[CRITIQUE DVD] : Boule & Bill
Réalisateur : Alexandre Charlot et Franck Magnier
Acteurs : Frank Dubosc, Marina Fois, Charles Crombez, Lionel Abelanski, Nicolas Vaude et les voix de Manu Payet et Sara Giraudeau.
Distributeur : StudioCanal
Budget : 16 800 000 €
Genre : Comédie Familiale.
Nationalité : Français, Luxembourgeois et Belge.
Durée : 1h22min.
Date de sortie en salles : 27 Février 2013
Date de sortie en DVD/Blu-Ray : 26 juin 2013
Synopsis :
Tout commence à la SPA. Un jeune cocker se morfond dans sa cage. Il ne trouve pas les maîtres de ses rêves. Soudain, apparaît un petit garçon, aussi roux que lui. Qui se ressemble s'assemble : c'est le coup de foudre. Pour Boule et Bill, c'est le début d'une grande amitié. Pour les parents, c'est le début des ennuis… Et c'est parti pour une grande aventure en famille !
Critique :
Depuis l'annonce de la mise en production de son adaptation, je savais d'avance que ce Boule & Bill serait une merde sans nom.
Oui, j'ai des dons de médiums (je pratique la divination de sorties cinéma pourrîtes à mes heures perdues), et les sales premières images balancées sur la toile l'été dernier n'ont fait que très vite confirmé mon impression.
En bon cinéphile qui se respecte, je comptais salement le boycotté histoire de m'économiser de l'argent, du temps et même un passage forcé chez le psy sauf que voilà, si la plus grande faiblesse de Superman est la kryptonite, pour un rédacteur et un critique (toute proportion gardé hein) de cinéma, c'est purement et simplement les mioches de leur famille.
Ma faiblesse à moi, c'est mon neveu, sept ans tout juste au compteur, futur cinéphile en devenir qui adore passer ses mercredis après-midis à la météo pourrie, à mater de la péloche dans les salles obscures ou sur son canapé.
Le gosse parfait quoi, mais qui a encore la fâcheuse habitude, de mioche en même temps, à encore être foutrement attirer par des productions écervelés et populaires dont il est la cible clé.
J'essaye de changer cela mais croyez-moi, les producteurs sont fort aujourd'hui et même si nous, nous sentons le crottin de cheval à dix kilomètres à la ronde, le combat est de plus en plus dur pour faire flairer à nos morveux ces supercheries.
Je l'admets en bon oncle que je suis, je lui cède tous ses caprices, c'est mon seul neveu en même temps et comme je n'ai pas encore moi-même de descendance (toute femelle belle et féconde peuvent m’intéresser, rdv en message privée si ça te dit cher fan, au féminin bien sur), il arrive très, très vite à ses fins avec moi.
Et puis violenter un môme devant des centaines de personnes parce qu'il te fait faire ce que tu n'as pas envie de faire, ça peut t’amener en taule aujourd'hui...
" Boule & Bill, un film de Wouf ! "...déjà direct dés la vision de la couverture (et je te parle même pas de la sale gueule que tire le Dubosc), t'as envie de violemment te trancher les veines avec ton DVD, certes les recoins de la boite son arrondis mais quand même, tu tentes le coup.
Et là pendant une heure vingt je l'ai tenté le coup, mon neveu aussi d'ailleurs mais ça n'a pas marché, si on a pas littéralement crever sur notre fauteuil devant notre télé cet après-midi là, notre âme de cinéphile elle, aura pris un sacré coup dans la gueule tant, plus que je ne l'avais prévue, Boule dans Bill est une immense bouse interstellaire, que même Paul WS Anderson et Joel Schumacher réunis, t'en aura pas chier d'aussi belle avec plus de pognons.
Pas drôle, long (et ça dure à peine quatre-vingt minutes), beaucoup trop mélancolique, le film ne ressemble en rien à la bd culte de Roba, pire même il lui fait salement honte en rejoignant easy le panthéon des adaptations foireuses de comics made in France et Belgium, aux côtés de Lucky Luke, Blueberry et même Largo Winch.
Tellement à chier que t'en viendrais à prendre les abominables Garfield et Les Schtroumpfs tout en CGI made in Hollywood la putain, pour des œuvres d'arts de malade, et Ducobu et sa suite pour un sommet d'humour du bon gout...
Je suis pas un grand fan de la bande dessinée (la preuve pendant longtemps j'ai cru que Bill était le gosse et Boule le chien...), mais étant môme je me souviens quand même de m'être aventuré sur ses planches deux, trois fois, entre deux aventures de Tintin, Thorgal et Garfield, ce qui me permet d'affirmer que je connais un minimum le matériau d'origine.
C'est donc avec une réticence assez amère que j'ai ingurgité de force le suppositoire que m'ont proposé avec violence Alexandre Charlot et Franck Magnier pendant tout pile une heure et demie, une tentative d'adapté l'inadaptable tout en reniant ses origines tellement remplit de défauts et de vides que le résultat ne peut en être que complétement affligeant et consternant in fine.
Ici Bill fait le double de la taille du chien de la bd, sans même lui ressembler, idem pour Boule (quel nom/surnom de merde en passant, autant l'appeler Testicule, ça aurait été plus humain), à qui on a refourguer des habits à rayures que même le Secours Populaire n’accepterait même pas de te les offrir si t'étais dans le besoin de ouf, larguant de ce fait aux oubliettes sa salopette en jean et son tee-shirt jaune légendaire.
Et même la maison, QG de toutes les facéties du duo, laissera vite sa place à un appartement de la banlieue parisienne...
Sur un scénar pas plus épais que la tranche renversée d'une feuille de papier cul Lotus, l'histoire, plus que de se focaliser sur le jeune maitre et son chien, se pose là comme un drame social sur les années 70 au lieu d'incarner une bonne vieille comédie (vu que tu rigoles pas des masses, voir même pas du tout durant toute l'intégralité de la bande, il aurait été moins con d'y insuffler quelques Vrais gags), suivant l'itinéraire d'un couple qui se déchire sous les yeux de leur morveux con comme la lune, et d'un chien qui parle mais qui ferait bien mieux de la fermer vu qu'il saura très, très vite nous saouler.
Pas mal l'idée du concept du divertissement qui se veut " pour mioches ", alors qu'il dépeint principalement des adultes dans la déprime, à coups de pathos de supermarché very very hard discount...
Parce que si Marina Fois en mère de famille aimante mais qui rêve de s'émanciper (lourd cliché de la femme des 70's, bah oui parce qu'on est dans les 70's pardi !) et Frank Dubosc, plus sobre qu'à l'accoutumé (et tant mieux parce que son talent comique lui joue de plus en plus des tours à mesure que les années passent) en papa irascible, essayent de sauver les meubles comme ils le peuvent même si tu sens direct qu'ils n'ont strictement rien à faire ici, le vrai gros talon d'Achille du film, outre le script fantomatique, c'est la performance nanardesque du petit Charles Crombez (si il perdure avec succès dans le métier, sérieux je me pends), et la partition vocale de Manu Payet.
L'humoriste pourtant si bon sur grand écran quand il est parfaitement encadré (comme chez son ex-femme Géraldine Nakache, ou chez ses potos comme pour Les Infidèles ou Radiostar), nous fout ici littéralement la gerbe (mais pas autant que le voisin hypocondriaque, qui lui pousserait littéralement au crime) tant il en fait des tonnes et que sa voix-off devient vite insupportable (tout comme celle de la tortue Caroline), pas aider non plus il faut l'avouer, par des dialogues et des gags à la lourdeur répétitive frisant l'indécence.
Sans aucune imagination, ni fantaisie ni aucun respect, esthétiquement moche, kitch, déprimant et ennuyeux à mourir, Boule & Bill est une purge à manquer sous tous les prétextes possibles (et même si t'es un fan ultime de la bande dessinée, tu risques de passer un plus sale quart d'heure que les simples spectateurs), une transposition ratée qui réussit la prouesse inouïe de foutre à plats tous ses gags avant même qu'il ne se présente face caméra, et qui en prime vous fout un bourdon du tonnerre, alors que sa mission première était de, normalement, vous filer un joli smile.
Au final, je crois que je t'ai plus raconté ma life que le film, un petit instant Confessions Intimes sans que tu es eu à allumer ta télé, et franchement tu y es plus gagnant qu'autre chose comme ça cher fan, preuve si il en est qu'il n'y a rien mais alors vraiment rien à en dire de cette immonde bouse, sauf qu'il faut l'éviter bien évidemment.
Fait marrant, au moment ou j'ai commencé à gribouiller cette critique sous forme de tranche de vie de journal intime perso, j'ai lu dans une interview des producteurs, conscient de la merde qu'ils ont produit et cautionné, qui affirmaient qu'en réalité, le film ne serait non pas une adaptation de la bd Boule & Bill, mais plus une adaptation, une sorte de biopic de la vie de Roba et de son fils, qu’il surnommait Boule...
Bonjour l'honnêteté, si ça c'est pas se foutre de la gueule du monde et essayer de désespérément rattraper, trop tard, ses monumentales conneries, sérieux je ne sais pas ce que c'est.
Après lecture, tu me diras surement à quoi bon avoir réserver ma plus belle colique pour un film dont je savais pertinemment à l'avance qu'il serait une merde.
Sincèrement je te répondrais que je ne sais pas, même si tu en a envie, une diarrhée ça ne se commande pas mais ça se savoure un peu.
Et je peux te dire que même si je n'ai pas du tout aimer l'avoir mater, là je la savoure de malade en écrivant dessus.
Jonathan Chevrier