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[CRITIQUE] : Last and First Men


Réalisateur : Jóhann Jóhannsson
Acteurs : Tilda Swinton (voix)
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Documentaire, Science-fiction.
Nationalité : Islandais.
Durée : 1h10min

Synopsis :
Le réalisateur islandais, Jóhann Jóhannsson, a traversé les Balkans afin de filmer les " Spomeniks " (monuments en croate) soit des monuments de guerre construits sur les sites de massacres et de camps de concentration.




Critique :



Au-delà d'avoir incarné un formidable compositeur pétri de talent, feu le compositeur islandais Jóhann Jóhannsson aurait pu/dû être un brillant réalisateur, et son formidable poème visuel méditatif qu'est Last and First Men, en est la preuve la plus probante.
Adaptation du roman révolutionnaire éponyme d' Olaf Stapledon, «Last And First Men: A Story of the Near and Far Future», qu'il ne suit pas forcément à la ligne près, le film est totalement vissée que la voix charismatique et suave de Tilda Swinton (qui campe le " dernier homme " d'une humanité projeté deux millions d'années dans le futur, et qui incarne la dix-huitième version de l'humanité), qui berce lentement le spectateur d'une manière très Kubrickienne, pour mieux le frapper par les vérités puissantes qu'il assène.
Composé de superbes images noir et blanc 16 mm (superbe photographie de Sturla Brandth Grøvlen), et un score très proche de sa composition pour Arrival (son plus bel ouvrage), le film est une vision intime sur la mortalité humaine, l'extinction et l'héritage; une oeuvre d'autant plus émouvant et puissante, puisqu'elle incarne la dernière proposition créative de son auteur.

Courtesy of Films Boutique

Filmant le Spomenik (une série de sculptures brutalistes de l'ère communiste yougoslave), comme des figures anthropomorphiques fascinantes, le cinéaste tait leur signification pour mieux la laisser ouverte aux interprétations diverses, comme s'il invitait son auditoire à méditer sur lui-même autant que sur la folie brutale de l'homme, appelé à s'éteindre par sa propre bêtise/inconscience (on peut le voir comme un regard plein d'espoir sur notre survie, entre adaptation et réinvention, ou même comme quelque chose de beaucoup plus alarmant, un cri tactique et alarmant sur le changement climatique).
Captivé par les méditations introspectives de Jóhannsson sur l'existence même de l'homme (nous rappellant que tout a une date d'expiration, y compris les espèces entières et ce jour après jour) ou même de l'art en lui-même, Last and First Men peut se voir comme une expérience apaisante, un petit bout de cinéma expérimental qui philosophe de manière obsédante et conflictuelle, sur la nature cruelle de l'éphémère de l'humanité.
Une immersion rare et, évidemment tragique vu le destin du bonhomme, ce qui l'a rend si ce n'est indispensable, au minimum hautement recommandable.


Jonathan Chevrier



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