagne promotionnelle, ni la péloche qui révolutionnera le genre, mais décemment l'un des moments de cinéma les plus sympathiques et hautement recommandés de ces dernières semaines, à n'en pas douter.

Jonathan Chevrier