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[CRITIQUE] : X-Men : Days of Future Past


Réalisateur : Bryan Singer
Acteurs : Hugh Jackman, James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult, Patrick Stewart, Ian McKellen, Halle Berry, Peter Dinklage, Ellen Page, Omar Sy,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : 250 000 000 $
Genre : Science-Fiction, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h12min.

Synopsis :
Les X-Men envoient Wolverine dans le passé pour changer un événement historique majeur, qui pourrait impacter mondialement humains et mutants.


Critique :

Aussi étrangement que cela puisse paraitre, le départ de la franchise X-Men de Bryan Singer au milieu des années 2000, fut à la fois ce qui arriva de pire à la franchise des mutants, mais également à la carrière du brillant cinéaste.

Pour la première, c'était un peu le début de la fin, saccagée dans un troisième opus immonde par Brett " Fucking " Ratner tandis que pour le Bryan, sa filmographie jusque-là exceptionnel se verra entaché d'un gros tâcheron sous forme d'accident de parcours - Superman Returns -, à peine rattrapé par le pourtant excellent Walkyrie avec Tom Cruise, dont la production fut tout autant ou presque, mouvementée.

Pas un mal donc que les deux se retrouvent même si Singer, officiant constamment en tant que producteur, n'avait pas pour autant lâcher Wolverine et ses potes plus populaires que jamais, qui grâce à la réussite du premier opus datant de 2000, ont propulsés au firmament des genres à la mode, le film de super-héros à Hollywood.


A peine un an après la dernière aventure mutante en date en salles - Le Combat de l'Immortel, sorti en aout dernier -, mais surtout pile-poil trois semaines après le débarquement au cinéma d'une autre figure populaire de l'écurie Marvel, Spider-Man, dans le très critiqué Le Destin d'un Héros, X-Men : Days of Future Past pointe donc le bout de son nez, avec comme promesse de parler aussi bien aux fanas de la première trilogie qu'aux aficionados du reboot/prequel lancé par Matthew Vaughn en 2011, dans un micmac scénaristique foutrement riche et détonnant puisque adapté du comics éponyme incarnant l'une des épopées les plus bandantes regroupant les mutants.

Et inutile de préciser que le film, blockbuster total et infiniment jouissif, incarne purement et simplement la rencontre de ce qu'il y a de meilleur dans les deux mondes de l'univers cinématographique des X-Men.

A la fois suite de L'Affrontement Final, du Combat de l'Immortel et du Commencement, Singer met immédiatement ses spectateurs dans le bain via une ouverture tout simplement impressionnante et déroutante - on ne sait pas réellement tout de suite dans quel unité de temps on se trouve, et c'est proprement excitant -, dans un futur post-apocalyptique ou chaque mutant montre l'étendue de ses pouvoirs dans leur guerre qui les opposent aux Sentinelles, d'immenses robots dont le seul but est de les liquider tous autant qu'ils sont, tout autant que l'humanité toute entière.

Le constat s'avère donc très vite aussi rude (on est quand même face à un génocide mutant) que simple et limpide, pour éviter l'extermination de tous, Kitty Pride doit envoyer Wolverine dans le passé pour qu'il réconcilie Magneto et Xavier en pleine brouille, mais surtout qu'ils arrivent tous les trois à convaincre Mystique d'éviter de faire la big connerie qui mènera le monde à sa perte, soit qu'elle abandonne son épopée vengeresse contre un assassin de mutants.


Lâchant l'aspect Bondesque et très british du First Class pour revenir à une thématique plus comic book, généreuse et ambitieuse côté SF - ça tâte du monde post-apocalyptique et des univers parallèles en passant par les voyages dans le temps -, méchamment rythmé dans une accumulation de scènes d'actions épiques, toutes plus réussites les unes que les autres (excellent boulot côté SFX), et un constant effet de surprise accentué par les intrigues temporelles (on se croirait presque dans la trilogie Retour vers le Futur !), Days of Future Past est un divertissement total, un blockbuster racé, intelligent et foutrement efficace, qui se place aisément comme le meilleur des sept films qui compose la franchise sur grand écran - un cran même au-dessus des pourtant excellents Au Commencement et X-Men 2.

Bien plus suite du Commencement qu'autre chose, tout en respectant le canevas habituel de la franchise - les mutants luttant à la fois contre eux-mêmes et l'humanité, dans une apologie de la différence -, le film que l'on pensait totalement voué à Wolverine (campagne promo écrasante le concernant oblige), s'appuie finalement tout autant sur la puissance intense du duo Xavier/Magnéto version jeune, que sur l'imprévisibilité et la fougue du personnage de Mystique.

Point d'épisode ultime ou tous les mutants se retrouvent à combattre face caméra, l'intrigue se focalise et se resserre uniquement ou presque, sur ces quatre personnages, ce qui permettra à Singer d'en transcender son développement.
Savamment dosé en humour tout en conservant l'aspect adulte et sombre établit depuis les premiers films, la péloche se paye même le luxe, très subtil, de colmater les nombreuses brèches scénaristiques accumulées au fil des opus, en incarnant une œuvre en tout point cohérente et tenant la route de bout en bout.

Dommage en revanche, que la partie concernant le futur - notamment le final, expéditif et dénué de tout enjeu dramatique -, ne soit pas forcément très maitrisée, d'ailleurs, dans la pluie de mutants qui l'a compose, seul Bishop (Omar Sy, dont on pardonne l'anglais très léger) et Blink sortent leur épingle du jeu dans une poignée d'apparitions - bon, un gros et long caméo quoi -, sans pour autant que leur personnages se voient plus développés que de raison.


On passera également sous silence la partition fantomatique du pourtant très bon Nicholas Hoult en Fauve, dont le traitement - aussi bien son aspect bleu que ses bonds peu naturels - laisse salement a désirer.

En ce qui concerne le décrié Pietro " Peter " Maximoff, rajouté à l'arrache par Singer pour damer le pion à Disney et Joss Whedon, force est d'avouer que même si son apparition est plutôt courte, elle marque clairement les esprits.

D'ailleurs la scène - ou plutôt, le moment de gloire - qui le met en scène incarne définitivement la plus impressionnante, jubilatoire et travaillée des scènes des sept films confondus, plus imposante encore que celle de Diablo et son effraction mouvementée à la Maison-Blanche dans X-Men 2.

Difficile de ne pas être curieux quand à l'utilisation du personnage (campé par Aaron Taylor-Johnson) qu'en fera Joss Whedon dans son Avengers : Age of Ultron...

Mais quoiqu'on en dise, le vrai cœur du métrage, c'est bien sur les performances de son quatuor vedette, visiblement très heureux de se retrouver une fois encore dans la peau des fameux mutants.


D'un Hugh Jackman charismatique comme jamais dans la peau souffrante de Wolverine, à une Jennifer Lawrence tout en retenue et so sexy dans la peau d'une Mystique étonnement importante - et dont la psychologie est joliment fouillée (ou la transition de la gentille Raven du camp Xavier à la méchante Mystique, bras droit de Magnéto) -, en passant par le génial duo Michael Fassbender (impeccable et tout en ambiguïté)/James McAvoy (ébouriffant en Xavier, tout en fragilité), tous composent ce qui est indiscutablement comme les meilleurs performances au sein d'un film X-Men.

Même le précieux mais trop rare Peter Dinklage, est convainquant dans la peau du grand vilain de l'histoire, Bolivar Trask.

En un petit peu moins de deux heures trente, Singer ramène les mutants à leur sommet, marie les effets spéciaux éblouissants avec une psychologie des personnages et une émotion toujours palpable sans que jamais chacun d'eux n’empêchent l'autre d'exister, et prouve surtout qu'il est ni plus ni moins que ce que le genre super-héroïque a connu de mieux comme cinéaste, aux côtés de Guillermo Del Toro et Christopher Nolan.

Passionnant, limpide, riche et joliment complexe, Days of Future Past ouvre des possibilités infinis quand à l'évolution de la franchise au fil des prochains opus - a scène post-générique nous donne d’ailleurs un magnifique aperçu de ce futur radieux -, tant elle semble catalyser toutes les qualités de chez ses concurrents direct, que ce soit la merveilleuse gestion de l'impact émotionnelle de chez DC Comics (cf la franchise Batman de Nolan et Man of Steel), et le spectaculaire jouissif de chez Marvel (Avengers en tête).


Inutile donc de préciser que l'on attend Apocalypse avec une furieuse impatience, et encore plus quand on sait que Singer sera de nouveau derrière la caméra, avec en bonus Channing Tatum dans la peau et les cartes de Gambit.

2016 est encore (trop) loin...


Jonathan Chevrier


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