[CRITIQUE] : La Plus Précieuse des Marchandises
Réalisateur : Michel Hazanavicius
Acteur : avec les voix de Jean-Louis Trintignant, Dominique Blanc, Denis Podalydès, Grégory Gadebois,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Animation, Drame, Historique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h21min
Synopsis :
Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne.
Le froid, la faim, la misère, et partout autour d´eux la guerre, leur rendaient la vie bien difficile.
Un jour, pauvre bûcheronne recueille un bébé. Un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois.
Protégée quoi qu’il en coûte, ce bébé, cette petite marchandise va bouleverser la vie de cette femme, de son mari , et de tous ceux qui vont croiser son destin, jusqu’à l’homme qui l’a jeté du train.
Leur histoire va révéler le pire comme le meilleur du cœur des hommes.
Critique :
Gentiment calé dans la liste des films les plus attendus de cette fin d'année ciné, au milieu de Sonic 3, le film et Mufasa : Le roi lion (on déconne) mais surtout de Leurs Enfants après eux, Planète B et Nosferatu (là, on ne déconne plus), La Plus Précieuse des Marchandises, fraîchement adoubé par la dernière Croisette cannoise (où il a incarné le dernier titre présenté en Compétition, mais surtout le premier film d'animation à y figurer depuis Persepolis en 2007) et adapté du roman éponyme de Jean-Claude Grumberg, marque le premier passage de Michel Hazanavicius du côté du cinéma d'animation, marqué par les difficultés à la fois intime et universelle - la pandémie du COVID-19.
Pas un petit évènement donc, loin de là, pour ce qui est moins une incursion singulière au cœur d'un genre qui lui est jusqu'ici étranger sur grand écran (mais qui est, et c'est important de le noter, dans une forme olympique de notre côté de l'Atlantique), qu'un choix pertinent et légitime pour un cinéaste touche-à-tout qui a toujours été passionné par le médium et qui, par la force des choses, trouve le matériau parfait pour sauter le pas : un conte de fées sur l'horreur de la Shoah, aussi antinomique que cela puisse paraître, né de la plume de écrivain français de renom et fils de parents déportés à Auschwitz.
Un traumatisme qui l'a accompagné toute sa vie et a, inéluctablement, imprimé son œuvre (qui conte l'histoire touchante d'un bébé jeté d'un convoi de la Deutsche Reichsbahn - à destination des camps de concentration - dans le froid de l'hiver, et recueillis par un vieux bûcheron et de sa femme, décidée à le protéger coûte que coûte, quitte à tout perdre) mais aussi les contours de cette adaptation animée, peut-être la première œuvre d'Hazanavicius depuis un bon moment, qui n'est pas marquée par le processus vampirique de citations/régurgitations qui s'étaient sournoisement installée comme une habitude dans son cinéma (une exhumation du crépuscule du cinéma muet, un mélodrame d'après-guerre, une excursion dans la filmographie et la vie de Godard, un remake plus où moins grossier d'un petit bijou de bisserie nippone,...).
A tel point que ses vertus cette fois, supplante de justesse les quelques défauts résiduels d'une rhétorique emphatique et maladroite (au fond, pas si étrangère de celle de son bien plus moraliste The Search), notamment dans sa manière de jouer la carte du conte pour tous dans son propos (et donc pas uniquement en laissant la violence hors-champ), évitant de facto toute complexité psychologique, politique et idéologique, tout en saupoudrant de façon assez paradoxale, sa fable humaniste et allégorique d'une pluie de symbolisme religieux, où encore d'un message militant très (trop) manichéen - même s'il reste essentiel.
Mais difficile pourtant, dans le même mouvement, de ne pas se laisser bercer par sa douce sentimentalité, par son animation sobre et minutieuse (quand bien même sa fluidité boîte parfois un peu trop pour son bien), au caractère résolument pictural, où même son désir de simplicité, à la fois une force et donc aussi, une infinie faiblesse.
Pas le plus précieux des films en soit, mais une séance marquante quand-même.
Jonathan Chevrier
Acteur : avec les voix de Jean-Louis Trintignant, Dominique Blanc, Denis Podalydès, Grégory Gadebois,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Animation, Drame, Historique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h21min
Synopsis :
Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne.
Le froid, la faim, la misère, et partout autour d´eux la guerre, leur rendaient la vie bien difficile.
Un jour, pauvre bûcheronne recueille un bébé. Un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois.
Protégée quoi qu’il en coûte, ce bébé, cette petite marchandise va bouleverser la vie de cette femme, de son mari , et de tous ceux qui vont croiser son destin, jusqu’à l’homme qui l’a jeté du train.
Leur histoire va révéler le pire comme le meilleur du cœur des hommes.
Critique :
Malgré une rhétorique emphatique et maladroite, notamment dans sa manière d'éviter toute complexité psychologique, politique et idéologique pour ne pas perdre son auditoire le plus jeune,#LaPlusPrécieuseDesMarchandises n'en reste pas moins une jolie fable humaniste et allégorique pic.twitter.com/fEx8TjLUot
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 18, 2024
Gentiment calé dans la liste des films les plus attendus de cette fin d'année ciné, au milieu de Sonic 3, le film et Mufasa : Le roi lion (on déconne) mais surtout de Leurs Enfants après eux, Planète B et Nosferatu (là, on ne déconne plus), La Plus Précieuse des Marchandises, fraîchement adoubé par la dernière Croisette cannoise (où il a incarné le dernier titre présenté en Compétition, mais surtout le premier film d'animation à y figurer depuis Persepolis en 2007) et adapté du roman éponyme de Jean-Claude Grumberg, marque le premier passage de Michel Hazanavicius du côté du cinéma d'animation, marqué par les difficultés à la fois intime et universelle - la pandémie du COVID-19.
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Pas un petit évènement donc, loin de là, pour ce qui est moins une incursion singulière au cœur d'un genre qui lui est jusqu'ici étranger sur grand écran (mais qui est, et c'est important de le noter, dans une forme olympique de notre côté de l'Atlantique), qu'un choix pertinent et légitime pour un cinéaste touche-à-tout qui a toujours été passionné par le médium et qui, par la force des choses, trouve le matériau parfait pour sauter le pas : un conte de fées sur l'horreur de la Shoah, aussi antinomique que cela puisse paraître, né de la plume de écrivain français de renom et fils de parents déportés à Auschwitz.
Un traumatisme qui l'a accompagné toute sa vie et a, inéluctablement, imprimé son œuvre (qui conte l'histoire touchante d'un bébé jeté d'un convoi de la Deutsche Reichsbahn - à destination des camps de concentration - dans le froid de l'hiver, et recueillis par un vieux bûcheron et de sa femme, décidée à le protéger coûte que coûte, quitte à tout perdre) mais aussi les contours de cette adaptation animée, peut-être la première œuvre d'Hazanavicius depuis un bon moment, qui n'est pas marquée par le processus vampirique de citations/régurgitations qui s'étaient sournoisement installée comme une habitude dans son cinéma (une exhumation du crépuscule du cinéma muet, un mélodrame d'après-guerre, une excursion dans la filmographie et la vie de Godard, un remake plus où moins grossier d'un petit bijou de bisserie nippone,...).
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A tel point que ses vertus cette fois, supplante de justesse les quelques défauts résiduels d'une rhétorique emphatique et maladroite (au fond, pas si étrangère de celle de son bien plus moraliste The Search), notamment dans sa manière de jouer la carte du conte pour tous dans son propos (et donc pas uniquement en laissant la violence hors-champ), évitant de facto toute complexité psychologique, politique et idéologique, tout en saupoudrant de façon assez paradoxale, sa fable humaniste et allégorique d'une pluie de symbolisme religieux, où encore d'un message militant très (trop) manichéen - même s'il reste essentiel.
Mais difficile pourtant, dans le même mouvement, de ne pas se laisser bercer par sa douce sentimentalité, par son animation sobre et minutieuse (quand bien même sa fluidité boîte parfois un peu trop pour son bien), au caractère résolument pictural, où même son désir de simplicité, à la fois une force et donc aussi, une infinie faiblesse.
Pas le plus précieux des films en soit, mais une séance marquante quand-même.
Jonathan Chevrier