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[CRITIQUE] : Logan Lucky


Réalisateur : Steven Soderbergh
Acteurs : Channing Tatum, Adam Driver, Daniel Craig, Riley Keough, Hilary Swank, Katie Holmes, Katherine Waterston, Seth MacFarlane, Sebastian Stan,...
Distributeur : ARP Selection
Budget : -
Genre : Comédie, Policier, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h58min.

Synopsis :
Deux frères pas très futés décident de monter le casse du siècle : empocher les recettes de la plus grosse course automobile de l’année. Pour réussir, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays : Joe Bang. Le problème, c’est qu’il est en prison…



Critique :



Pour un amoureux du septième art tel que le génial Steven Soderberg, il était assez difficile d'imaginer que le bonhomme ne se décide pas dans un futur plus ou moins proche, de se désister d'une retraite qu'il s'était adjugé beaucoup trop tôt.
Touche à tout merveilleux, qui a d'ailleurs grignoté quelques présences sur plusieurs projets durant son " absence " derrière la caméra (notamment sur feu la brillante série The Knick), le Steven nous revient donc quatre ans plus tard frais comme un gardon avec Logan Lucky, belle comédie noire au casting imposant (Channing Tatum, Adam Driver, Daniel Craig, Riley Keough, Hilary Swank, Katherine Waterston, Seth MacFarlane, Sebastian Stan,...) à la réception un brin timide outre-Atlantique.



Fleurant bon - sur le papier - le si savoureux cinéma des frangins Coen, la péloche conte l'histoire évidemment singulière de deux frangins loin d'être des lumières et souffrant tous deux d'un handicap, Clyde et Jimmy Logan, qui décident d'organiser le casse du siècle - à leur échelle - : empocher les recettes de la plus grosse course automobile de l’année.
Le hic, c'est que pour mener à bien leurs ambitions, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays, Joe Bang, qui coule de pas toujours paisibles jours entre les barreaux...
Sorte de " Ocean's Eleven " au pays des rednecks prenant les atours cocasses d'une satire plus ou moins féroce du pays de l'Oncle Sam (encore plus pertinente depuis l'avènement à la présidence de Trump), Logan Lucky est un (très) sympathique et fun film de casse transpirant de tous ses pores le cinéma unique de son metteur en scène.



S'il joue logiquement sur le même terrain de jeu que Joel et Ethan Coen - le pays des rednecks - dans une étude assez fine et (volontairement) bordélique de ces oubliés de l'American Dream, et qu'il recycle habilement les codes et clichés inhérents d'un genre qu'il a abordé plus d'une fois dans sa carrière, Soderbergh n'en fait pas moins de son dernier essai en date, un film qui lui ressemble de A à Z.
Que ce soit dans son montage très découpé (le cinéaste n'a rien perdu de son habitude à aligner les ellipses à la pelle), ses dialogues ciselés, ses portraits soignés et humains de personnages franchement singuliers, ou sa manière de jouer autant avec son scénario classique (et c'est loin d'être un défaut) que la perception qu'en a le spectateur; Logan Lucky est un film Soderberghien sur le bout des ongles.



Prenant tout du long - sans ne jamais les juger - fait et cause de son attachante bande de bras cassés - dans tous les sens du terme - cherchant à faire le coup parfait et s'offrir le petit brin de réussite que la vie leur refuse, tout en accumulant les foirades jouissivement absurdes, Soderbergh signe une excellente, ironique et modeste comédie noire, une grosse récréation au casting impliqué (Daniel Craig en tête, en parfait contre-emploi).
Bref, sans faire de bruit, le grand Steven Soderbergh revient dans nos salles obscures, et cela fait franchement du bien.


Jonathan Chevrier

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