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[CRITIQUE] : Wedding Nightmare

 

Réalisateur : Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett
Acteurs : Samara Weaving, Mark O'Brien, Adam Brody, Andie MacDowell,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
La nuit de noces d’une jeune mariée tourne au cauchemar quand sa riche et excentrique belle-famille lui demande d’honorer une tradition qui va se révéler meurtrière et où chacun luttera pour sa survie.



Critique :


Au sein d'un été des blockbusters pas forcément bandant ni mémorable, gageons qu'en dehors des franchises volontairement en pilote automatique (Child's Play, Annabelle,...), le giron fantastique s'est fait une belle cure de jouvence avec deux belles réussites dont on conte encore les louanges, même plus d'un mois après leurs sorties : le bestial - à juste titre - Crawl d'Alexander Aja et le savoureusement cauchemardesque Midsommar d'Ari Lester.
Espéré comme la cerise sur le gâteau de ce joli carnet de notes pour le cinéma de genre, Wedding Nightmare de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, avait la lourde tâche d'incarner un pur divertissement estival aussi sanglant que jouissif, visant à nous donner une pêche d'enfer avant l'arrivée démoralisante de la dure rentrée.



Bonne pioche, même s'il ne pète évidemment pas dans la soie de l'originalité, la péloche tient toutes ses promesses et incarne une comédie satirico-horrifique à la lisière du slasher, certes un poil longue à la détente, mais se complaisant avec malice dans l'humour noir, le sang et les tripes.
Collé tout du long aux basques de la pauvre Grace (Samara Weaving, parfaite), fraichement mariée mais surtout gibier en robe de sa nouvelle belle-famille plus riche que riche et férocement attachée aux traditions, on y suit son évolution prévisible avec un plaisir certain, de sa relative (et logique) inconscience à sa transformation en Sarah Connor bouffée par la vengeance, débrouillarde et joliment badass, au moment ou la partie de cache-cache folle prend son envol vers une vraie quête de survie guerrière dans un manoir labyrinthique et lugubre (un terrain de tous les possibles au final assez limité).
Gentiment dans les clous du convenu agréable à mirer avant de réellement décoller dans sa seconde moitié, plus rythmé et moins chiche en plaisir purement régressif (et surtout plus volontairement vautré dans le gore), Ready or Not en v.o, incarne un heureux et énervé mariage de sang et de comédie sur fond malédiction et de satanisme, qui n'hésite pas à monter crescendo en tension et de pousser son histoire jusqu'à ses extrêmes limites (notamment dans un final dantesque et absolument génial), souvent illogiques.



Porté par une belle galerie de personnages (Adam Brody et Andie MacDowell sont excellents, respectivement dans la peau du beau-frère et de la belle-mère de Grace), une sublime photographie gothique de Brett Jutkiewicz et une morale qui se tient (l'excentricité démesurée d'une bourgeoisie totalement déconnectée du monde réel, et prêt à tout pour conserver ses biens), le film est une lutte des classes ultra fun, généreuse et sadique, qui fait constamment fît de ses faiblesses pour plonger tête baissée dans le divertissement old school pur et dur, parfois volontairement grotesqu.
La mariée est arrivée en blanc, elle repart énervée et plus iconiques que jamais.


Jonathan Chevrier 



Dans la chaleur de l’été, les films d’épouvante/horreur pullulent dans nos salles obscures. Rien de mieux que le frisson de la peur pour échapper pendant deux heures aux affres de la canicule. C’est ce que nous propose la Fox alors que le mois d'août se termine, dans le dernier soubresaut de la chaleur estival, avec Wedding Nightmare de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin (à qui l’on doit The Baby). Porté par Samara Weaving , la nounou terrifiante de The Babysitting (décidément, les bébés planent sur ce projet), Wedding Nightmare (de son petit nom Ready or not en version originale) a tout du projet série B, au synopsis simple, qui cherche seulement à faire passer un bon moment aux spectateurs. Et c’est exactement ce qu’on a.



Grace voit son rêve se réaliser. Cette jeune femme orpheline, passée de refuge en refuge, s’est trouvé un véritable prince, avec tout ce qui va avec : manoir, richesse et famille un peu bizarre. Elle va même se marier avec lui, pour le meilleur mais surtout pour le pire. La famille Le Domas ne voit pas d’un très bon œil ce mariage, comme toute famille riche qui voit une roturière devenir leur belle-fille. Mais Alex est amoureux de Grace. Et son humour, son honnêteté arrive à briser les barrières et se faire accepter par la famille. Enfin, pas tout à fait. Car pour faire partie intégrante des Le Domas, elle doit se plier à la tradition. Nous ne parlons pas de lancer de bouquet ou de fontaine à champagne, mais de se retrouver à minuit dans la salle de jeu du manoir pour tirer au sort un jeu dans une mystérieuse boîte noire. Ce qui devait être une banale nuit de noce va devenir une chasse sanglante et terrifiante. Un cache-cache dont le but est simple : rester en vie jusqu’à l’aube.
Le film ne brille pas par son originalité, ni par son histoire, mais nous pardonnons tout grâce à son énergie communicative et surtout son actrice principale, Samara Weaving. Car, avec Wedding Nightmare, nous avons droit à un survival somme tout classique. Une femme qui se bat pour sa survie, avec une famille de riche un poil dingue, qui pense que si Grace ne meurt pas avant l’aube, ils seront tous morts. Evidemment, cette histoire de pacte avec le diable n’est qu’un prétexte. Si vous cherchiez un propos politique fort sur la lutte des classes, vous ne le trouverez pas vraiment. Le film se veut vraiment fun et les rares répliques un peu provocatrices sont là uniquement pour le gag. La seconde héroïne, en plus de Grace, c’est bien la robe de mariée. Tout en dentelle et tulle, elle sera aussi une victime, salie, dégradée par la violence que subit notre héroïne. Princesse par sa robe, Grace va devenir une véritable guerrière. Après le choc avalé (sa belle-famille veut la tuer, tout à fait normal évidemment), elle va vite puiser en elle un courage exemplaire. Avec autodérision et répliques cinglantes, c’est un réel plaisir de la voir s’en sortir presque indemne.



Mariage sanglant et énervé, Wedding Nightmare n’est ni plus ni moins le film qu’on attendait, aux intentions honorables. On pardonne les faiblesses, grâce à cette femme badass en converse et robe blanche déchirée. Ah, la belle-famille …


Laura Enjolvy