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[CRITIQUE] : Y2K


Réalisateur : Kyle Mooney
Acteurs : Jaeden Martell, Rachel Zegler, Julian Dennison, Fred Durst,...
Distributeur : -
Genre : Comédie, Épouvante-horreur, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min

Synopsis :
Le soir du Nouvel An 1999, deux lycéens décident de s'incruster dans la dernière grande fête avant le nouveau millénaire. A minuit, la nuit devient plus folle qu'ils n'auraient jamais pu l'imaginer.





Avec le giron du teen movie, plus encore que pour n'importe quel autre genre, certains films fonctionnent mieux que d'autres sur les différents spectateurs, distillant un attachement voire même une authentification presque instantanée, ce petit quelque chose d'inexplicable qui fait que l'on se sente bien aux côtés de personnages qui nous parlent, nous ramènent à une époque bénie où tout était si ce n'est plus beau, au moins plus simple.

Alors évidemment, il y a des efforts plus discutables que d'autres, certains jouant un peu moins la carte des émotions pour privilégier une accumulation de sketchs potacho-décomplexés pas toujours de bon goût (pour être poli), mais chaque génération à ses petits totems et quand bien même le dernier pic du genre remonte à loin (la fin des années 90 jusqu'au début des années 2000), quelques péloches viennent popper de temps en temps, histoire de nous rappeler à son bon souvenir.

Y2K de Kyle Mooney (vétéran du SNL, ca fait toujours bien sur le CV), avait tout sur le papier pour incarner ce genre de séances, une proposition horrifico-romantico-science-fictionnelle bien barrée, exploitant mignon une peur d'hier devenue universelle (le bug de l'an 2000 mixe à notre angoisse contemporaine, face à l'intelligence artificielle), pour mieux bousculer d'une manière assez folle (et sans Mister Cocktail... shame si tu n'as pas la ref) l'ultime fête d'une bande d'ados avant le nouveau millénaire.

Nicole Rivelli/A24/Courtesy Everett Collection

Sauf que ce rip-off peu inspiré de Maximum Overdrive qui se rêve en héritier de Supergrave (jusque dans la dynamique physique et narrative entre Jaeden Martell et Julian Dennison), à l'écriture méchamment générique et surchargé en références pour vainement accrocher la génération Z (jusqu'à faire de Fred " Limp Bizkit " Dust, un personnage important du film), n'en a jamais assez sous le capot pour bifurquer vers le stoner décomplexé, ni la comédie déglinguée aux gags alignés à la va-vite (comme un sketch du SNL, pas un hasard), d'autant qu'elle se permet le luxe assez incompréhensible de rusher son montage déjà gentiment étriqué.

Mais il y a pourtant une certaine sympathie - plus légère qu'une plume certes, mais bien réelle - qui se dégage pourtant de son aspect furieusement générique, de son désir de n'offrir qu'une odyssée légère et surannée appelée à être oubliée aussi vite qu'elle est vue, dans cette convocation grivoise et nostalgique d'une comédie américaine qui se satisfait de la moindre blague facile et nostalgique qui lui tombe sous la main.

C'est maigre, rachitique même (le teen movie n'est au fond qu'un perpétuel même mouvement - sauf cas exceptionnel -, appelé à se répéter chaque décennie avec des distributions différentes) mais à une certaine époque, on n'en demandait pas forcément plus, peut-être parce qu'à la différence de Kyle Mooney, la maturité - pas uniquement cinéphile - a déjà frappé à notre porte depuis longtemps...


Jonathan Chevrier