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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #67. Hot Shots! Part Deux

Copyright 20th Century Fox

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !



#67. Hot Shots! 2 de Jim Abrahams (1993)


Il était évident que dans sa volonté de singer tout un pan du cinéma d'action béni des 80's, aussi patriotique qu'il est très (trop) facile à railler, Jim Abrahams, passé son sabotage mignon de Top Gun, allait vite s'attaquer à un (le ?) plus gros morceau, soit le plus grand héros de l'époque : Sylvester Stallone (désolé pour les amoureux de Schwarzenegger, mais Sly is the best), et sa bête Rambo, intronisé - à tort - comme LA figure majeur du triomphalisme ricain pendant les années Regan.
C'est en prenant en bandoulière les deux derniers opus - à l'époque -, ainsi qu'un contexte politique encore frais (la première guerre du golfe), avec un - faux - Saddam Hussein ayant un rôle de vilain majeur (et non de micro caméo dans le premier opus), et un amiral Jenson devenu depuis le président des États-Unis - un clone parfait des Bush, père et fils -; que Hot Shots! 2 devient rien de moins qu'une suite plus folle, hilarante et décomplexée que son illustre aîné, mais surtout encore plus réussie et marquante.

Copyright 20th Century Fox

Alignant de la parodie/réappropriation à la pelle (de Basic Instinct à La Belle et le Clochard, en passant par Terminator 2, Casablanca et Apocalypse Now, dans un passage de témoin délirant entre les Sheen père et fils), tout en plongeant tête baissée dans l'humour potache et régressif (quitte à laisser un peu de côté, la sagesse réfléchie de certains gags des ZAZ), ainsi que dans une mise en scène plus triomphante et sophistiquée - comme le genre qu'elle décide de parodier -, cette suite suit toujours l'inénarrable et patriote fidèle Sean " Topper " Harley (Charlie Sheen, toujours aussi drôle mais avec du biscotto et des cheveux en plus), devenu un sosie parfait de John Rambo, qui s'est retiré en Thaïlande après avoir été éconduit par l'amour de sa vie, la belle Ramada.
Sommé par le gouvernement et le président himself, d'aller sauver du soldat ricain emprisonné par le dictateur Hussein (dont l'immense Richard Crenna, justement échappé de la franchise Rambo), il se trouvera un nouveau crush en la personne de Michelle Huddleston, mais retrouvera surtout son ancien qui elle, tente de délivrer son mari...
Sorti un brin trop tard pour être totalement pertinent dans sa prise en grippe de Rambo II et III (comme le premier opus avec Top Gun, le militarisme pop et grisant des 80's étant déjà obsolète avant même l'arrivée des 90's), mais suffisamment incisif pour être désopilant à plus d'un niveau (même si la encore, au-delà de son humour, Abrahams ne raconte pas grand chose, et prouve que les Zucker sont clairement plus doué que lui), le film dégaine à la mitraillette ses scènes comiques avec une boulimie rare, un pari risqué (tout ne fait pas mouche) mais payant, tant les séquences cultes marquent la rétine même plus de deux décennies plus tard.

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S'il a pleinement conscience que se moquer des grosses explosions bruyantes et exorbitantes, est une blague dont les rendements diminuent rapidement - même sur un tout petit peu moins de 90min -, Hot Shots! 2 fournit l'équivalent d'un entraînement commando pour nos abdominaux, savate un genre qui nous est cher (et même la réalité, via le fiasco de l'opération Eagle Claw de 80 ou le voyage diplomatique de Bush au Japon en 92, ou il avait vomi sur les genoux du premier ministre japonais Miyazawa), et se regarde avec toujours le même plaisir, malgré que l'on connaisse par coeur le moindre de ses artifices.
C'est bon, c'est pas fin (du tout) mais ça se mange sans fin.


Jonathan Chevrier

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