[CRITIQUE] : Le Lycéen
Réalisateur : Christophe Honoré
Acteurs : Paul Kircher, Juliette Binoche, Vincent Lacoste, Erwan Kepoa Falé,...
Distributeur : Memento Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 2h02min.
Synopsis :
Que feriez-vous si vous pouviez voyager dans le passé de vos proches, guérir leurs traumatismes, régler leurs problèmes et les transformer en partenaire idéal ?
Critique :
On avait laissé le prolifique cinéma de Christophe Honoré avec le doux et grave à la fois Guermantes, qui s'inspirait du contexte sanitaire et social actuel - sous Covid-19 donc - , pour le mettre non pas au service d'un humour douteux et sans réel intention de méditer sur un bouleversement encore prégnant (et dont les répercussions sont loin d'être terminées), mais bien pour retranscrire comment la pandémie a bousculer le métier et même plus directement, son existence, au travers d'une célébration mélancolique et déroutante sur la magie du processus de création artistique (et le bonheur du bon vivre-ensemble), clouée aux basques d'une troupe de la Comédie-Française - jouant leurs propres rôles.
C'est par le giron nettement plus casse-gueule du teen movie dramatique et initiatique qu'il nous revient en ces dernières heures du printemps avec Le Lycéen, peut-être - sans doute - son oeuvre la plus personnelle et douloureusement dévastatrice à ce jour.
Récit fragmenté et fragile comme peut l'être l'adolescence, la narration se fond dans les pas de troublés de Lucas (Paul Kircher, formidable en alter-ego du cinéaste), la caméra se faisant complice de ses errances difficiles autant que de ses maux insondables, symptôme d'un môme devant digérer la mort d'un père, les inquiétudes d'une mère et la nécessité de se forger tant bien que mal une vie d'adulte dans la solitude et le deuil.
C'est cette initiation à la dure - mais jamais pesante -, sensiblement inscrite dans les pas tutélaires et familiers de Gus Van Sant et Gregg Araki -, entre une approche à la fois crue et frontale de la perte brutale d'un être cher, pilier d'une vie, et celle heurtée du tumulte adolescent (avec la découverte/acceptation de soi et de da sexualité en tête de gondole), imprévisible et littéralement à fleur de peau, qui fait le sel de ce patchwork émotionnel à la lisière du songe onirique, une errance sensible et sensorielle où l'on noit égoïstement sa dépression et sa peine dans la chaleur fugace du corps et des âmes des autres pour se sentir - faussement - vivant.
Une crise existentielle symbole d'une jeunesse vulnérable et confuse - tout comme notre époque actuelle -, embaumée dans une ambiance brumeuse et - presque - intemporelle (mais bien inscrite au présent) et porté par un casting au diapason (un Vincent Lacoste plus mature et dur que jamais, mais aussi Erwan Kepoa Falé, l'autre grande révélation du film), dont les prestations impliquées valent à elles seules le déplacement.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Paul Kircher, Juliette Binoche, Vincent Lacoste, Erwan Kepoa Falé,...
Distributeur : Memento Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 2h02min.
Synopsis :
Que feriez-vous si vous pouviez voyager dans le passé de vos proches, guérir leurs traumatismes, régler leurs problèmes et les transformer en partenaire idéal ?
Critique :
Joliment inscrit dans les pas familiers et tutélaires de Gus Van Sant et Gregg Araki, #LeLycéen incarne un beu coming of age movie sensible et sensoriel porté par une approche à la fois crue du deuil, et heurtée du tumulte adolescent, imprévisible et littéralement à fleur de peau pic.twitter.com/vfbgMb5Gby
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 29, 2022
On avait laissé le prolifique cinéma de Christophe Honoré avec le doux et grave à la fois Guermantes, qui s'inspirait du contexte sanitaire et social actuel - sous Covid-19 donc - , pour le mettre non pas au service d'un humour douteux et sans réel intention de méditer sur un bouleversement encore prégnant (et dont les répercussions sont loin d'être terminées), mais bien pour retranscrire comment la pandémie a bousculer le métier et même plus directement, son existence, au travers d'une célébration mélancolique et déroutante sur la magie du processus de création artistique (et le bonheur du bon vivre-ensemble), clouée aux basques d'une troupe de la Comédie-Française - jouant leurs propres rôles.
C'est par le giron nettement plus casse-gueule du teen movie dramatique et initiatique qu'il nous revient en ces dernières heures du printemps avec Le Lycéen, peut-être - sans doute - son oeuvre la plus personnelle et douloureusement dévastatrice à ce jour.
Copyright Jean Louis Fernandez |
Récit fragmenté et fragile comme peut l'être l'adolescence, la narration se fond dans les pas de troublés de Lucas (Paul Kircher, formidable en alter-ego du cinéaste), la caméra se faisant complice de ses errances difficiles autant que de ses maux insondables, symptôme d'un môme devant digérer la mort d'un père, les inquiétudes d'une mère et la nécessité de se forger tant bien que mal une vie d'adulte dans la solitude et le deuil.
C'est cette initiation à la dure - mais jamais pesante -, sensiblement inscrite dans les pas tutélaires et familiers de Gus Van Sant et Gregg Araki -, entre une approche à la fois crue et frontale de la perte brutale d'un être cher, pilier d'une vie, et celle heurtée du tumulte adolescent (avec la découverte/acceptation de soi et de da sexualité en tête de gondole), imprévisible et littéralement à fleur de peau, qui fait le sel de ce patchwork émotionnel à la lisière du songe onirique, une errance sensible et sensorielle où l'on noit égoïstement sa dépression et sa peine dans la chaleur fugace du corps et des âmes des autres pour se sentir - faussement - vivant.
Une crise existentielle symbole d'une jeunesse vulnérable et confuse - tout comme notre époque actuelle -, embaumée dans une ambiance brumeuse et - presque - intemporelle (mais bien inscrite au présent) et porté par un casting au diapason (un Vincent Lacoste plus mature et dur que jamais, mais aussi Erwan Kepoa Falé, l'autre grande révélation du film), dont les prestations impliquées valent à elles seules le déplacement.
Jonathan Chevrier