[CRITIQUE] : Demonic
Réalisateur : Neill Blomkamp
Avec : Carly Pope, Nathalie Boltt, Terry Chen,...
Distributeur : - (Metropolitan FilmExport)
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Science fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h44min.
Synopsis :
Grâce à un procédé révolutionnaire, une jeune femme pénètre dans l’esprit de sa mère, condamnée pour meurtres et désormais plongée dans le coma. Mais l’exploration de son inconscient tourne à l’affrontement, libérant un démon tapis dans l’ombre.
Critique :
Depuis sa révélation en 2009 avec son film de science-fiction District 9, la carrière du cinéaste sud-africain Neill Blomkamp n’a cessé de se lisser au fur et à mesure de ses réalisations, devenant peu à peu inoffensives et en manque d’inventivité, quitte à s'enfoncer dans le ridicule (Elysium et Chappie, en 2013 et 2015). Tout le monde y croyait : l’espoir d’un jeune cinéaste indépendant non-américain, en route pour fracasser le cinéma de genre contemporain grâce à de savants mélanges de série B et mockumentaire, drames humains et humour noir décomplexé, rares à l'ère des franchises marvelisées. Malheureusement, tout ceci n’est (encore une fois) que le fait de District 9, son premier essai. Son dernier film, Demonic, sorti uniquement en VOD en France, vient enfoncer le clou dans le cercueil du réalisateur.
On pouvait voir d'un bon œil le changement de genre que souhaitait opérer Blomkamp avec ce film. Fini les aventures garnies d'aliens ou de robots humanoïdes ! Ici, c'est l'horreur des possessions démoniaques. Et pourtant, quel ratage ! Dans les mains d’un.e autre artiste, le concept du film (communiquer avec une personne dans le coma par le biais d'une simulation virtuelle) pourrait donner des résultats étonnants. Malheureusement, Demonic devient rapidement prévisible voire bas de plafond. Le film ne surprend jamais, même dans son effroi, Blomkamp ne tentant même pas d’user des faciles et détestables jumpscares. Tout est linéaire, désincarné, et les enjeux finissent par s'appauvrir, le tout donnant une mélasse sans saveur. On fantasmerait bien, pauvres spectateurs que nous sommes, et croire que le film pourrait parler du deuil, d’acceptation ou d’enfance perdue, mais Blomkamp effleure tous ces sujets pour aller explorer des thèmes vus mille et une fois dans d’autres films de genre horrifiques, usés jusqu'à la corde. La découverte des antagonistes secondaires du film est une des plus ridicules que le genre ait donné, aussi tirée par les cheveux que la conclusion d'un livre de Dan Brown.
Tout est filmé sans la moindre inspiration, comme un vulgaire téléfilm du lundi après-midi sur TF1. Le film ne contient aucun relief, que ce soit dans l’écriture ou au sein de son visuel. La réalisation proche du documentaire qui pouvait "sauver" le visuel de Blomkamp dans ses précédents films est ici absente. Néanmoins, on peut y trouver une tentative de recherche esthétique lors des scènes de simulation, censées être le cœur du film, mais elles ne comportent quasiment aucun souffle émotionnel ni inquiétant, en plus d’être bien trop courtes pour posséder un quelconque impact.
On sait que Blomkamp aime apporter des touches d’humour dans ses métrages, mais ce dernier ne prend même pas la peine de désamorcer la moindre de ses intrigues, de laisser ses personnages souffler, ou même de prendre à contrepied l’histoire qu’il tisse très grossièrement. N’espérez pas non plus la moindre dimension politique, elle semble avoir totalement disparu de la carrière du cinéaste depuis le générique de fin de District 9. Le seul espace où Blomkamp se permet quelques libertés, c’est dans les dernières minutes du film, au cœur de la dernière simulation, où il laisse sa caméra flotter, se débuller, mais on ne voit vraiment pas où il veut en venir et l’effet en devient d’abord vomitif plutôt qu’esthétique ou porteur de sens. Bien tenté, mais raté.
C’est un film oubliable, complètement inoffensif et n'apportant rien au genre dans lequel il s'inscrit. Il n’est même pas assez ridicule pour qu'on le prenne pour un nanar. Le film que vous vous imaginez est sûrement meilleur que celui proposé par son cinéaste. Triste constat venant du réalisateur de District 9, film que laissait entrevoir un renouveau des films de science-fiction. Aujourd'hui Blomkamp imite tous les clichés du genre, dans un film sans la moindre émotion, sans la moindre vision d'un metteur en scène. Personne n'y croit. Les hypothétiques Alien 5 ou RoboCop 2 que devaient réaliser Blomkamp paraissent improbables après avoir vu ça. D'une certaine manière, tant mieux.
Florian
Avec : Carly Pope, Nathalie Boltt, Terry Chen,...
Distributeur : - (Metropolitan FilmExport)
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Science fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h44min.
Synopsis :
Grâce à un procédé révolutionnaire, une jeune femme pénètre dans l’esprit de sa mère, condamnée pour meurtres et désormais plongée dans le coma. Mais l’exploration de son inconscient tourne à l’affrontement, libérant un démon tapis dans l’ombre.
Critique :
Férocement prévisible voire bas de plafond, #Demonic est un ratage désincarné, complètement inoffensif et n'apportant strictement rien au genre dans lequel il s'inscrit, mis en scène sans la moindre inspiration tel un vulgaire téléfilm du dimanche après-midi. (@Florian_Lecheva) pic.twitter.com/ArdQxafEud
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) September 23, 2021
Depuis sa révélation en 2009 avec son film de science-fiction District 9, la carrière du cinéaste sud-africain Neill Blomkamp n’a cessé de se lisser au fur et à mesure de ses réalisations, devenant peu à peu inoffensives et en manque d’inventivité, quitte à s'enfoncer dans le ridicule (Elysium et Chappie, en 2013 et 2015). Tout le monde y croyait : l’espoir d’un jeune cinéaste indépendant non-américain, en route pour fracasser le cinéma de genre contemporain grâce à de savants mélanges de série B et mockumentaire, drames humains et humour noir décomplexé, rares à l'ère des franchises marvelisées. Malheureusement, tout ceci n’est (encore une fois) que le fait de District 9, son premier essai. Son dernier film, Demonic, sorti uniquement en VOD en France, vient enfoncer le clou dans le cercueil du réalisateur.
CREDIT: IFC MIDNIGHT |
On pouvait voir d'un bon œil le changement de genre que souhaitait opérer Blomkamp avec ce film. Fini les aventures garnies d'aliens ou de robots humanoïdes ! Ici, c'est l'horreur des possessions démoniaques. Et pourtant, quel ratage ! Dans les mains d’un.e autre artiste, le concept du film (communiquer avec une personne dans le coma par le biais d'une simulation virtuelle) pourrait donner des résultats étonnants. Malheureusement, Demonic devient rapidement prévisible voire bas de plafond. Le film ne surprend jamais, même dans son effroi, Blomkamp ne tentant même pas d’user des faciles et détestables jumpscares. Tout est linéaire, désincarné, et les enjeux finissent par s'appauvrir, le tout donnant une mélasse sans saveur. On fantasmerait bien, pauvres spectateurs que nous sommes, et croire que le film pourrait parler du deuil, d’acceptation ou d’enfance perdue, mais Blomkamp effleure tous ces sujets pour aller explorer des thèmes vus mille et une fois dans d’autres films de genre horrifiques, usés jusqu'à la corde. La découverte des antagonistes secondaires du film est une des plus ridicules que le genre ait donné, aussi tirée par les cheveux que la conclusion d'un livre de Dan Brown.
Tout est filmé sans la moindre inspiration, comme un vulgaire téléfilm du lundi après-midi sur TF1. Le film ne contient aucun relief, que ce soit dans l’écriture ou au sein de son visuel. La réalisation proche du documentaire qui pouvait "sauver" le visuel de Blomkamp dans ses précédents films est ici absente. Néanmoins, on peut y trouver une tentative de recherche esthétique lors des scènes de simulation, censées être le cœur du film, mais elles ne comportent quasiment aucun souffle émotionnel ni inquiétant, en plus d’être bien trop courtes pour posséder un quelconque impact.
CREDIT: IFC MIDNIGHT |
On sait que Blomkamp aime apporter des touches d’humour dans ses métrages, mais ce dernier ne prend même pas la peine de désamorcer la moindre de ses intrigues, de laisser ses personnages souffler, ou même de prendre à contrepied l’histoire qu’il tisse très grossièrement. N’espérez pas non plus la moindre dimension politique, elle semble avoir totalement disparu de la carrière du cinéaste depuis le générique de fin de District 9. Le seul espace où Blomkamp se permet quelques libertés, c’est dans les dernières minutes du film, au cœur de la dernière simulation, où il laisse sa caméra flotter, se débuller, mais on ne voit vraiment pas où il veut en venir et l’effet en devient d’abord vomitif plutôt qu’esthétique ou porteur de sens. Bien tenté, mais raté.
C’est un film oubliable, complètement inoffensif et n'apportant rien au genre dans lequel il s'inscrit. Il n’est même pas assez ridicule pour qu'on le prenne pour un nanar. Le film que vous vous imaginez est sûrement meilleur que celui proposé par son cinéaste. Triste constat venant du réalisateur de District 9, film que laissait entrevoir un renouveau des films de science-fiction. Aujourd'hui Blomkamp imite tous les clichés du genre, dans un film sans la moindre émotion, sans la moindre vision d'un metteur en scène. Personne n'y croit. Les hypothétiques Alien 5 ou RoboCop 2 que devaient réaliser Blomkamp paraissent improbables après avoir vu ça. D'une certaine manière, tant mieux.
Florian