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[CRITIQUE] : Maggie


Réalisateur : Henry Hobson
Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Abigail Breslin, Joely Richardson,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : 8 000 000 $
Genre : Drame, Épouvante-Horreur, Thriller.
Nationalité : Américain, Suisse.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
Alors qu'une terrible pandémie se propage à travers les États-Unis, le gouvernement impose de placer les malades infectés par le virus en quarantaine, où ils se transformeront en zombies, totalement retranchés du monde. Lorsque Maggie, 16 ans, apprend qu'elle a été contaminée, elle s'enfuit. Mais son père, Wade Vogel, est déterminé à la retrouver et à la protéger coûte que coûte, même s'il lui faut affronter les forces de police...


Critique :



On ne le répétera jamais assez mais l'écartade politique du vieux chêne autrichien est décemment ce qui aura fait le plus de mal à la carrière du Schwarzy acteur et ce, même si ces derniers films à la fin des 90's, peinaient à trouver leur public en salles.

A la différence des autres action men des 80's/90's, et plus encore que son frère ennemi Sylvester Stallone, le bonhomme avait su adapter son jeu charismatique et monolithique à plusieurs genres du septième art contemporain, de la série B décomplexée (Commando, Le Contrat, Double Détente) à la SF ambitieuse (Terminator, Predator, Total Recall), en passant par la comédie populaire (Jumeaux, Un Flic à la Maternelle, La Course aux Jouets) ou même le thriller horrifique (La Fin des Temps) et l'héroïc fantasy (Conan le Barbare, sa pitoyable suite et le tout aussi manqué Kalidor).


Un vrai monstre du cinéma de l'époque, et encore plus pour les cinéphiles biberonnés que nous sommes, aux douces saveurs des 80's.

Véritablement de retour sur le devant de la scène depuis l'excellent - mais sévèrement critiqué - Le Dernier Rempart, et après avoir fait - entre autres - bonne impression chez David Ayer (Sabotage) ou avec son poto Sly (Evasion surtout), le toujours fringuant ex-Mister Univers aura une activité des plus chargées ces prochaines semaines, entre une suite non-désirée (et qui fait très peur) Terminator Genisys, mais avant tout et surtout ce Maggie d'Henry Hobson, petit événement de cette fin de mois de mai ciné de 2015.

Film de zombies dramatique fleurant bon (trop ?) la série The Wakling Dead - Hobson a signé le générique dément du show -, la bande annonce laissait surtout présager une prestation toute en intensité d'un Schwarzy des grands jours (voir dans son meilleur rôle, carrément) en papounet courage face à l'infection de sa fille, campée par la jolie Abigail Breslin.


Maggie donc, ou l'histoire d'un monde hors du temps, ou une terrible pandémie a frappée la population.
Les personnes infectées sont placées en quarantaine jusqu'à leur transformation en zombies.
Reste que les parents obtiennent le droit/choix de pouvoir veiller sur leurs enfants contaminés jusqu'à la fin, mais sous certaines conditions.

C'est le choix que prendra Wade Vogel, qui a décidé de garder sa fille à ses côtés, Maggie...

Il est plus qu'évident qu'au moment même ou le genre explose à la télévision US (mais pas que), Maggie se verrait indiscutablement comparé au fer de lance de ce revival improbable mais fracassant, The Walking Dead.
Ce qu'il y avait de plus évident encore, c'est que le film de l'anglais Henry Hobson souffre de cette inéquitable comparaison.

Car tout transpire ou presque le show crée par Robert Kirkman et Frank Darabont, du traitement réaliste et mélodramatique de la contamination, à la propagation lente dans les corps des victimes sans oublier l'ambiance désespérée, morbide et la mise au scène " au ralenti " (voir tout simplement ennuyeuse) pour les non-fans de la série.


Du déjà-vu ailleurs donc et même en bien mieux.
Et pourtant, dans son jeu de la redite plus ou moins bien inspiré, Hobson captive tout de même son spectateur avec sa chronique bouleversante d'un père profitant des derniers moments que la vie peut lui offrir aux côtés de sa fille, avant qu'elle ne se transforme en cannibale sur pattes sans aucune morale.

Douloureux, tendu et férocement sincère, le film se démarque finalement de son aîné télévisé - et de la riche concurrence - grâce à la force évocatrice de la performance impressionnante d'un Arnold Schwarzenegger totalement habité et en parfait contre-emploi.

Tout en nuance, courageux et vulnérable à la fois, l'éternel T-800 est infiniment touchant et d'une sobriété étonnante dans le corps et le cœur d'un père aimant qui se fissure à mesure que la lueur d'humanité qui caractérise sa descendance tant adorée, s'éteint.

Si il ne trouve pas le meilleur rôle de sa carrière (Conan le Barbare est son meilleur rôle, par Crom !), il trouve ici sans conteste son interprétation la plus belle et profonde jusqu'à aujourd'hui.


Voir le visage froid du vieux chêne plier sous les larmes ne peut qu'ébranler les inconditionnels du bonhomme, et vaudrait presque à lui seul son pesant de popcorn.

Pour un premier film, on n'a décemment vu mieux et plus original, mais on a surtout vu bien pire...


Jonathan Chevrier