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[CRITIQUE] : Io


Réalisateur : Jonathan Helpert
Acteurs : Margaret Qualley, Anthony Mackie, Danny Huston.
Distributeur : Netflix France
Budget :-
Genre : Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h36min

Synopsis :
Dans un futur proche, un cataclysme a rendu l’atmosphère terrestre irrespirable pour les êtres humains. Sam, une des dernières survivantes, se bat pour trouver un moyen de respirer à nouveau et sauver l’humanité qui a fui vers une colonie lointaine dans l’espace. Mais sa détermination est mise à rude épreuve lorsqu’elle fait la rencontre de Micah, un autre survivant au passé douloureux. Elle va devoir décider entre prendre la dernière navette qui décolle bientôt pour cette colonie, ou alors, rester seule, à ses risques et périls, pour la survie de la planète Terre.




Critique :



Mille films ont déjà imaginé ce que deviendrait l'humanité dans un monde post-apocalyptique. Un monde qui ne serait plus notre chère Planète Bleue, détruite lentement et sûrement par nous, mais que nous aurions recréé dans l'espace en y envoyant le reste d'entre nous pour survivre (Interstellar, Passengers,..). Jonathan Helpert, lui, a imaginé dans Io ce qui arrive pendant ce temps là sur Terre à ceux qui restent, ceux qui n'abandonnent pas, à tort ou à raison.



Le discours est finalement très actuel pour un film de science-fiction. Quitter notre Terre après l'avoir gâchée, est-ce vraiment éthique, responsable, courageux ? Sam Walden, héroïne battante, considère que l'humanité ne peut pas quitter son foyer. Même alors que toutes les zones urbaines du monde entier ne sont plus vivables, l'oxygène étant été remplacé par l’ammoniac. Selon elle, et son père, le cycle de la vie continuera d'exister et après cette vague de mort, les espèces vivantes s'adapteront comme elles l'ont toujours fait et vivront sur une Terre redevenue moins hostiles. Mais en attendant ce moment tant attendu, il faut survivre. Sam vit alors dans un camp (très) bien organisé et on comprend vite que si un jour il faut survivre, il faut devenir bien débrouillard et avoir bien retenu ses cours de physique et sciences nat. Sam Walden n'a pas ce problème, elle survit même extrêmement bien toute seule. C'est là qu'on ne comprend pas toujours tout à ce qu'elle fait entre ses expériences et ses relevés mathématiques. Mais on se laisse porter, après tout, elle doit savoir ce qu'elle fait...



Evidemment, la notion d'humanité ne se rapporte pas qu'à sa définition physique et biologique. Lorsque Sam accueille un mystérieux visiteur, les relations humaines prennent une autre forme d'importance, aussi grande même que l'oxygène. Entre des discours sur la vision de l'amour chez Platon, des échanges sur leurs anciennes relations, on en vient à la conclusion que personne ne peut vivre seul. Et qu'il faut donc rejoindre la colonie spatiale avec la dernière navette pour retrouver le reste de l'humanité. Plus facile à dire qu'à faire pour Sam, qui ne peut pas se décider à abandonner la Terre, même dans son état le plus hostile.
En tant que film de science-fiction, Io ne plaira pas à tout le monde. Très calme, méticuleux, concentré sur des détails minimes et surtout nous laissant avec une fin à interpréter comme on le sent, il ne suit pas les codes du film futuriste plein d'action et de rencontre avec la mort imminente tous les quarts d'heure.



Mais finalement, Io nous laisse ainsi plus de temps pour réfléchir au message, pas très optimiste (ou peut-être ?), qu'il porte : quand la nature nous chassera, sera-t-il encore temps d'essayer de vivre en paix avec elle ?


Eloïse Rocca



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