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[CRITIQUE] : Coffee and Kareem


Réalisateur : Michael Dowse
Acteurs : Ed Hemms, Taraji P. Henson, Terrence Little Gardenhigh, Betty Gilpin,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Action, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h28min.

Synopsis :
Un policier de Détroit doit faire équipe, à contrecoeur, avec le fils âgé d'onze ans de sa petite amie afin de mettre la main sur le criminel le plus impitoyable de la ville et ainsi retrouver son honneur.




Critique :



Force est d'avouer qu'il était difficile, même en période de confinement forcé, de s'extasier face à la " grosse " nouveauté du week-end du côté de chez Netflix, et nous ne sommes pourtant pas forcément exigeant devant des comédies, aussi régressives et potaches soient-elles.
Pourtant, aussi vite qu'oublié, Coffee & Kareem n'en reste pas moins un divertissement honnête, qui ne va certes pas plus loin que le jeu de mots - facile - qui lui sert de titre, mais qui a le mérite d'avoir à sa tête un faiseur pas trop manchot et même plutôt solide, Michael Dowse (les sympathiques Take Me Home Tonight, Stuber et Goon, le très chouette Et (beaucoup) plus si affinités), et en vedette le génial Ed Helms.

Copyright Justina Mintz/Netflix

Effectivement, la péloche est bien meilleure que son titre obsolète ne le laisse penser, sorte de buddy movie plus ou moins bien emmené, qui a défaut d'avoir un rythme soutenu (malgré sa durée concise, à peine une heure et demie), a au moins dans les tripes suffisamment de punchlines délicieuses et de scènes cocasses, pour le rendre digne d'une vision confortablement assis dans son fauteuil.
Articulé autour d'une histoire rebattu mais prenante (un flic maladroit doit faire équipe, à contrecoeur, avec un coéquipier de fortune - ici le fils de onze ans de sa petite amie, qui débite les jurons à la tonne -, afin de mettre la main sur le criminel le plus impitoyable de la ville), dans un cadre parfait pour les buddy cop movie - Detroit -, vacillant gentiment quand elle essaie d'être un poil plus maline/originale qu'elle ne devrait l'être, mais mettant intelligemment un coup d'accélérateur sur la violence et le potache quand elle en a l'occasion (un humour bien gras entre racisme décomplexé, homophobie, sexistes,...); Coffee & Kareem roule sa bosse sans trop d'encombre et se paye même le luxe de s'offrir des seconds couteaux délirants, la fabuleuse Betty Gilpin en tête, parfaite en flic/supérieur hiérarchique compétente mais salement psychotique (ses scènes avec Helms, disposé à la mettre en valeur, sont les meilleurs du film).
Mieux, le jeune Terrence Little Gardenhigh tire gentiment la couverture sur lui, avec un débit de parole impressionnant et une confiance en lui déjà conséquente, qui aurait mérité des dialogues plus riche et un rôle moins caricatural du jeune wannabe gangster.

Copyright Justina Mintz/Netflix

Ne dépassant jamais son statut de modeste petite comédie potache, abordant des thèmes importants (la famille, et plus directement celles recomposées, les clichés sur le communautarisme qui gangrènent l'Amérique,...) avec trop de fragilité pour convaincre, mais réservant juste ce qu'il faut d'humour régressif et facile pour contenter, Coffee & Kareem n'aurait sans doute pas valu le prix de son billet en salles, mais sa viction fonctionne parfaitement sur Netflix, et encore plus aujourd'hui.


Jonathan Chevrier