[CRITIQUE] : Le Choix
Réalisateur : Gilles Bourdos
Acteurs : Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Pascale Arbillot, Grégory Gadebois, Misha Lesotho, Cédric Kahn,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h16min.
Synopsis :
Joseph Cross ressemble à son métier. Solide comme du béton. Marié, deux enfants, son existence est parfaitement organisée. Pourtant cette nuit, seul au volant, il doit prendre une décision qui peut ruiner sa vie.
Critique :
Figure (très) discrète du septième art hexagonal, Emmanuelle Devos n'en est pas moins imposante et importante pour autant (sans forcer, elle est l'une des comédiennes les plus talentueuses de sa génération), capable de se fondre à la fois dans la distribution d'une bonne grosse comédie populaire bien de chez nous, d'une romance tendre et intimiste, d'un polar sous tension ou encore d'un drame familial bouleversant, avec la même aisance qui nous ferait presque dire, sans aucune exagération, qu'elle est capable de tout jouer et de se fondre dans n'importe quelle production.
Pour preuve, si besoin était, ses derniers efforts en date, allant de la comédie de Noël pas très finaude mais sincère (Noël Joyeux de Clément Michel) au puissant drame familial pudique et authentique (Un Silence de Joachim Lafosse, où elle livre l'une de ses plus belles performances à ce jour), en passant par le drame atypique et humaniste (L'homme d'argile de Anais Tellenne), où la comédie dramatico-sociale tendre et grinçante (Pourquoi tu souris ? de Chad Chenouga et Christine Paillard).
C'est vocalement qu'on la retrouve en ces dernières heures de novembre avec Le Choix de Gilles Bourdos, remake peu inspiré du puissant Locke de Steven Knight (qui louchait déjà un poil sur Phone Game de Joel Schumacher - quand un simple coup de fil peut changer votre vie - et Buried de Rodrigo Cortés ), pour lequel elle retrouve Vincent Lindon pour la quatrième fois à l'écran.
On retourne donc en terres déjà conquises et fleurant bon un brin le rance vu le peu d'éléments nouveaux rajoutés dans la popote, Bourdos rejouant la même carte du drame existentiel intimiste et minimaliste, chevillée au corps mais aussi et surtout à la bagnole, d'un chef de chantier (le symbolisme qui prend ici encore plus de pesanteur) à qui jusqu'ici tout réussi, lancé malgré lui dans une sorte de marathon/cauchemar éveillé filmé en temps réel, dans lequel il sera impossible de se réveiller complétement indemne, au petit matin.
Un homme qui roule inlassablement tandis que tout autour de lui et à l'autre bout du fil, tout son monde s'écroule, confronté qu'il est au poids d'un passé (un moment d'égarement, l'image d'un père absent qu'il ne veut pas reproduire) qui ressurgit abruptement et qui l'oblige à vivre des moments de vérité dévastateurs, même si il cherchera tout du long, à tout contrôler et à nuire à personne.
Rien de bien nouveau sous le soleil donc, même jusque dans la performance joliment sobre d'un Lindon certes impérial mais dans la même veine que Tom Hardy dans le film original (l'une de ses meilleures performances à ce jour), à la fois fort et vulnérable, calme en apparence et bouillonnant à l'intérieur, touchant jusque dans sa tentative - douloureusement veine - de droiture et de sincérité.
Il est le seul, à la différence d'une distribution vocale à la qualité éparse où même d'une mise en scène définitivement moins discrète et inventive que chez Knight, à donner du corps et de l'intensité à cette quête de rédemption d'un être qui sur une poignée d'heures remet, littéralement, en jeu tous les fondamentaux de son existence : son mariage, ses enfants, son travail et même sa relation avec lui-même et sa conscience.
Comme tout bon remake bouffée par une impression persistante et inéluctable de déjà-vu : privilégiez l'œuvre originale.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Pascale Arbillot, Grégory Gadebois, Misha Lesotho, Cédric Kahn,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h16min.
Synopsis :
Joseph Cross ressemble à son métier. Solide comme du béton. Marié, deux enfants, son existence est parfaitement organisée. Pourtant cette nuit, seul au volant, il doit prendre une décision qui peut ruiner sa vie.
Critique :
Pas grand chose à retirer de #LeChoix, remake sans grande valeur ajoutée de l'excellent Locke de Steven Knight où un Vincent Lindon certes impérial, inscrit sa perf dans la veine de celle de Tom Hardy, à la fois fort et vulnérable, calme en apparence et bouillonnant à l'intérieur pic.twitter.com/QmTwUL2jcL
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 20, 2024
Figure (très) discrète du septième art hexagonal, Emmanuelle Devos n'en est pas moins imposante et importante pour autant (sans forcer, elle est l'une des comédiennes les plus talentueuses de sa génération), capable de se fondre à la fois dans la distribution d'une bonne grosse comédie populaire bien de chez nous, d'une romance tendre et intimiste, d'un polar sous tension ou encore d'un drame familial bouleversant, avec la même aisance qui nous ferait presque dire, sans aucune exagération, qu'elle est capable de tout jouer et de se fondre dans n'importe quelle production.
Pour preuve, si besoin était, ses derniers efforts en date, allant de la comédie de Noël pas très finaude mais sincère (Noël Joyeux de Clément Michel) au puissant drame familial pudique et authentique (Un Silence de Joachim Lafosse, où elle livre l'une de ses plus belles performances à ce jour), en passant par le drame atypique et humaniste (L'homme d'argile de Anais Tellenne), où la comédie dramatico-sociale tendre et grinçante (Pourquoi tu souris ? de Chad Chenouga et Christine Paillard).
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C'est vocalement qu'on la retrouve en ces dernières heures de novembre avec Le Choix de Gilles Bourdos, remake peu inspiré du puissant Locke de Steven Knight (qui louchait déjà un poil sur Phone Game de Joel Schumacher - quand un simple coup de fil peut changer votre vie - et Buried de Rodrigo Cortés ), pour lequel elle retrouve Vincent Lindon pour la quatrième fois à l'écran.
On retourne donc en terres déjà conquises et fleurant bon un brin le rance vu le peu d'éléments nouveaux rajoutés dans la popote, Bourdos rejouant la même carte du drame existentiel intimiste et minimaliste, chevillée au corps mais aussi et surtout à la bagnole, d'un chef de chantier (le symbolisme qui prend ici encore plus de pesanteur) à qui jusqu'ici tout réussi, lancé malgré lui dans une sorte de marathon/cauchemar éveillé filmé en temps réel, dans lequel il sera impossible de se réveiller complétement indemne, au petit matin.
Un homme qui roule inlassablement tandis que tout autour de lui et à l'autre bout du fil, tout son monde s'écroule, confronté qu'il est au poids d'un passé (un moment d'égarement, l'image d'un père absent qu'il ne veut pas reproduire) qui ressurgit abruptement et qui l'oblige à vivre des moments de vérité dévastateurs, même si il cherchera tout du long, à tout contrôler et à nuire à personne.
Rien de bien nouveau sous le soleil donc, même jusque dans la performance joliment sobre d'un Lindon certes impérial mais dans la même veine que Tom Hardy dans le film original (l'une de ses meilleures performances à ce jour), à la fois fort et vulnérable, calme en apparence et bouillonnant à l'intérieur, touchant jusque dans sa tentative - douloureusement veine - de droiture et de sincérité.
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Il est le seul, à la différence d'une distribution vocale à la qualité éparse où même d'une mise en scène définitivement moins discrète et inventive que chez Knight, à donner du corps et de l'intensité à cette quête de rédemption d'un être qui sur une poignée d'heures remet, littéralement, en jeu tous les fondamentaux de son existence : son mariage, ses enfants, son travail et même sa relation avec lui-même et sa conscience.
Comme tout bon remake bouffée par une impression persistante et inéluctable de déjà-vu : privilégiez l'œuvre originale.
Jonathan Chevrier