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[CRITIQUE] : American Nightmare : Sans Limites

Réalisateur : Evardot Gout
Acteurs : Ana de la Reguera, Tenoch Huerta, Josh Lucas,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Action, Thriller, Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h44min.

Synopsis :
Adela et son mari Juan habitent au Texas, où Juan travaille dans le ranch de la très aisée famille Tucker. Juan gagne l’estime du patriarche Caleb Tucker, ce qui déclenche la jalousie de Dylan, son fils. La matinée suivant le déchainement nocturne de violence annuelle, un groupe masqué attaque la famille Tucker, dont la femme de Dylan, et sa sœur, forçant les deux familles à s’unir et organiser une riposte alors que le pays entier sombre dans la spirale du chaos et que les États-Unis se désagrègent petit à petit autour d’eux.




Critique :


La saga American Nightmare est souvent considérée, un peu à raison, comme la saga Blumhouse avec le plus gros effet pétard mouillé de la décennie. Un premier film au concept excitant qui s’avère être un très mauvais home invasion, un deuxième qui s’avère être une très honnête série B mais semble encore une fois passé à côté de son concept, un troisième que j’ai pour être honnête absolument oublié, et un quatrième extrêmement malin, intelligemment écrit, efficace dans ses effets horrifique et enfin clair dans son discours. Si si, je vous jure, cette préquelle est un bijou.  En vérité on s’est tous mépris sur les intentions de James DeMonaco avec cette saga. On y a projeté, dans une pulsion sadomasochiste, notre envie d’une œuvre profondément nihiliste qui mettrait en exergue la noirceur et la pourriture de l’âme humaine. Alors que ce que nous dit cette saga sur l’être humain, c’est qu’il peut être profondément bon et juste, et que ce qui le corrompt, exploite ses failles et ses faiblesses pour ses propres desseins maléfiques, ce sont les institutions politiques. Seuls véritables antagonistes. On reproche en gros à ces films de nous faire des câlins alors qu’on veut qu’ils nous crachent leurs glaires à la gueule. Nous ne sommes pas les seuls fautifs néanmoins, parce que la saga se cache et se vends derrière un nihilisme de façade. C’est de la publicité mensongère. Et donc arrive ce cinquième film, après deux saisons d’une série oubliable, et il débarque avec une évolution potentiellement passionnante. Potentiellement parce que encore faudrait-il traiter son sujet.

Copyright Universal Studios

Son sujet, c’est une purge éternelle. Au lendemain d’une purge classique, la routine chez l’oncle Sam, un très large groupe de dissident décident de la perpétuer indéfiniment plongeant le pays dans le chaos, au cœur d’une guerre civile à l’issue funeste. C’est un film qui devrait me parler de la chute d’une civilisation, des limites du contrôle d’un état sur la rage contenue de sa population, de cette frontière qui si elle est peine brouillée ne peut plus que mener le monde au bord du précipice. Tout ça ne sera que secondaire, parce que le grand cheval de bataille de The Forever Purge ce sera « Eh dis donc, le racisme c’est pas très très bien quand même, il faut s’entraider malgré nos différences j’ai pas raison ? ». Certes. Le film commence avec quelques bonnes idées, des éléments qu’on avait jamais vus, une scène illustrant par exemple un lendemain de purge, le nettoyage du sang, des cadavres, dans une société qui à institutionnaliser tout ça et en a fait une norme. C’est le passage le plus intéressant du film mais pas le temps de s’arrêter dessus puisque ça repartira vite en survival random à la photo jaune parce que Texas/Mexique dans lequel nos héros, une famille mexicaine et une famille américaine, vont devoir traverser la frontière des USA vers le Mexique pour fuir la guerre et la promesse d’une mort certaine. Et ça pourrait être d’une douce ironie si c’était pas amené avec les plus gros sabots du monde dans un film aussi bête et niais. Tellement niais que ça finit sur une naissance, la promesse d’un futur meilleur, tout ça quoi.

Copyright Universal Studios

Ce n’est pas très incarné, c’est mal découpé, tellement pauvrement écrit qu’on est obligé de se bouffer un antagoniste final balancé à l’arrache à 30 minutes de la fin, et quelques jolis plans à la douce teinte jaunâtre ne peuvent pas me faire oublier que la dernière saga à s’être mexicanisée dans un nouvel opus, c’est Terminator : Dark Fate et j’ai horreur qu’on rappel ce film à mon bon souvenir. Mais le pire, ce qui m’attriste profondément, c’est que je suis sûr que son auteur n’est même pas conscient d’avoir eu une bonne idée et du gâchis que c’est. Il ne passe pas à côté de son sujet ; il n’a pas conscience d’en avoir un. Et c’est agaçant, frustrant, et horriblement dommageable pour tout le monde.


Kevin


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