[CRITIQUE] : Badh
Acteurs : Marine Vacth, Niels Schneider, Emmanuelle Bercot, Slimane Dazi, Salim Kechiouche, Grégoire Colin, Lionel Abelanski,...
Distributeur : Pan Distribution
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h24min
Synopsis :
BADH est une agente secrète française chargée d’éliminer un puissant trafiquant d’armes en Syrie. Trahie par la DGSE, elle disparaît sans laisser de trace et refait sa vie au Maroc jusqu’au jour où son mari est pris pour cible. Rattrapée par son passé, BADH se retrouve entrainée dans un jeu mortel de vengeance et de trahison où les règles ont changé.
Ils se font de plus en plus rares, passé la désertion d'une Europa Corp qui produisait - mal - du bis musclé plus vite que son ombre, les irréductibles cinéastes bien décidés à changer le statut d'un cinéma d'action made in France sclérosé et cantonné à n'exister que sous les pitreries amorphes d'un Olivier Marchal dont le cinéma n'est plus que l'ombre de lui-même depuis très (trop) longtemps.
On peut même, assez logiquement, les compter sur les doigts d'une main méchamment amputée : Julien Leclercq, Florent-Emilio Siri et Guillaume Pierret - on pourrait ajouter Xavier Gens même si son Farang a tout du one shot sans lendemain.
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Une liste aux places chères, et à laquelle voudrait logiquement prétendre le cinéaste franco-canadien Guillaume de Fontenay, lui dont le Badh a presque tout d'un petit miracle si l'on ne s'en tient qu'à sa propre existence, au sein d'une production hexagonale encore timide à redonner un peu de sang frais à un genre tombé en désuétude (et que seuls les plateformes Netflix en tête, semble ironiquement vouloir faire renaître), au moment même où Europa Corp en faisait encore son gagne-pain.
Et sur le papier, la limonade paraissait pas si indigeste que cela, quand bien même le bonhomme ne semblait pas totalement se donner tous les moyens de ses ambitions, à savoir s'inscrire dans une sorte de cousin local de la saga Jason Bourne avec son pitch tout autant prétexte qu'accrocheur (l'odyssée vengeresse dune super-agente secrète française trahie par la DGSE, qui reprend du service alors qu'elle est rattrapée par son passé et que son mari est pris pour cible), et une solide distribution (Niels Schneider, Emmanuelle Bercot, Slimane Dazi, Salim Kechiouche, Grégoire Colin et Lionel Abelanski), dominée par une Marine Vacth sensiblement badass et crédible en action woman.
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Mais, malheureusement, les bonnes intentions ne font pas fondamentalement un bon film, et le soufflet retombe assez vite à la vision de ce qui se fait in fine un sympathique mais oubliable actionner, à la caméra trop agitée pour son bien (n'est pas la mise en scène nerveuse de Paul Greengrass qui veut), frappé par un montage frénétique qui ne rend pas plus lisibles ses empoignades musclées là où son récit, pas moins prévisible qu'un autre, est un peu trop cadenassé par sa durée limitée (à peine une heure vingt), et son souci d'aller de facto strictement à l'essentiel.
Pas la plus déshonorante des tentatives bien de chez nous, mais on pouvait néanmoins s'attendre à un poil mieux,ne serait-ce que pour rendre justice à l'abattage costaud d'une Marine Vacth qui en impose sévère.
Jonathan Chevrier