[CRITIQUE] : Sing Street
Réalisateur : John Carney
Acteurs : Glen Hansard, Maria Doyle Kennedy, Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Aidan Gillen, Jack Reynor,...
Distributeur : Mars Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Musical.
Nationalité : Américain, Britannique, Irlandais.
Durée : 1h46min.
Synopsis :
Dublin, les années 1980. La pop, le rock, le métal, la new-wave passent en boucle sur les lecteurs K7. Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter. Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent, et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu’en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Pour s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers dans lequel il ne connaît rien ni personne. Afin de la conquérir, il lui propose de jouer dans son futur clip…
Critique :
Shooté à la pop music des 80's et au capital sympathie énorme, #SingStreet est un phénomènal feel good movie, drôle, émouvant et jubilatoire— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) September 8, 2016
On avait découvert le cinéaste irlandais - et ex-bassiste de The Frames - John Carney grâce à Once, belle romance musicale sortie discrètement en 2007 et qui s'était offert un coup de pub monumental en décrochant l'oscar de la meilleure chanson la même année, pour Falling Slowly.
Résultat, 20 millions de dollars de recette sur le territoire ricain pour un budget riquiqui de 160 000 $, et une notoriété non-négligeable qui permet au cinéaste de pouvoir monter le projet qui lui chante - justement - dans le pays de l'Oncle Sam.
Sept ans plus tard et avec un budget clairement plus conséquent, ils nous revenait avec un sublime feel good movie, Begin Again - New-York Melody par chez nous -, pop movie agréable et enchanteur aux musiques réellement entraînantes, sous fond d'une romance à fleur de peau étonnante (puisqu'elle n'est pas là réellement ou on l'attendait) et à la guimauve totalement assumée - sans pour autant tomber la mièvrerie peu recommandable.
Véritable déclaration d'amour à la musique profondément mélancolique - mais jamais dramatique -, dans une Grosse Pomme de rêve et en constante évolution, il offrait au génial Mark Ruffalo l'un de ses meilleurs rôles récents (avec Daddy Cool) et l'occasion à la so cute Keira Knightley de pousser (joliment) la chansonnette.
N'ayant pas trahit ses habitudes en cours de route, le voilà de nouveau prochainement dans nos salles obscures avec un feel good movie musicale, Sing Street, à la fois bête de festivals et petite bouffée d'air frais au sein d'une rentrée ciné über chargée - et le mot est fable - qui ne cesse de mettre tout le monde d'accord quand à son immense qualité.
Sorte de teen movie romantique sous fond de vrai récit initiatique, l'histoire du métrage suit celle en plein Dublin des 80's (1985), de Conor, jeune ado mal dans sa peau qui, par le biais du rock et de son amour naissant pour une incendiaire beauté rebelle - et plus âgée que lui -, va s'émanciper et trouver sa voie en créant un " groupe de garage ".
Jouissivement shooté à la merveilleuse pop musique des 80's avec une bande originale du tonnerre qui flatte nos écoutilles (The Cure, A-Ha, Duran Duran, Hall & Oates, The Jam, The Clash... la crème de la crème et même plus encore) et une joie de vivre follement communicative; le nouveau métrage de John Carney épouse tout du long son statut de conte fantasmé, dynamique et irrésistible, porté par une pluie de jeunes comédiens au naturel convaincant et totalement voué à sa cause (on notera également les partitions appliquées des plus " rodés " Aidan Gillen et du prometteur Jack Reynor).
Péloche au capital sympathie énorme, optimiste et très personnelle (le film rappelle instinctivement Once) à la fois, savamment rythmée (on ne s'ennuie pas une seule seconde) et au réalisme social probant avec son Irlande en pleine récession (de la situation écomique difficile de la famille de Connor, à la fuite des jeunes vers l'Angleterre), Sing Street est non seulement une réussite exemplaire, mais surtout un phénomènal feel good movie drôle, émouvant et franchement jubilatoire.
Sans aucun doute l'un des meilleurs films de cette seconde moitié d'année ciné 2016, voir même de l'année entière, tout simplement.
Jonathan Chevrier