Breaking News

[CRITIQUE] : Jimmy and Stiggs


Réalisateur : Joe Begos
Acteurs : Joe Begos, Matt Mercer, James Russo, Jackson White, Riley Dandy,...
Distributeur : CGR Events / Shadowz
Budget : -
Genre : Action, Épouvante-horreur,  Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
Un cinéaste malchanceux prétend avoir été enlevé par des extraterrestres et se promet de les faire tomber avec son ami.




Pas forcément invité les bras grands ouverts dans nos salles obscures, la faute à une carrière un brin hors des radars alors qu'il était un temps pressenti pour faire parti intégrante du renouveau d'une horreur US loin d'être en forme (même si son troisième long-métrage, Bliss, petite bête de festivals, avait tout de même eu les honneurs d'une présence à l'Étrange Festival), le cinéaste ricain couteau suisse Joe Begos et son cinéma de genre aux exercices particulièrement hauts en couleur et vivants (avec une nette tendance pour le bis bien sanglant depuis, justement, Bliss), s'y offre pourtant une improbable virée ce week-end (via CGR Events, avant de certainement débarquer en trombe sur Shadowz, jamais chiche en jolies surprises sur son catalogue, et encore plus pour son mois spécial Halloween) avec son dernier délire fauché et déglingué en date, Jimmy and Stiggs (produit par la nouvelle boîte de production d'Eli Roth, The Horror Section), qui a tout du film plus ou moins somme aussi bien thématiquement qu'esthétiquement, tant il renoue avec le minimalisme d'Almost Human, et la folie excessive de ces plus récents essais, tout en embrassant la moindre de leurs fragilités.

Copyright CGR Events

Trip naturaliste et gore imbibé de Marie-Jeanne tourné dans un seul et même lieu, logé entre le film d'invasion extraterrestre sauce body horror (où l'alcool est le meilleur des repoussoir), le thriller claustrophobe et le splatter shooté aux couleurs fluorescentes, le film, dont le pitch comme l'humour vulgaire est aussi fin qu'une feuille de papier fessier Lotus (un cinéaste indépendant au chômage et en paranoïaco-drogué, Jimmy Lang, prétend avoir été enlevé par des extraterrestres, contacte son BFF,  Stiggs, pour l'aider à se préparer à leur retour), se fait l'apologie du cinéma fauché et bricolé avec un doigt amputé de méta-réflexion, que ce soit dans ses gentilles qualités (ça va totalement au bout de son concept, c'est énergique et rythmé) comme ses gros défauts (un penchant totalement auto-destructeur dans ses effets, aucune véritable intrigue, aucun développement des personnages, un humour lourdingue,...).

On est en terrain connu avec le Begos, qui donne beaucoup de lui-même une nouvelle fois (quitte à montrer un peu trop, à nouveau, son immaturité assumée), et si son concept s'épuise avant même le virage de la première demi-heure, difficile de ne pas éprouver un certain attachement devant une bande qui, en temps normal, n'aurait pas pu être découvert en salles.


Jonathan Chevrier