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[CRITIQUE] : Burning Casablanca (Zanka Contact)

Réalisateur : Ismaël El Iraki
Avec : Khansa Batma, Ahmed Hammoud, Said Bey,...
Distributeur : UFO Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Marocain.
Durée : 2h00min

Synopsis :
Rock star déchue, Larsen Snake revient dans sa Casablanca natale où il fait la rencontre explosive de Rajae, une fille de la rue à la voix d’or. Ils écument les nuits de la ville et tombent éperdument amoureux. Mais leur passion est vite rattrapée par leur passé, et le couple sauvage prend la route du désert pour échapper à ses démons.



Critique :


Il y a quelque chose d'intimement fievreux qui se dégage du bien nommé Burning Casablanca (Zanka Contact) écrit et mis en boîte par Ismaël El Iraki - et dont c'est le premier long-métrage -, vissé sur une love story complexe et vibrant à plein regime sur la scène du heavy metal marocain, entre deux amants perdus, deux âmes endommagées qui ne sont pas sans rappeler les Sailor et Lula de David Lynch, voire même les Sibel et Cahit de Fatih Akin, tant Head-on plaçait lui aussi la musique au coeur du métrage - avec une présence même presque aussi importante que ses personnages.
Elle s'est Rajae, une prostituée rebelle sous le contrôle d'un souteneur, Saïd, qui vient de commettre un acte horrible dont elle se moque presque.
lui c'est Larsen, un rockeur dont l'addiction à l'héroïne lui a tout pris - même sa voix -, sauf peut-être sa guitare et sa la tenue en peau de serpent.
Ensemble, ils vont électriser tous ceux qui croiseront leur route Casablanca, même ceux qu'ils ne leur veulent pas du bien, en tentant de contredire les lois immuables d'un amour impossible, tiraillés par les démons intérieurs de chacun...

Copyright UFO Distribution

Véritable OFNI oscillant avec plus ou moins de justesse entre les genres (de la romance dramatique au thriller urbain, en passant par le film musical et une pointe de western dans son ultime bobine), la péloche se fait une vraie expérience bordélique et rauque, dont les - petites - imperfections ne font que renforcer son charme incandescent; une oeuvre sensorielle qui ne joue pas tant sur l'importance d'une intrigue (ici gentiment rudimentaire) que sur celles des émotions viscérales qu'elle transmet, emportées par les grâces salvatrices de l'amour et de la musique dans une Casablanca underground brute et agitée - et incarnant un vrai personnage à part entière de l'histoire.
Excessif comme ses personnages - jusque dans sa durée trop étirée -, éreintant autant qu'il est savoureusement explosif et passionné, Burning Casablanca (Zanka Contact), peut se voir comme l'équivalent cinématographique d'un concert fiévreux, catapultant le spectateur dans une salle en ébullition avec pour seul guide hypnotique une Khansa Batma absolument incroyable.
On n'y est pas forcément pour la musique (l'histoire), mais surtout pour l'ivresse qu'il peut nous offrir sans la moindre réserve.


Jonathan Chevrier