[CRITIQUE] : Thor : Ragnarok
Réalisateur : Taika Waititi
Acteurs : Chris Hemsworth, Mark Ruffalo, Cate Blanchett, Tom Hiddleston, Tessa Thompson, Anthony Hopkins, Jeff Goldblum, Karl Urban, Idris Elba,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Fantastique, Comédie.
Nationalité : Américain
Durée : 2h10min
Synopsis :
Privé de son puissant marteau, Thor est retenu prisonnier sur une lointaine planète aux confins de l’univers. Pour sauver Asgard, il va devoir lutter contre le temps afin d’empêcher l’impitoyable Hela d’accomplir le Ragnarök – la destruction de son monde et la fin de la civilisation asgardienne. Mais pour y parvenir, il va d’abord devoir mener un combat titanesque de gladiateurs contre celui qui était autrefois son allié au sein des Avengers : l’incroyable Hulk…
Critique :
Délire pop férocement fun & jubilatoire,#ThorRagnarok est le meilleur opus de la trilogie,un bon blockbuster façon B movie kitsch & hilarant pic.twitter.com/oH9KcrBVnG— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 19 octobre 2017
Nous étions en droit d'attendre énormément de Thor : Ragnarok, ultime opus d'une trilogie poliment ennuyeuse - la plus faible du MCU -, qui ne mettait jamais vraiment en valeur autant son impressionnant casting (Hemsworth, Hiddleston, Hopkins, Portman) que le potentiel héroïque énorme du demi-Dieu d'Asgard, aux traumas familiaux sensiblement Shakespearien.
Mais la présence derrière la caméra du génial Taika Waititi (Vampire en toute intimité Hunt For The Wilderpeople), promesse évidente d'un ton férocement fandard et décomplexé - comme le laissait entrevoir ses nombreuses et délirantes bandes annonces -, couplé à un casting de talent proprement impressionnant (dominée par Queen Cate Blanchett); pouvaient décemment nous faire espérer que cet ultime (?) Thor sur grand écran, allait sacrément dépoter et rendre enfin justice au propriétaire de Mjolnir; cantonné au rôle de sidekick de luxe dans les Avengers.
Bonne nouvelle, et en même temps infiniment logique, Ragnarok surpasse sans forcer les deux premiers opus, et incarne un étonnant buddy movie survitaminé et hilarant, vrai divertissement farfelu qui transpire tout du long l'esprit fou de son excellent cinéaste, et qui démontre que Marvel semble une bonne fois pour toutes enclin à laisser carte blanche à ces metteurs en scène (...jusqu'au prochain film solo ?).
Croisant avec plus ou moins d'habileté les arcs de Ragnarok et Planet Hulk tout en concluant de manière expéditive les intrigues laissées en plan (celles de Le Monde des Ténèbres et L'Ere d'Ultron, même si l'enquête de Thor sur les pierres d'infinités est totalement passée à la trappe, idem pour la présence des personnages de Sif et le Trio Palatin), le film incarne une véritable bouffée d'air frais au sein de l'univers partagé de Marvel, tant il exploite à merveille tous les personnages de son intrigue (Loki et Valkyrie en tête), dans un gros délire kitsch, jouissif et coloré bourré jusqu'à la gueule de moments épiques et mémorables, de gags inventifs et réussis (dommage en revanche, que la majorité tombe un poil à l'eau puisqu'ils ont été dévoilés dans les nombreux trailers qui ont émaillé sa pourtant solide campagne promotionnelle) ainsi que de scènes d'action plutôt bien charpentées, sublimé par un montage cut inspiré.
Changeant véritablement de ton comparé aux précédents films tant la péloche joue pleinement la carte de l'humour - trop peut-être -, et transforme Thor en véritable blagueur improvisé du dimanche (Hemsworth est drôle mais surtout furieusement badass dans le feu de l'action, surtout dns le final), tout en se payant enfin un vrai vilain majeur qui envoie du lourd, Hela - merveilleuse Cate Blanchett -; Ragnarok se paye même le luxe d'étoffer (enfin) le personnage de Hulk, totalement laissé de côté et exempt de film solo (il est ici aussi attachant que triste).
Dommage alors, que dans ce sommet pop d'absurdité génial, on ressente les mêmes travers perçus dans les deux derniers films en date de la firme (Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 et Spider-Man : Homecoming) : un manque cruel d'enjeu et de gravité, doublé d'un sévère ventre mou en mi-parcours - tout comme le film de James Gunn.
Difficile d'imputer la faute à Waititi toutefois, tant le bonhomme s'en tire décemment avec les honneurs pour un premier blockbuster aux antipodes de ses précédents essais.
Avec le délirant Thor : Ragnarok, le ravalement de façade n'est donc pas parfait, mais il est suffisamment entrainant et jubilatoire pour nous foutre une banane d'enfer, et rendre enfin justice au héros d'Asgard, qui n'aura plus à rougir face aux autres trilogies de ses petites camarades...
Jonathan Chevrier