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[CRITIQUE] : The Woman in The Yard


Réalisateur : Jaume Collet-Serra
Acteurs : Danielle Deadwyler, Okwui Okpokwasili, Russell HornsbyPeyton Jackson,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h25min.

Synopsis :
Ramona, une femme rongée par le chagrin qui a survécu à l'accident de voiture qui a été fatal à son mari, doit s'occuper de son fils et de sa fille, seule dans leur propriété rurale. Un jour, une femme prend forme dans leur jardin. Ramona pense que cette femme erre et a perdu la raison, mais alors que la femme rôde de plus en plus près de la maison, il devient évident qu'elle n'est pas une personne ordinaire et que ses intentions sont loin d'être bienveillantes.




Si on ôte de l'équation ses quelques blockbusters sans âme, il y a une certaine noblesse (t'excite pas tout de suite, on s'explique) au cœur de la filmographie de Jaume Collet-Serra, honnête faiseur de " Bisseries Premium Plus ", pas tant dans une question de qualité - parfois discutable - que de budget gentiment confortable, le bonhomme s'évertuant de raviver la flamme d'une action 80s/90s efficace et musclée à défaut d'être toujours cohérente.
Un Renny Harlin 2.0, sans la folie explosive et sanglante mais avec une caméra toute aussi sûre et, parfois, réellement virtuose.

Redevenu " in " grâce au carton mérité de son plutôt chouette Carry-On du côté de la firme au Toudoum Netflix, le bonhomme n'a pas traîné pour renouer avec ses premiers amours horrifiques (rappelons-nous aux bons souvenirs de ses excellents La Maison de Cire et Esther) avec The Woman in The Yard, rare production made in Blumhouse à ne pas avoir eu les honneurs d'une sortie en salles, où même sur une plateforme... ambiance.


Copyright Universal Studios

Tout autant porté par un pitch sensiblement accrocheur (une mystérieuse et inquiétante femme, toute vêtue de noir jusqu'au voile, se présente sur la pelouse de la ferme isolée d’une famille et leur lance un avertissement effrayant, goutte d'eau qui fait déborder le vase du quotidien d'une mère, Ramona, qui doit encaisser le deuil de son mari - dans un accident qui l'a aussi blessé -, et s'occuper seule de ses enfants, dont un ado qu'elle a trop vite transformé en adulte), que des intentions hautement louables (nouer une étude psychologique intime dans les abîmes désespérées et sombres du deuil comme de la dépression, à de vrais morceaux d'épouvante), le film croule néanmoins sous le poids de son manque d'équilibre entre le drame domestique jamais réellement poignant, et une horreur certes efficace (fruit d'une mise en scène précise de Collet-Serra, rompu à l'effroi, et d'une solide photographie de Pawel Pogorzelski), mais totalement décousue jusque dans ses résonnances symbolico-folkloriques (il est très vite évident que la femme en noire est l'expression surnaturelle du chagrin et de la culpabilité de la figure maternelle).

Un gloubi-boulga qui glisse lentement mais sûrement vers la gamelle sévère dans son dernier acte moins alambiqué que férocement pathétique (où le semblant d'ambiguïté sur le sort de Ramona, est vite étouffé par le manque de subtilité de l'écriture).
Dommage tant la performance toute en nuances de Danielle Deadwyler, définitivement l'une des comédiennes les plus talentueuses du moment, est d'une justesse brute et aurait mérité un écrin plus délicat que ce sous-Mister Babadook pâlot mais qui a, au moins, le mérite de ne pas dépasser les quatre-vingt-dix minutes de bobine.
Du pur Blumhouse quoi...


Jonathan Chevrier