[CRITIQUE] : Gutland
Réalisateur : Govinda Van Maele
Acteurs : Frederick Lau, Vicky Krieps, Marco Lorenzini,...
Distributeur : Next Film Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Luxembourgeois, Belge, Allemand.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Au début de l'été, Jens trouve refuge dans un village luxembourgeois. Il s'acclimate et s'intègre non sans mal à la petite communauté et se rapproche rapidement de Lucy, la fille du maire. Qui de Jens ou des habitants de ce paisible village a le plus à craindre et à cacher ?
Critique :
Thriller particulier au cadre oppressant, #Gutland est un film atypique qui frôle le fantastique en montrant une vision quasi cauchemardesque d’une petit village rural luxembourgeois où il ne fait réellement pas bon vivre. (@TainEleonore) pic.twitter.com/ZzFx7ncPKz— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 4 décembre 2018
Gutland, du réalisateur luxembourgeois Govinda Van Maele, est une petite bizarrerie cinématographique à la fois intrigante et généreuse. On suit un jeune-homme, que l’on comprend vite être en cavale, qui cherche à se faire oublier en travaillant en tant que saisonnier dans un petit village rural.
Gutland est un véritable petit enfer sur mesure pour citadin. La communauté rurale est représentée comme étrange, glauque et assez hostile, le tout grâce à un humour noir. Jens (Frederick Lau) sera appâté par une jolie jeune femme (Vicky Krieps) puis finalement sera amené à devenir l’un des leurs et suivre leurs us et coutumes. La dynamique un peu particulière du film fait penser aux scenario et à l’ambiance des films de science-fiction des années 50/60 (Le village des damnés de Wolf Rilla et l’Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel) sans pour autant qu’il n’y ait de réel élément fantastique. On retrouve pour autant les thèmes du village oppressant, de la perte du contrôle de son corps, du conformisme et de la violence inhérente au groupe.
Gutland peut également faire penser à Dogville (Lars Von Trier) où l’individualisme fait face à la collectivité de manière très violente avec en plus un contexte de “guerre des classes” moins présent dans Gutland, mais avec une manière assez intelligente de décrire cette confrontation.
De plus, les acteurs fonctionnent assez bien avec en tête Frederick Lau dont la transformation physique sert le propos du film, mais surtout Vicky Krieps, déjà impressionnante dans Phantom Thread de Paul Thomas Anderson, qui est le personnage clef Gutland. Son physique dont il est impossible de deviner l’âge façonne un personnage à la fois touchant, légèrement manipulateur à la fois mère et femme enfant qui saura faire succomber Jens.
Gutland est un film atypique qui frôle le fantastique en montrant une vision quasi cauchemardesque d’une petit village rural luxembourgeois. Il rend assez curieux de la production cinématographique luxembourgeoise actuelle.
Eleonore Tain