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[CRITIQUE] : Taken 3

 

Réalisateur : Olivier Megaton
Acteurs : Liam Neeson, Maggie Grace, Forest Whitaker, Famke Janssen, Dougray Scott, Leland Olsen,...
Distributeur : EuropaCorp Distribution
Budget : -
Genre : Action.
Nationalité : Français.
Durée : 1h43min.

Synopsis :
L’ex-agent spécial Bryan Mills voit son retour à une vie tranquille bouleversé lorsqu’il est accusé à tort du meurtre de son ex-femme, chez lui, à Los Angeles. En fuite et traqué par l’inspecteur Dotzler, Mills va devoir employer ses compétences particulières une dernière fois pour trouver le véritable coupable, prouver son innocence et protéger la seule personne qui compte désormais pour lui – sa fille.


Critique :

Difficile de ne pas admettre que beaucoup n'ont pas réellement vu venir le succès public du génial Taken, petite claque violente, haletante et frontale, complétement jouissive pour les amateurs de cinéma burné que nous sommes.

Personne et encore moins Luc Besson, quand on s'arrête un minimum sur la piteuse suite que le bonhomme s'est efforcé à produire peu de temps après, faisant passer la bombe sur pellicule signé Pierre Morel de parfait descendant au Justicier dans la Ville de Michael Winner (Paul Kersey/Bryan Mills = même combat !) à pâle frangin de la franchise Transporteur... sorry Jason.

Après que la politique international ait laissée libre court à l'irlandais badass de se la jouer génocide sur toute la populass du crime organisé d'Albanie (soit au train ou il en était, 90% du pays) durant les deux premiers opus, Luc Besson a donc trouvé bon de changer de disque rayé pour en prendre un autre qui l'est tout autant, en plagiant plus ou moins volontairement tout le pitch (mais pas que) de la cultissime série Le Fugitif, elle-même génialement adaptée par Andrew Davies avec les inestimables Harrison Ford et Tommy Lee Jones (le second étant d'ailleurs devenu un habitué des prods Europa Corp... why Tommy ?).


Pourquoi pas après tout, tant que le Lucky Luc ne nous produit pas un Taxi 5 improbable (après la voiture volante, la voiture qui fait du ski, bonjour la voiture qui multiplie les pains et qui roule sur l'eau ?), nous restons toujours un chouia preneur de ses productions.
Surtout que pour le coup, le papa de Léon semblait avoir mis les petits plats dans les grands en délocalisant le décor outre-Atlantique pour de bon, et en racolant au casting le Grand - avec un grand G - Forest Whitaker, qui surfe étonnement bien ces dernières années entre les DTV de luxe et les productions de prestiges (Le Majordome, Les Brasiers de la Colère pour ne citer que).

Pourquoi pas donc, et tant pis si il nous ramène son yes man number one à la réalisation, Olivier Megaton et sa caméra épileptique - overdosée serait plus juste - (Transporteur 3, Colombiana et Taken 2, c'est lui...), tant que Neeson, Whitaker et le joli minois de la trop rare Maggie Grace sont là, tout va (ou presque).

Sauf que, magie du cinéma quand tu nous tiens, si il était quasiment impossible d'imaginer faire plus purge et foireux encore que Taken 2, force est de constater que si, aussi fou que cela puisse paraître, Tak3n est une putain de déception, un sommet d'absurdité, d'incohérences et de clichés comme rarement on en a vu sur grand écran depuis... Lucy.

Comme quoi les chiens ne font décemment pas (ou plus) des chats dans la série B hexagonale...


Dans Taken 3, l’ex-agent spécial Bryan Mills voit son retour à une vie tranquille bouleversé lorsqu’il est accusé à tort du meurtre de son ex-femme, retrouvée morte chez lui, à Los Angeles.
En fuite et traqué par l’inspecteur Dotzler, Mills va devoir employer ses compétences particulières une dernière fois pour trouver le véritable coupable, prouver son innocence et protéger la seule personne qui compte désormais pour lui, sa fille...

" C'est ici que tout s'achève " martèle l'en-tête de l'affiche du film, et on ne peut que lui donner raison tant toute l'entreprise qu'il incarne achève littéralement aussi bien tout le solide travail fait sur le premier opus (de loin le meilleur film estampillé Europa Corp), que la carrière d'un Liam Neeson qui n'aurait décidément pas dut se laisser enivrer par la douce odeur des billets vert pour diriger sa carrière depuis quelques années maintenant (lui qui ne voulait pourtant pas, au départ, rempiler pour ce troisième film).

Summum de la débâcle aussi bien au niveau scénaristique (dialogues creux et plats, lourdes incohérences, inepties et clichés à la pelle) avec un héros qui échappe et se sauve constamment de tout, qu'au niveau de la direction d'acteurs (totalement absente, Neeson n'a jamais paru aussi inconsistant et vide, Maggie Grace est jolie mais toujours aussi inexpressive), là ou la péloche perd définitivement tout le peu de crédit qu'on aurait pu lui allouer, c'est dans ses scènes d'actions encore une fois méchamment illisibles, trop nerveuses et mal découpées - la signature éprouvante du cinéaste.

Ajouté à toute cette mixture peu gouteuse des saveurs/valeurs sûres de la sauce Europa Corp (des Audis, pas de Yamakasis ni de putes et de banlieues mais des russes, comme dirait Mozinor), une b.o pas folichonne ainsi que quelques scènes assez improbables, et vous ferez ainsi face à un opus inutile, efficace pour tout spectateur vraiment (mais alors vraiment) peu regardant, mais surtout foutrement décevante.


Sans grande originalité ni enjeu dramatique, effleurant avec des gros sabots les codes du thriller, entachés par des incohérences grossières (des méchants caricaturaux et à peine croqués notamment), Taken 3 est une suite difficilement défendable et honteuse au sein d'une franchise qui n'aurait jamais du dépasser le stade du génial one shot qu'incarnait Taken en 2008.

Et dire que, grâce à son succès outre-Atlantique, la porte d'un quatrième n'est pas totalement fermée...

Bref, tout pour offrir aux mauvaises langues une nouvelle occasion de rapprocher encore un peu plus le parcours cinématographique du Neeson à celui de feu Charles Bronson qui, comme lui en son époque (Cannon Forever !!!), à chier sur son aura imposante à force de beaucoup trop tirer sur la corde du vigilante bis tendance Z, via des péloches indignes de son talent.


Jonathan Chevrier

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