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[CRITIQUE] : Tempête de Boulettes Géantes 2 : L'île des Miam-nimaux


Réalisateur : Cody Cameron et Kris Pearn
Acteurs : avec les voix de Bill Hader, Anna Faris, James Caan, Terry Crews,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : 78 000 000 $
Genre : Animation, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
Après le succès du premier film, L'île des miam-nimaux : Tempête de boulettes géantes 2 nous entraîne dans les nouvelles aventures de Flint Lockwood. Inventeur d’une machine capable de transformer l’eau en nourriture, Flint avait été obligé de la détruire parce que son invention avait déchaîné des pluies torrentielles de cheeseburgers et des tempêtes de spaghettis, menaçant toute la planète…
Pourtant, la machine n’a pas disparu, et elle crée maintenant des croisements entre animaux et aliments, les « miam-nimaux » ! Flint et ses amis s’embarquent dans une périlleuse mission pour affronter des tacodiles affamés, des Cheddaraignées, des Serpent à galettes, des Hippopatates…



Critique :

Dans la catégorie " putain de claque délirante que l'on n'a pas vu venir mais que l'on a été foutrement heureux de découvrir ", Tempête de Boulettes Géantes premier du nom se pose bien-là, tant il a été - et de loin - l'une des meilleurs surprises du cinéma d'animation des années 2010.

Fou, déjanté et à l'énergie visuelle et comique renversante, tout en se payant le luxe d'asséner une critique acide et maline sur la malbouffe et le capitalisme ambiant, le film - réellement sorti de nulle part -, prouvait non seulement le talent de deux jeunes cinéastes plein d'avenir (Chris Miller et Phil Lord), mais surtout que Sony Animation en avait sacrément dans le bide pour aller concurrencer ces petits camarades Dreamworks, Blue Sky ou encore Pixar.

Mais depuis Sony aligne plus de mauvaises péloches que de bonnes, et il n'aura pas fallu longtemps - quatre ans - pour que la major ne donne une suite aux aventures de Flint et ses amis, suite justement aussi attendue que redoutée vu la qualité de l'opus original.

Suite original non inspirée du second roman de Judi Barrett, L'Ile des Miam-nimaux nous entraine de nouveau dans les péripéties foldingues de Flint Lockwood qui après avoir inventé une machine - au nom imprononçable - capable de transformer l'eau en nourriture, avait été obligé de la détruire parce que celle-ci avait déchainé des pluies torrentielles de bouffes, au point d'en menacer la planète toute entière.


Mais la machine n'a finalement pas disparu, et elle crée dorénavant des croisements entre animaux et aliments, les miam-nimaux !
Ceux-ci menacent la population de New-York, et pour éradiquer de nouveau les dérives de son invention, Flint, son père et ses amis s'embarquent dans une périlleuse mission pour affronter des " Tacodilles ", des " Cheddaraignées " ou encore des " Hippopatates " salement affamés...

Si ce second opus, bien plus excentrique que le premier film, aligne quelques mauvais points hautement fâcheux, force est d'admettre que l'enthousiasme générale qui la caractérise en fond un joli concentré de bonne humeur et de folie douce sur un tout petit peu plus d'une heure trente, le plaçant au même niveau (ou alors un chouïa plus faible) que le film de Miller et Lord.

Visuellement propre même si le tout est loin d'être aussi spectaculaire que chez la concurrence (Dreamworkset Pixar surtout), démarrant assez poussivement, zapant toute critique pour se focaliser uniquement sur l'aventure pure et dure, assumant pleinement son côté décalé sans ne jamais avoir peur du ridicule (pour preuve, les savoureux jeux de mots foireux sont légions), très classique dans son contenu même si son humour et sa bonne humeur racolent aisément un public plus mature, la bande est une suite tout aussi réussite que différente, arrivant même à surprendre son spectateur via des références improbables et bien senties.

Citant tout autant Jurassic Park qu'Avatar, singeant salement feu Steve Jobs pour caractériser son méchant principal - un gourou d'une multinationale loufoque et détestable -, reposant sur une écriture plus ou moins solide et sur des personnages barrés mais attachant, Tempête de Boulettes Géantes 2 est un divertissement mené tambour battant et bourré d'idées visuelles savoureuses, tellement décalé qu'il en devient infiniment touchant.


On omettra donc volontiers ses tares assez voyantes (il ne propose rien de nouveau côté seconds couteaux, qui peine à exister fautes de vraies enjeux les concernant), ou le manque d'ambition quand à l'exploitation de son concept pourtant assez malin (l'île ne comporte pas réellement d'enjeux ni de danger, vu que ses miam-nimaux, certes tous aussi bien pensés les uns que les autres, sont tous in fine assez inoffensif), pour pleinement se laisser bercer par sa singularité folle et émouvante.

On n'hésitera tout de même pas à demander à Sony pour un hypothétique troisième opus, de nous offrir une copie un poil moins bâclée et plus cohérente.

Flint et sa jolie bande ne s'en porterait que mieux.


Jonathan Chevrier