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[CRITIQUE] : La Chute du Président

 

Réalisateur : Ric Roman Waugh
Acteurs : Gerard Butler, Morgan Freeman, Lance Reddick, Jada Pinkett Smith, Nick Nolte, Piper Perabo,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h01min.

Synopsis :
Victime d’un coup monté, Mike Banning, agent des services secrets, est accusé d’être le cerveau d’une tentative d’assassinat envers le président américain, Allan Trumbull. Poursuivi par le FBI, il va devoir combattre pour survivre et trouver l’identité de celui qui menace la vie du président…



Critique :


Il y a quelque chose d'assez triste lorsque l'on regarde la carrière en dent de scie du génial Gerard Butler, passé de second couteau de luxe dans d'excellentes séries B à figure de proue d'un monument du culte burné (Leonidas Forever), puis à " héros " de divertissements aussi foutraques que peu mémorables; tant le comédien n'a jamais vraiment su capitaliser sur la hype énorme de son rôle-titre de 300, même s'il peut depuis, porter des films sur son propre nom.
Mais cela ne nous empêche pas de férocement apprécier le garçon, toujours dix fois plus charismatique que la majorité des wannabe action men d'Hollywood.




De retour dans le costume et les chaussures de Mike Banning, Butler va devoir non plus sauver la peau de son président d'amour - Morgan Freeman, jadis vice-président, succède à Aaron Eckhart -, mais bien la sienne depuis qu'on le tient responsable d'avoir justement voulu le zigouiller pour dix millions de dollars (une simple partie de pêche avec le président Trumball, se transforme en jeu de massacre grâce à une nuée de drones éliminant tous les agents présent... sauf Banning).Il se lance donc alors autant dans une quête de vérité que de vengeance, avec pour seul alliés ses muscles et un papounet armé jusqu'aux dents...
Suivant l'adage " Bigger and Faster " de toute bonne suite/conclusion d'une trilogie fleurant bon le B movie décérébré qui se respecte, La Chute du Président assume pleinement son statut de divertissement jouissivement régressif et fait fit de ses grosses ficelles scénaristiques et de la prévisibilité de son package global (louchant un brin sur l'actualité histoire de ne pas être trop has been) pour mieux incarner une ode à l'action " à l'ancienne " orchestré avec plus ou moins d'habileté mais surtout, n'hésitant même plus à balancer à son auditoire, ses penchants républicano-abject tout droit sortie d'une péloche de Chuck Norris.
Après la Corée du Nord, les musulmans du Pakistan, c'est à ses bougres de communistes made in Russia (coucou les 80's) de venir menacer les bonnes valeurs américaines - justesse, honnêteté et fierté nationale, entre autres -, dans une condamnation ridicule de la violence (la guerre, c'est pô bien) dans les discours, mais un déchaînement sanglant totalement décomplexé dans les actes.
Toute l'ambivalence (comprendre bêtise) de l'Amérique dans toute sa splendeur, croqué avec ses gros sabots dans un rip-off simpliste - pour être poli - du cultissime Le Fugitif d'Andrew Davis, aussi burné et rythmé (la péloche ne dépasse pas les 100 minutes au compteur) que profondément oubliable.




Plus explosif, réac et spectaculaire mais pas forcément plus réussi que ses deux aînés, Angel Has Fallen en v.o, est un petit bonbon fourré à la chevrotine et au C-4, tout droit sortie d'un vidéo-club, au premier degré aussi ravageur qu'un Gerard Butler bouffeur de terroristes, armé et cabotinant à l'extrême.Sans surprise, si les amoureux du genre (et avant tout et surtout, du Gégé) en auront un minimum pour leur argent, les autres eux, passablement réfractaire à l'emplafonnage de masse made in America, auront suffisamment d'alternatives en salles ces jours-ci, pour passer leur chemin sans le moindre regret.


Jonathan Chevrier



La trilogie que conclu ce film n’est certes pas née sous le signe du bon goût, mais c’est un peu pour cela qu’on l’aime. Permettant au trop rare Gerard Butler de porter sur ses épaules une saga de films d’action correctement chargée en testostérone et en chevrotine, à mi-chemin entre le vraiment sympa et le plutôt oubliable. En gros une saga de B movies d’action vaguement reac qui aurait dû naître dans les années 80, mais qui se retrouve on ne sait comment au cinéma aujourd’hui. Et ce n’était vraiment pas désagréable… jusqu’ici. Car malgré toute la bonne volonté du monde de Butler pour rendre le film divertissant en cabotinant à fond les ballons, ce troisième opus est un fiasco. On n’avait pas grand-chose à en attendre, et c’est assez fort qu’on arrive au final à en être déçu.
Le film est sans aucun doute conscient de ce qu’il est, comme tous ses prédécesseurs dans cette saga. Mais dans ce cas-là on a l’impression qu’il se sert de son statut de série B un peu conne pour être fainéant et mal branlé. C’est de loin l’opus le plus abominable visuellement, affichant constamment une photographie aux couleurs ternes et peu harmonieuses aux allures de mauvais DTV, mais surtout absolument illisible et épileptique dans ses scènes d’actions.


On avait pas vu pareil horreur depuis Taken 3, la caméra bouge dans tous les sens, le monteur fait un cut toutes les secondes, et quand bien même un plan viendrait à s’éterniser un peu on n’y verrait pas plus puisque le tout est si mal éclairé qu’on est à peine capable de discerner le visage des protagonistes de la bagarre. Véritablement, ça fait mal aux yeux. Et ne n’est pas non plus des plus inventif puisque souvent, les scènes d’actions consisteront à faire exploser des trucs. Des forets, des hôpitaux, des bateaux, le mot d’ordre est de tout faire péter. Ce qui ne m’aurait pas posé de problème du tout avec un minimum de lisibilité dans l’action, parce que les choses qui explosent, c’est exactement pourquoi on est là. On regrettera aussi la vocation grand publique jusqu’à l’absurde du film, qui ne laissera les corps présents aux épicentres des explosions qu’à peine calcinés, comme un cordon bleu qu’on aurait laissé sur le gaz trente secondes de trop. Pas même un petit orteil qui se détacherait. Si au moins le film se rattrapait avec une intrigue digne d’intérêt... Je n’ai pas de problème avec le fait qu’elle soit assez simple et assez clichée pour choisir la Russie comme potentiel adversaire des USA. J’en ai en revanche avec le fait qu’elle soit hyper prévisible et qu’on comprenne dès leur première apparition à l’écran quels personnages seront dans le camp des méchants, que le film ne surprenne jamais et s’avère aussi lisse que le postérieur d’un nourrisson.


Rien n’est fait pour venir tirer le spectateur de sa torpeur et lui faire oublier que ses globes oculaires sont en sang, il est condamné à subir ces agressions visuelles en sachant très bien où va le film et sans jamais avoir rien de plus à se mettre sous la dent que la mine de bouledogue triste et vénère de Gerard Butler. Et si c’est toujours un plaisir, ça ne suffit pas à sauver le naufrage du film.


Kevin