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[CRITIQUE] : Cops - Les Forces du Désordre


Réalisateur : Luke Greenfield
Acteurs : Jake Johnston, Damon Wayans Jr, Nina Dobrev, Rob Riggle, James D'Arcy, Andy Garcia,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : 17 000 000 $
Genre : Comédie, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min.

Synopsis :
Lorsque deux amis se déguisent en policiers pour une soirée, ils deviennent rapidement la nouvelle sensation du quartier et prennent goût à leur nouveau pouvoir. Mais lorsque ces nouveaux « héros » se retrouvent mêlés à un véritable réseau de truands et de détectives corrompus, ils vont devoir mettre de côté leur fausse plaque et agir en « vrais » flics !


Critique :

Et si le buddy movie policier était de nouveau, un genre à succès ?

La question se pose bien-là, car après un joli sursaut d'estime durant la majorité des années 90 (merci Rush Hour, Bad Boys et les autres productions du génial Jerry Bruckheimer), le sous-genre phare des séries B made in 80's, ne s'est jamais aussi bien porté au box-office US qu'en 2014 (en attendant The Nice Guys en fin d'année, grosse promesse de buddy movie comme on les aime signé par le king du genre, Shane Black), notamment via les gros succès de Mise à l’Épreuve - complétement boudé chez nous - mais également Cops - Les Forces du Désordre aka Let's Be Cops, l'un des cartons surprise de l'été.

Avec pas moins de six mois de retard comparé à la sortie ricaine (c'est qu'il sentait quand même salement le DTV de luxe pendant un bon moment), le nouveau film du sympathique Luke Greenfield (à jamais dans les mémoires des cinéphiles amoureux de la so cute Elisha Cuthbert grâce au génial The Girl Next Door), débarque donc dans nos salles obscures hexagonales un poil à l'improviste en bon divertissement estival qu'il est, littéralement balancé au beau milieu d'une distribution hivernal fleurant méchamment la course aux récompenses.


Pas un mal en soit, puisque avec son casting plutôt cool (Jake Johnson et Damon Wayans Jr tout droit sortis de la sitcom New Girl, Nina " Vampire Diaries " Dobrev, l'excellent James D'Arcy et l'inestimable Andy Garcia) et son pitch aussi simpliste qu'accrocheur, la péloche avait tout en elle pour incarner une plaisante récréation régressive juste ce qu'il faut pour passer un bon moment en pleine période pré-Césars/Oscars.

Et même si il est (très) loin d'atteindre l'aura culte et magique de ses illustres ainés des 80's, Let's Be Cops n'en reste pas moins une agréable comédie policière, humble et drôle, et qui a le bon gout de ne jamais tromper son spectateur dans sa volonté de le divertir, peu importe la manière (souvent grasse) employée.

Cops - Les Forces du Désordre donc, ou l'histoire de deux amis, Justin et Ryan, le premier est un acteur ringard usant jusqu'à plus soif des royalties d'une pub pour l'herpès génital (son seul Vrai succès d'acteur) qu'il a fait plusieurs années auparavant, tandis que le second est un concepteur de jeux vidéos timide et frustré de ne pas pouvoir pleinement percer dans le milieu.
Un soir, lors d'une réunion d'anciens élèves supposément masquée, ils débarquent tous les deux habillés en membre des forces de l'ordre, un fiasco puisqu'ils sont les seuls déguisés, mais une fois dans le quartier, ils vont réaliser qu'avec ces costumes, ils détiennent un pouvoir insoupçonné face à la population qui n'y voit que du feu.

Rapidement, ils prennent gout à se faire passer pour des policiers, mais lorsque ces " nouveaux " héros se retrouvent mêlés à un véritable réseau de truands et de détectives corrompus, ils vont devoir mettre de côté leur fausse plaque et agir pour le coup, en véritables flics...


Jouant intelligemment du comique de situation pour masquer un script très classique aux lourdes faiblesses, blindé de clichés et manquant d'originalité, Let's Be Cops s'appuie pourtant sur un postulat de départ suffisamment solide et savoureusement régressif pour joliment dérouler sa courte histoire sur un petit peu plus d'une heure et demie sans aucun temps mort.

Cette blague délirante - et vraiment poussée trop loin - de deux faux-flics mais vrais gaffeurs, découvrant le pouvoir de l'uniforme s'avère même bien plus riche qu'elle n'en a l'air (notamment via le thème de la crise des trentenaires, leur parcours personnel remis en doute, leur questionnement sur l'impact de leur existence sur la société et leur quête de reconnaissance), bien aidé par une mise en scène soignée, rythmée et jamais tape à l’œil, mais également deux interprètes vedettes impliqués.

Soit le duo Damon Wayans Jr/Jake Johnson, bien plus délirant et fusionnel que dans la pourtant sympatoche - mais assez limité - sitcom New Girl.
Leur alchimie crève l'écran, tout comme leur évident plaisir à tourner ensemble est follement communicatif, un plaisir qui porte en grande partie la réussite du métrage sur ses larges épaules.

Surprenant (rare sont les comédies à ne pas dévoiler tous ses secrets dès la bande annonce), porté par la douce folie des Police Academy, ce 48 Heures volontairement plus barré aurait cependant mérité un meilleur traitement de ses seconds couteaux, franchement aléatoire (Nina Dobrev fait potiche, Andy Garcia, inquiétant, aurait mérité plus de temps pour s'exprimer à l'écran), même si le très demandé Rob Riggle est encore une fois génialement drôle et attachant en flic intègre et admiratif des deux héros.


Alors certes, Cops - Les Forces du Désordre ne casse pas trois pattes à un canard, ne renouvelle pas réellement le buddy movie et encore moins la comédie ricaine, mais son capital sympathie est tellement imposant in fine, qu'il vaut décemment son pesant de popcorn dans les salles obscures, ou il est difficile de ne pas passer un bon moment face à des gags tous plus ou moins bien senties (mais toujours drôle).

Un pur hommage aux buddy movies des 80's/90's, à l'instar des excellents - et encore plus fou et maitrisés - 21 et 22 Jump Street de Phil Lord et Chris Miller.

Bref, la première bonne comédie de 2015 est bien là.


Jonathan Chevrier


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