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[CRITIQUE] : La Surface de Réparation


Réalisateur : Christophe Regin
Acteurs : Franck Gastambide, Alice Isaaz, Hippolyte Girardot,
Distributeur : ARP Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h34min.

Synopsis :
Franck vit depuis 10 ans en marge d’un club de foot de province. Sans statut ni salaire, il connait bien les joueurs et les couve autant qu’il les surveille. Un soir il rencontre Salomé, l’ex-maîtresse d’un joueur, qui a jeté son dévolu sur Djibril, une vieille gloire du foot venue finir sa carrière au club.

 


Critique :





Avant d'offrir un contrôle technique moderne et irrévérencieux à une franchise made in France qui en avait douloureusement besoin (Taxi 5 sort le 11 avril prochain), Franck Gastambide, rookie charismatique du septième art hexagonal menant habituellement sa carrière entre les comédies - majoritairement - potaches et les séries B musclés, fait cette fois le choix d'un drame hautement ambitieux pour dévoiler à la face des spectateurs, toutes les nuances de son jeu.
La Surface de Réparation de Christophe Regin, film sportif anti-spectaculaire à des années-lumières des autres péloches axé sur le football (mis à part, peut-être, Les Petits Princes), s'attache à conter non pas les affres du terrain mais bien les arcanes professionnels d'un monde loin d'être rose - le football-business -, par le biais du parcours torturé d'une figure de l'ombre : Franck, ex-espoir du centre de formation du F.C. Nantes n'ayant jamais pu devenir pro, qui oeuvre depuis à faire le " sale boulot " dans l'ombre du club, sans être légitimement reconnu par lui.



Vraie proposition de cinéma sombre, haletante et tragique, à la lisière du cinéma de James Gray (toute propension gardée), articulé autour des frustrations et des illusions piétinées par la dure réalité, de figures constamment confrontées à un monde de gloires et de paillettes auquel ils aimeraient faire intimement partie (que ce soit Franck ou la complexe et débrouillarde Salomé), La Surface de Réparation est un beau portrait émouvant de ses " oubliés " du football, hommes brisés qui s'accrochent coûte que coûte à leur rêve impossible, au lieu de faire le deuil et de s'extirper d'une prison de verre qu'ils se sont eux-mêmes créés.

En homme de confiance impliqué, sorte de grand frère viril et discret, Franck Gastambide, impérial, laisse exploser toute sa sensibilité dans une composition solide, à fleur de peau, et porte de la tête et des épaules un drame vibrant et prenant; la première vraie bonne surprise du septième art hexagonale en ce très riche début d'année ciné 2018.



Jonathan Chevrier



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