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[CRITIQUE] : La Promesse


Réalisateur : Terry George
Acteurs : Christian Bale, Oscar Isaac, Charlotte Le Bon,...
Distributeur : Films sans Frontières
Budget : -
Genre : Romance, Drame, Historique.
Nationalité : Américain, Espagnol.
Durée : 2h13min.

Synopsis :
1914,  la Grande Guerre menace d’éclater tandis que s’effondre le puissant Empire Ottoman. À Constantinople, Michael, jeune étudiant arménien en médecine et Chris, reporter photographe américain, se disputent les faveurs de la belle Ana. Tandis que l’Empire s’en prend violemment aux minorités ethniques sur son territoire, ils doivent unir leurs forces pour tenir une seule promesse : survivre et témoigner.



Critique :

Qu'un film porté par deux des comédiens les plus doués de leurs générations - Christian Bale et Oscar Isaac - atteigne nos salles obscures dans l'indifférence générale, laissait un poil songeur sur la qualité dudit film (la première visée dans ces cas-là), mais que son thème majeur, véritable devoir de mémoire - certes romancé sur les bordures - sur le terrible génocide arménien, ne fasse pas un minimum de boucan, même au sein d'un mois de novembre chargé en sorties; là on est tout près d'un oubli sérieusement révoltant.
Véritable fresque historique tout droit sortie de l'âge d'or Hollywoodien, cornaqué par un cinéaste engagé, Terry George (Hôtel Rwanda), La Promesse traite aussi minutieusement que maladroitement (ou plutôt, pas de manière totale et approfondie) d'un génocide qui n'est pas sans rappeler - évidemment - la tragédie de l'Holocauste, bien plus solidement ancré dans les mémoires (parce que bien plus médiatisé, aussi); tout en diluant son contexte (très) fort via le prisme empathique et enivrant d'un renversant triangle amoureux.



Artifice scénaristique casse-gueule et propice à l'identification du spectateur (George connaît ses classiques), cette romance à trois coeurs plutôt bien charpentée (même si l'un des deux couples attise bien plus d'émotion que l'autre) et loin d'être manichéenne, à le bon goût de ne pas (trop) prendre le pas sur la grande histoire, et de développer de manière équitable ses trois protagonistes aussi humains qu'attachants.
Si Christian Bale en impose en reporter qui garde en lui toute sa souffrance, et que la belle Charlotte Le Bon irradie l'écran de son charme fou, c'est incontestablement la partition tout en sincérité d'un Oscar Isaac impeccable en étudiant en médecine tourmenté, qui remporte tous les suffrages.
Maîtrisé, percutant, réaliste, nécessaire et embaumé d'un séduisant parfum old school, La Promesse est un vrai et beau devoir de mémoire, qui aurait certes mérité un traitement un poil plus frontal de ce douloureux pan de l'histoire de l'humanité, pour pleinement incarner une oeuvre majeure gentiment installée entre les immenses La Liste de Schindler et Docteur Jivago.
Mais il est déjà sans conteste, l'une des séances les plus immanquables de cette fin d'année ciné 2017.


Jonathan Chevrier


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