[CRITIQUE] : Pixie

Réalisateur : Barnaby Thompson
Acteurs : Olivia Cooke, Ben Hardy, Daryl McCormack, Fra Fee, Rory Fleck-Byrne, Alec Baldwin, Colm Meaney,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Thriller, Policier.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h33min.

Synopsis :
Pixie souhaite venger la mort de sa mère en organisant un braquage. Son projet tourne mal et elle se retrouve en fuite avec deux jeunes hommes. Ils parcourent la campagne irlandaise car ils sont eux-mêmes poursuivis par des gangsters...



Critique :

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Il y a quelque chose d'assez frustrant dans le fait que la merveilleuse et craquante Olivia Cooke enchaîne les performances stellaires depuis quelques années, mais que la plupart (l'intégralité ?) de ses films, de pures petites bombes indépendantes comme le circuit US en dénombre à la pelle, ne dépasse pas le stade de la sortie en VOD en catimini dans l'hexagone.
Balancé hors des radars cette semaine en VOD, le bien nommé Pixie de Barnaby Thompson, sorte de rejeton bien né des cinémas de Guy Ritchie et Martin McDonagh, démontre une nouvelle fois le talent de la comédienne pour se glisser dans des rôles atypiques (elle s'éclate ici, et son enthousiasme est franchement contagieux), ici celui-ci d'une jeune femme gentiment amorale - comme toute femme fatale -, pleine d'esprit et lancé dans en quête de vengeance - accompagnée de deux acolytes totalement épris d'elle - qui l'a rend tout aussi dangereuse et glaciale que n'importe quel gangster irlandais qui aura le malheur de croiser sa route.

Copyright Saban Films

Flanqué dans une campagne irlandaise magnifiquement mise en valeur par la photographie de John de Borman, entre le revenge movie survolté et la comédie noire sous référence au pitch savamment corsé (belle-fille d'un petit gangster de l'ouest de l'Irlande, Pixie organise le vol d'un million d'euros de MDMA à des trafiquants de drogues, pour mieux s'enfuir avec l'argent et intégrer une école d'art à San Francisco), qui s'autorise quelques délires bien cartoonesques (comme l'idée que le trafic de drogue local soit géré par des prêtres gangsters, dirigés par le père Hector/Alec Baldwin); le nouvel effort de Thompson (St Trinian et sa suite), pas exempt d'un manque cruel de profondeur dans son écriture, déroule pourtant fièrement sa bosse, restant toujours du bon côté de la bisserie excentrique.
Embrassant pleinement sa propre absurdité, jouissif bien qu'il ne subvertisse pas forcément le genre, Pixie n'en est pas moins un vrai petit bout de cinéma pop et vicieux, une balade piquante et sanglante dans la campagne irlandaise, qui aurait décemment valu son pesant de pop-corn en salles...


Jonathan Chevrier