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[CRITIQUE] : RBG


Réalisatrices : Betsy West, Julie Cohen
Acteurs : Ruth Bader Ginsburg, Gloria Steineim, Nina Totenberg,...
Distributeur : L’Atelier Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire
Nationalité : Américain
Durée : 1h38min.

Synopsis :
À 85 ans, Ruth Bader Ginsburg est devenue une icône de la pop culture. Juge à la Cour Suprême des Etats-Unis, elle a construit un incroyable héritage juridique. Guerrière, elle s'est battue pour l'égalité hommes/femmes, et toutes formes de discrimination. Son aura transgénérationnelle dépasse tous les clivages, elle est aujourd'hui l'une des femmes les plus influentes au monde et le dernier rempart anti-Trump. Betsy West et Julie Cohen nous font découvrir la fascinante vie de celle que l'on nomme désormais "Notorious RBG".



Critique :

RBG. Les initiales de Ruth Bader Ginsburg. Si elle reste peu connu en France, cette femme a été hissé au rang d’icône vers 2014, porte parole du combat contre le sexisme et des inégalités raciales. Elle est un mème sur internet, une figure de la pop culture, un idéal pour toute une génération qui la vénère. Un livre sur sa vie est sorti, sans compter le documentaire dont on va parler réalisé par Betsy West et Julie Cohen, et un biopic va suivre dans pas longtemps, mené par Felicity Jones. Mais qui est donc cette Notorious RBG ?


Ruth Bader Ginsburg est née à une période où les femmes n’avait qu’un seul rôle : s’occuper de la maison et des enfants. Une époque où on envoyait sa fille à l’université uniquement pour trouver un mari. Même si Ruth y trouve bel et bien un mari, elle y trouve aussi une passion : le droit. Suivant des études presque uniquement masculines, elle sort diplômée et devient avocate. Très vite, elle vient à s’occuper des affaires liées à la discrimination des sexes. Une de ses premières grosses affaires dans les années 1970 est une jeune femme à l’armée de l’air qui s’aperçoit qu’elle ne touche aucune allocation comparée à ses collègues masculins. Affaire amenée à la Cour Suprême et qui fait grand bruit à l’époque. Suivie par une autre affaire, où elle défend un jeune veuf ayant perdu sa femme morte en couche, qui ne touche pas l’allocation réservée au veuve avec un enfant en bas âge (d’ailleurs l’allocation s’appelait “l’allocation maternelle”) car en tant qu’homme ce n’était pas son rôle de s’occuper de son enfant. Petit à petit, elle se fait un nom en acceptant de défendre toute affaire liée à la discrimination des femmes, s'appliquant à apprendre à des jurés et des juges (en majorité des hommes blancs) ce que vivent les femmes dans le monde réel. Ce qui l'achemine à être nommée juge de la Cour Suprême par Bill Clinton en 1993. Deuxième femme juge, elle fait parti des libéralistes, contre les conservateurs. Depuis 2014, les conservateurs sont en majorité ce qui a amené Ruth à contester de nombreuses lois et de nombreux procès, énonçant son avis dissident.


Depuis la présidence de Trump, elle est la voix de la rébellion, la porte parole d’une véritable justice, qui fait de la loi pour tous et toutes et non uniquement pour une minorité privilégiée. C’est pour cette raison que les militants se sont emparés de son image pour en faire l’icône présentée dans le documentaire. Et quand on en apprend plus sur sa vie, on comprend cette notoriété.
Une voix claire, confiante. Une volonté de fer, qui ne baisse en aucun cas les yeux, devant aucune affaire, aucun homme. Cette femme, bourreau de travail, qui a maintenant 85 ans et continue de bosser, de faire des conférences et qui fait même du sport et des pompes. Pas étonnant donc de la voir présenter comme une figure phare du féminisme, elle qui a contribué à abolir toutes inégalités. Le documentaire est en somme classique, ponctué d’interviews (de Ruth, de ses enfants, petits-enfants, amis.es, disciples, …), d’images d’archive, d’images récente. Les deux réalisatrices ont tracé le parcours de sa carrière dans le monde misogyne du droit, de ses combats autant dans le travail que dans sa vie personnelle. Son engagement et son énergie sont surtout ce qui donnent au documentaire un souffle d’air frais tant le film est classique. Mais avait-on besoin d’en faire des tonnes quand l’histoire de sa vie est elle-même extraordinaire ? Il existe même un film sur le point de sortir On the basis of sex (Une femme d'exception en français) avec au casting Felicity Jones et Armie Hammer qui jouera Marty, son mari.


RBG rend un hommage poignant à une femme qui marquera à jamais les couloirs de la Loi Américaine. À 85 ans, elle est un symbole du féminisme et une guerrière qui protège les minorités. Elle est le dernier rempart de l’Amérique conservatrice pro-Trump.


Laura Enjolvy


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