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[CRITIQUE] : Sex Tape


Réalisateur : Jake Kasdan
Acteurs : Cameron Diaz, Jason Segel, Rob Lowe, Rob Corddry, Ellie Kemper,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : 40 000 000 $
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
Jay et Annie s’aiment, mais dix ans de mariage et deux enfants ont un peu érodé leur passion. Pour ranimer la flamme, ils décident de filmer leurs ébats lors d’une séance épique. L’idée semble bonne… jusqu’à ce qu’ils s’aperçoivent que la vidéo a été envoyée par erreur à tout leur entourage, familial et professionnel ! Pris de panique, ils sont prêts à tout pour faire disparaître le film à scandale chez chacun des destinataires. Ils jouent leur réputation, leur carrière, leur mariage et leur santé mentale…


Critique :


Force est d'admettre que sans faire les cinéphiles fines bouches, si la réunion du duo Jason Segel-Cameron Diaz avait tout pour nous faire bander comme des cochons il y a des années, aujourd'hui la sauce promise par les deux trublions a bien du mal à nous émoustiller, même en ayant savamment vidé une boite de viagra toute entière, vingt minutes avant la séance.

Certainement parce que les deux acteurs ne nous font plus autant marrer ni rêver que par le passé (qu'elle est loin, notre Mary que l'on voulait à tout prix...), soit un putain d'handicap quand on cherche à se revendiquer comme des stars de la comédie US.

Le premier, complétement lessivé par feu la série culte How I Met Your Mother dont il était le seul à tenter de faire perdurer la flamme du rire - avec le précieux Neil Patrick Harris - quasiment éteinte depuis des lustres, n'a honnêtement rien fait de bon depuis le sympathique 5 Ans de Réflexion de Nicholas Stoller, aux côtés de la douce et sublime Emily Blunt.

La seconde, bien plus présente sur les grands écrans, peut se féliciter du récent joli carton en salles de Triple Alliance, même si elle s'y fait littéralement voler la vedette par ses deux camarades de jeu, la désopilante Leslie Mann et la bombe atomique Kate Upton.



Pas très glorieux donc pour vendre cette Sex Tape mis en scène par Jake Kasdan, qui essaye certainement ici de renouveler la recette sexy et trash de Bad Teacher, ou Diaz et Segel - surtout bien aidé par la pétillante Lucy Punch - se titillait déjà pas mal pour le meilleur et pour le rire.

Miser sur la continuité avec un sujet hautement d'actualité - on pense bien évidemment au fameux Celeb Gate qui fait actuellement trembler le tout Hollywood -, c'était finement pensé, reste que le film en lui-même n'exploite pas assez pleinement son concept pour aller au-delà du divertissement comique ricain moyen et peu drôle.

Le public outre-Atlantique ne s'y est d'ailleurs pas trompé puisqu'il a gentiment boudé la péloche aux profits de Nos Pires Voisins et 22 Jump Street, de loin plus potaches certes (quoique), mais plus comiques et maitrisés.

N'empêche que ne pas attirer le spectateur en masse dans les salles avec sa potentielle vidéo intime et hot quand on s'appelle Cameron Diaz, ça en fout un sacré coup au sex-appeal surtout quand les années commencent à bien se faire sentir au compteur...


Sex Tape donc, ou l'histoire d'Annie et Jay, profondément englués dans une routine sexuelle qui les dépasse.
Avant, ils faisaient l'amour tout le temps, partout et dans toutes les positions possible.
Aujourd'hui, ils sont mariés, on eu des enfants et ont dit adieu à leurs fous ébats.
Alors comment ranimer la flamme des débuts dans un couple qui ne brûle plus vraiment ?

" Bah en faisant un sex tape pardi ! " suggère Annie.
Une bonne idée sur le papier que les deux vont s'empresser de suivre.
Sauf que Jay envoie par erreur via le Cloud, la vidéo à tout son entourage.
Commence alors pour les deux une chasse nocturne au fichier numérique compromettant...

On n'avait beau prédire à l'avance que Diaz et Segel allait méchamment lutter pour nager la tête hors de l'eau dans cette comédie concept ou toutes les bonnes idées et répliques fusaient déjà dans la bande annonce, il était difficile pourtant d'imaginer combien ceux-ci boiraient la tasse dans cette galère sans nom.

Passer un long prologue il est vrai très efficace, ou les deux acteurs donnent réellement de leurs personnes - popotins et nichons à l'air pour la madame, nudité facile et habituel pour le héros de Sans Sarah Rien ne va ! -, le métrage se perd dans une course-poursuite à la sextape loin d'être bandante et surtout pas crédible pour un sou (nous n'en connaissons pas beaucoup des couples qui offrent des iPads à tout leur voisinage...).


Son second souffle ne vient jamais, le spectateur ne peut que se raccrocher qu'à quelques seconds couteaux auxquels on ne laisse que trop peu de temps pour s'exprimer (le génial Rob Lowe, définitivement de retour après son excellent passage dans le très beau Ma Vie avec Liberace).
Pire, malgré sa courte durée, le film de Kasdan (Walk Hard pourtant) provoque souvent l'ennui et l'indifférence chez son audience, malgré le laisser-aller séduisant de son ton qui est, il est vrai, s'avère également assez loin du politiquement incorrect de son précédant essai.

Une grosse déception donc, tronquée par un scénario limité et une ambition générale au rabais, et qui ne séduira que les fans ultimes de la Cameron, qui trouveront un moyen ici de généreusement se rincer l'oeil.

Espérons tout de même que Segel, énième héritier de la méthode Apatow, se remette très vite de ce four, lui qui est attendu dans l'alléchant nouveau film du sympathique James Ponsoldt, pour l'an prochain.

On va croiser les doigts...


Jonathan Chevrier


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