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[FUCKING SÉRIES] : The Punisher : La justice selon Frank Castle


(Critique sans spoilers, de la première saison).



Révélation number one de la seconde saison de la brillante Daredevil (ou il casse la baraque, aux côtés de la sublime Elektra/Elodie Young) et grand absent - donc grand vainqueur - de la très mitigée The Defenders; Frank Castle revient sur le petit écran avec son propre show, taillé dans le marbre de la série B burnée et badass comme on aime.
Porté par la vraie gueule de cinéma du merveilleux Jon Bernthal, second couteau de luxe de cinéastes renommés tout autant qu'il est un squatteur malin du petit écran (The Walking Dead, Mob City), qui attendait qu'on lui offre enfin un rôle à la mesure de son immense talent; The Punisher était la belle promesse d'un bon gros hit Marvel/Netflix qui viendrait mitrailler les sapins de noël de sériephiles déjà aux couleurs du flingueur à tête de mort.



Et même s'il est frappé des mêmes tares que tous les autres show du giron Marvel de la vénéré plateforme, cette première saison chaperonnée par Steve Lightfoot envoie suffisamment de petits bois pour conter son auditoire, et se placer gentiment d'un point de vue qualitatif, derrière les deux premières cuvées du justicier aveugle de Hell's Kitchen.
Encore une fois beaucoup trop longue (treize épisodes là ou huit lui éviteraient de trainer en longueur) et scripté un poil en quatrième vitesse (ça tourne en rond et ça sonne creux une bonne partie de la saison, même si cela boucle parfaitement l'arc narratif entamé dans Daredevil), l'intrigue mère, empêtrée entre les traumas de son héros et les dossiers noirs de la CIA, prendre du temps pour décoller.
Un problème en soit si The Punisher visait pas plus loin que le simple statut de série B modeste faisant l'apologie d'une justice aussi sauvage qu'expéditive, tout en questionnant intelligemment son auditoire sur la réhabilitation dans la société des anciens héros de guerre (thème qui habite le cinéma engagé US depuis les 70's).



Mais Lightfoot et Netflix épousent pleinement la passion maniaque pour l'ultra-violence jouissive de leur héros, et fait du show un grisant thriller à l'action qui fait mal, un polar noir aussi urbain et moderne (son propos est cruellement d'actualité) qu'il est apocalyptique et adulte, avec un parfum douloureusement mélancolique avec son exploration de la gestion du deuil et l'utilisation de la douleur et de la colère qui en découle.
A une heure ou Marvel version cinéma dilue ses productions avec un humour mi-bon enfant, mi-potache, son épopée télévisuelle laisse exprimer toute son côté obscur, refoulé et savoureusement référencé au septième art musclé, non sans une belle parcelle d'humanité qui magnifie une écriture des personnages plus qu'habile.
Véritable bête enragée déterminée à nuire l'ennemi, à l'âme complètement mutilée par un deuil impossible à encaisser, Bernthal bouffe l'écran, laisse exploser sa rage et toute sa douleur, et démontre sans trembler qu'il est le seul et l'unique Frank Castle à nos yeux.


Sommet de nihilisme sanglant tout autant qu'il est un portrait follement empathique d'une figure malade et fascinante à la fois, la première saison de The Punisher a beau être un tantinet bancale, elle n'en est pas moins un sommet de rudesse captivante et attractive.
Pourvu que la plateforme ne tarde pas trop avant de lui donner son feu vert pour une seconde saison, tant elle a entre ses mains, un nouveau hit aussi bouillant que convaincant...


Jonathan Chevrier




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