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[CRITIQUE] : Le Serment de Pamfir


Réalisateur : Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk
Avec : Oleksandr Yatsentyuk, Stanislav Potiak, Solomiya Kyrylova,…
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Polonais, Chilien, Ukrainien, Français.
Durée : 1h42min

Synopsis :
Dans une région rurale aux confins de l’Ukraine, Pamfir, véritable force de la nature, retrouve femme et enfant après de longs mois d’absence. Lorsque son fils se trouve mêlé à un incendie criminel, Pamfir se voit contraint de réparer le préjudice. Mais devant les sommes en jeu, il n’a d’autre choix que de renouer avec son passé trouble. Au risque de tout perdre.



Critique :


Étonnant premier effort que Le Serment de Pamfir de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, dont le naturalisme proche du documentaire vient épouser un lyrisme épique au coeur d'une terre où religion païenne et nature fusionnent pour ne plus faire qu'une, et faire ressortir le côté le plus sauvage de l'homme.
Un lieu à part et puissant, une ville frontalière entre l'Ukraine et la Roumanie dans la région de Tchernivtsi, là où vit justement Pamfir, de retour auprès des siens après des mois d'absence, lui qui était parti travailler dans l'Union européenne pour ce qui semble être une tentative vaine de gagner plus aisément.
L'homme semble vouloir reconstruire sa vie et repartir de zéro après une existence bâtie dans l'illégalité et la contrebande, mais son désir se voit contrarié alors qu'à la veille du carnaval traditionnel, son fils unique Nazar, met sensiblement sa famille dans l'embarras en foutant le feu à la salle paroissiale locale.
Littéralement au pied du mur, il est désormais condamné par sa propre progéniture qu'il voulait protéger, à renouer avec le monde corrompu - à tous les niveaux - qu'il souhaitait quitter...

Copyright Condor Distribution

Entre la tragédie shakespearienne, le polar noir, le western, la comédie de moeurs un brin lourde et même la fable mystique imprégnée d'une dimension mythologique furieusement évocatrice, Sukholytkyy-Sobchuk dessine avec son premier effort plein de maîtrise un monde presque replié sur lui-même dans sa férocité et sa violence, un univers où aucune alternative ne semble donnée à son héros (formidable Oleksandr Yatsentyuk), à l'hypermasculinité totalement assumée, qui se sacrifie - littéralement - pour désendetter sa famille et offrir un avenir à son fils.
Chronique d'une âme désespérée et dépassée qui résiste comme elle le peut à l'adversité (la pègre locale en tête), frappée par de vraies idées de mise en scène (plusieurs plan-séquences enivrants et une volonté de mettre en valeur aussi bien ses personnages que le cadre qui les entoure/emprisonne), Le Serment de Pamfir, sensiblement sous influences, n'en est pas moins une vraie expérience puissante, glaciale et prenante qui marque, peut-être, l'avènement d'une nouvelle voix importante du cinéma de l'Europe de l'est.
On prend les paris.


Jonathan Chevrier


 

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