[CRITIQUE] : Independance Day Resurgence
Réalisateur : Roland Emmerich
Acteurs : Liam Hemsworth, Jeff Goldblum, Bill Pulman, Maïka Monroe, Charlotte Gainsbourg,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Science-Fiction, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h01min.
Synopsis :
Nous avons toujours su qu'ils reviendraient. La terre est menacée par une catastrophe d’une ampleur inimaginable. Pour la protéger, toutes les nations ont collaboré autour d’un programme de défense colossal exploitant la technologie extraterrestre récupérée. Mais rien ne peut nous préparer à la force de frappe sans précédent des aliens. Seule l'ingéniosité et le courage de quelques hommes et femmes peuvent sauver l’humanité de l'extinction.
Critique :
20 ans après, Emmerich fait de #IndependanceDayResurgence un remake peu inspiré, incohérent et catastrophique d'un film original déjà limité— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) July 20, 2016
Il y a de cela vingt ans tout rond, Roland Emmerich canonisait une certaine idée du blockbuster pétaradant et méchamment patriotique avec le bouillonnant Independance Day; méthode depuis (très) largement pérennisé par Michael Bay, les péloches super-héroïques et, dans une certaine mesure, par Emmerich lui-même (Le Jour d'Après, 2012 et White House Down).
Après quelques écarts vers un cinéma plus indépendant mais surtout plus exigeant (Anonymous et le toujours inédit Stonewall), revoir l'autre maitre du Kaboom franchisé son premier vrai carton au box-office avait clairement de quoi nous faire saliver, tout du moins sur le papier.
Car plus qu'un moment de cinéma popcorn comme on les aime, Independance Day Resurgence incarne une vraie/fausse suite aux méchantes allures d'opus de transition (la fin ouverte laisse clairement présager du plan d'ensemble d'Emmerich) mais surtout de remake peu inspiré du film original (il recycle tous ses éléments phares sans sourciller), tant l'effet de surprise frissonnant du débarquement hostile des petits hommes vert, laisse place ici à une revanche sans chair, sans cœur et à la limite de la catastrophe - dans tous les sens du terme -, malgré une idée de départ bandante à souhait (des aliens tout véner v.s des humains ayant pleinement assimilés la technologie des cousins de E.T.).
Peinant à démarrer (entre la présentation expéditive des nouveaux persos, des revenants et les fondations de l'affrontement Terre vs humains), divertissant mais sans grande inspiration scénaristiques, le spectateur fait donc face au retour de flammes de la victoire humaine de 1996, avec l'arrivée d'une cohorte d'aliens plus féroce que la précédente au sein d'une intrigue incohérente (le propos scientifique est risible et les facilités sont légion) et éclatée ou chacun des personnages - au mieux caricaturaux -semblent subtilement ciblés un peu partout histoire de complétement baliser l'action, si certains intéressent un minimum, d'autres (au hasard, Charlotte Gainsbourg ou encore la belle Maïka Monroe) semblent complétement sous-utilisés voir même inutile.
Et c'est bien là, au fond, que Resurgence souffre grandement de l'absence de Will Smith, capitale sympathie/empathie du premier, dont le duo avec Jeff Goldblum (pourtant ici toujours autant convaincant) incarnait l'un des gros points fort du métrage.
Surchargé visuellement (les CGI piquent les yeux) et moins ultra-patriotique comme le premier film (et bonjour la vision du monde uni derrière les US et maladroite à une époque ou le pays de l'Oncle Sam est bien loin de fédérer aussi bien pour ces décisions discutables que pour sa politique), Resurgence aligne des scènes de destructions massives certes jouissives - et le mot est faible - mais manquant cruellement d'âme et d’intérêt à une époque ou (presque) une super-production sur deux, fait déjà l'apologie du destruction porn (X-Men Apocalypse tout récemment).
Quand aux moments de bravoure, ils sont littéralement désarçonnés par un manque de tension psychologique évident (les gens meurent, la Terre se fait péter dans tous les sens, la Présidente des États-Unis y laisse ça peau... mais c'est la vie), mais également par un casting au sein duquel personne ne tire véritablement son épingle du jeu - pas même Liam Hemsworth censé porter le tout.
A trop regarder dans le rétroviseur et à tenter de susciter la nostalgie de son auditoire, ce sequel piétine tout du long, presque comme si Emmerich - qui a déjà mis en scène toutes les catastrophes possible sur grand écran -, s'était volontairement mis en pilote automatique et nous balançait le minimum syndical en attendant de pouvoir mettre en scène la suite qu'ils désirent tant, sous forme d'une bataille interstellaire qui pourrait elle en revanche, méchamment dépoter.
Avec l'incident industriel - mais au cœur gros comme ça - Tarzan, Independance Day Resurgence incarne déjà notre plus grosse déception de l'été ciné 2016.
Dit été qui, a mesure que les mercredis passent, semble perdre de plus en plus son sex-appeal cinéphilique...
Jonathan Chevrier