[CRITIQUE] : Les Trolls 2 : Tournée Mondiale
Réalisateurs : Walt Dohrn et David P. Smith
Avec les voix françaises de : Vitaa, Matt Pokora, Vegedream,...
Distributeur : Universal Pictures Internationale France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie, Musical
Nationalité : Américain
Durée : 1h34min
Synopsis :
Reine Barb, membre de la royauté hard-rock, aidée de son père Roi Thrash, veut détruire tous les autres genres de musique pour laisser le rock régner en maître. Le destin du monde en jeu, Poppy et Branch, accompagnés de leurs amis – Biggie, Chenille, Satin, Cooper et Guy Diamond – partent visiter tous les autres territoires pour unifier les Trolls contre Barb, qui cherche à tous les reléguer au second-plan.
Critique :
#LesTrolls2 : Tournée Mondiale est une aventure colorée, qui avec son rythme frénétique nous fait passer un bon moment, malgré un récit simplet s’attachant plus à des stéréotypes qu’à son message d’acceptation. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/XMNSNiOzl1
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) October 14, 2020
Les petites créatures colorées aux longs cheveux reviennent pour un deuxième film ! La reine Poppy et son ami fidèle Branche partent à l’aventure pour découvrir le monde élargi des Trolls et des nouvelles têtes, à l’univers musical différent.
Les Trolls, premier du nom, avait connu un joli petit succès, avec plus de trois cent millions de dollars de recette mondiale. L’adaptation de ces poupées cultes des années 80 et 90, inventées par le danois Thomas Dam avait conquis petits et grands. Son univers pop, survitaminé, ses musiques entraînantes (la chanson de Justin Timberlake, voix originale de Branche, Can’t Stop the feeling a accompagné notre année 2016, et ne veut plus sortir de notre tête…), tout est calibré pour que nous sortions de la salle obscure des paillettes plein les yeux. Les Trolls 2 : tournée mondiale réalisé par Walt Dohrn (déjà présent sur le précédent film) et par David P. Smith veut pousser les curseurs encore plus loin. En élargissant le monde des Trolls, ils élargissent aussi les possibilités d’aventures, de rencontres et d’univers marqués par les différentes musiques. Mais la tournée mondiale a été mise à mal par la pandémie. Prévu pour avril 2020, le film a été repoussé. Sorti en VOD dans d’autres pays, nous avons la chance ici de le voir en salles. Calibré pour contrer la grisaille ambiante, Les Trolls 2 apparaît comme la parenthèse colorée dont nous avons sacrément besoin en ce moment.
Malheureusement, l’optimisme et les bonnes intentions ne font pas nécessairement un bon film. Passée la surprise du premier opus, Les Trolls 2 sent le réchauffé dans son intention narrative et préfère se pencher vers la direction artistique, qui foisonne de son côté. Si l’idée de mélanger différents genres musicaux était attrayante, en pratique il devient très difficile d’imposer autant d’univers en une heure et demie de métrage. Certains sont donc passés à la trappe (le classique notamment, qui se marie très mal aux autres), la musique pop prenant encore une fois le pas. Ce n’est pas si étonnant, la reine Poppy restant le personnage principal de cette suite. Même l’antagoniste, la reine rockeuse Barb, a du mal à s’imposer face à la prédominance pop. Ironique quand on s’aperçoit de la morale de fin, un beau message sur la diversité et les différences de chacun, qu’il faut embrasser et non pas effacer. La chanson finale, symbole d’une paix retrouvée et d’une acceptation des différents pays, efface pourtant son message avec une musique connotée pop, malgré les quelques couplets adaptés aux styles de musique. Les Trolls 2 arrive donc à se contredire lui-même.
Le film contient heureusement quelques points positifs. Sa direction artistique devient alors son point fort, les studios DreamWorks nous prouvant encore une fois la beauté de leur animation. Ici la 3D a de belles textures et un soin méticuleux a été apporté sur la lisibilité de l’action, rendant les mouvements fluides dans une profondeur de champs plus marquée. Les Trolls 2 ne se départit pas de sa bonne humeur (communicative) et le rythme de son récit ne faiblit jamais. L’heure et demie passe alors à toute vitesse il est vrai, au détriment de la caractérisation des personnages, totalement liés aux stéréotypes des musiques qui leur sont associées. Seule la reine Poppy s’en sort à peu près, découvrant les responsabilités d’une reine, et la nuance qu’elle doit apporter pour son peuple, entre fête éternelle et ton sérieux. Le changement de voix, de Louane (dans le premier volet) à Vitaa, prend son sens avec son ton plus grave, qui sied mieux à son nouvel état d’esprit.
Les Trolls 2 : tournée mondiale est une aventure colorée, qui avec son rythme frénétique nous fait passer un bon moment, malgré un récit simplet s’attachant plus à des stéréotypes qu’à son message d’acceptation.
Laura Enjolvy