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[CRITIQUE] : The Dirt


Réalisateur : Jeff Tremaine
Acteurs : Machine Gun Kelly, Douglas Booth, Iwan Rheon, Daniel Webber., ...
Distributeur : Netflix France
Budget :-
Genre : Biopic, Musical.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min

Synopsis :
Un biopic sur le groupe de rock Mötley Crüe, adapté du livre "The Dirt: Confessions of the World's Most Notorious Rock Band".



Critique :


Passé la déception/frustration intense de la vision du très limité - mais pourtant méchamment célébré - Bohemian Rhapsody, force est d'avouer que l'on commençait à gentiment désespérer face à la légère décrépitude du genre très codifié du biopic musical, à une heure où il risque de réellement revenir en masse dans les salles obscures.
Quelques mois avant Rocketman, biopic ciblé d'Elton John, c'est au tour du résolument plus trash sur le papier The Dirt, mise en images de la carrière déglinguée - et le mot est faible - du groupe Mötley Crüe (inspiré des mémoires des membres, une autobiographie accouchée dans la douleur sur près de dix ans), d'atterrir directement sur la case Netflix, nous laissant dans l'espoir de voir sans le moindre filtre, les dérives extrêmes d'un band légendaire dans le giron du metal, dominé par les charismatiques Nikki Sixx et Tommy Lee.


Et, joie de la liberté d'expression sur la plateforme, The Dirt ne se refuse rien mais surtout n'occulte rien, de l'ascension fulgurante à la déchéance, du saccage des chambres d'hôtel (ah les stars du rock...) à la surconsommation de drogues, d'alcool et de sexe, où les revers tragiques de l'autoroute du succès quand on est quatre jeunes lancés à pleine vitesse dans le grand bain du star système...
Apologie du chaos scénique dans ce qu'il a de plus exaltant, transcendant ce que le mot rock'n'roll veut dire dans un long-métrage respectueux de son matériau d'origine autant des personnages dont il s'échine à conter l'épopée tragique, tout en folie pure et en génie musical.
Laissant à chacun le temps de briller et de raconter sa propre version de la grande histoire (ce qui permet justement, de démontrer encore plus l'esprit totalement anarchique de leurs vies), tout en brisant subtilement le quatrième mur pour renforcer encore plus l'empathie pour les personnages (dont l'humanité est aussi criante que leur psyché totalement timbrée) au sein d'un métrage mené tambour battant et qui fait très, très mal, sublimé par un casting totalement voué à sa cause (Machine Gun Kelly est immense en Tommy Lee, et laisse exploser tout le bien que l'on pouvait penser de lui depuis Roadies, Iwan Rheon est dément en Mick Mars).


Jouissif et tragique à la fois, vrai trip sensoriel à la lisière du documentaire, filmé comme un ride intense avec ses montées et ses descentes de tons fascinantes, où la caméra énergique d'un Jeff Tremaine franchement inspiré, nous balade autant dans l'intimité des coulisses que dans la folie de la scène, The Dirt est un sommet de cinéma rock'n'roll viscéral, immersif et bouillant, honnête de tout son long autant avec la réalité des faits qu'avec les fans du groupe.
Et c'est assez rare et exceptionnel pour être noté.


Jonathan Chevrier

 

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