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[CRITIQUE] : La Trilogie d’Oslo / Rêves


Réalisateur : Dag Johan Haugerud
Acteurs : Ella Øverbye, Ane Dahl Torp, Selome EmnetuIngrid Unnur Giæver,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Norvégien.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Johanne tombe amoureuse pour la première fois de sa vie, de sa professeure. Elle relate ses émotions dans un carnet. Quand sa mère et sa grand-mère lisent ses mots, elles sont d’abord choquées par leur contenu intime mais voient vite le potentiel littéraire. Tandis qu’elles s’interrogent, entre fierté et jalousie, sur l’opportunité de publier le texte, Johanne se démène entre la réalité et le romanesque de son histoire...




Qu'on se le dise, même au coeur d'un septième art mondial qui n'a plus peur - ni honte - de plonger tête la première dans la redite la plus grossière et paresseuse qui soit, certaines péloches nous démontrent, parfois, qu'il n'y a rien de fondamentalement désagréable à l'idée qu'une œuvre soit gentiment sous-influence et ne péte pas forcément dans la soie de l'originalité d'un point de vue narratif, tant que la plume - et la caméra - à l'ouvrage approfondis suffisamment ses personnages comme son histoire, pour que l'on puisse se laisser bercer par ce qu'ils•elle ont à nous raconter.

Pas forcément le genre le plus propice à l'originalité, quand bien même son exploration varie considérablement selon le contexte au cœur de sa narration (voire de sa production), le sous-genre du passage à l'âge adulte, et encore plus lorsqu'il conte la découverte de la sexualité et l'épanouissement personnel de son, sa où ses protagonistes, réserve néanmoins quelques belles découvertes donc, et plus particulièrement d'une Europe de l'est dont certaines nations font parties des plus libres et progressistes actuelles.

Copyright Pyramide Distribution

Estampillé première monture de ce qui sera LA trilogie de l'été, La Trilogie d’Oslo du romancier et cinéaste Dag Johan Haugerud (dont chaque opus fonctionnent indépendamment des autres et n'impliquent pas une vision chronologique, quand bien même tous sont liés par le même cadre urbain : la pittoresque capitale norvégienne), Rêves s'attache à la vérité douloureuse du béguin de Johanne, une adolescente résolument privilégiée de dix-sept ans, pour sa professeure de français, un amour interdit qu'elle transformera en roman.

Soit le récit introspectif, tout en contrastes (comme son esthétique à la fois chaleureuse et austère) et profondément littéraire d'un amour intense et romanesque, véritable journal intime ouvert qui se nourrit d'une voix-off récurrente, qui nous transmet sans concession la conscience comme les émotions de son héroïne, dont l'insécurité et la souffrance naît d'une immaturité que lui renvoie un cocon familial qui, pourtant, réprime moins qu'il cherche à comprendre (non sans une certaine convoitise) cet amour par le dialogue - pas toujours adroit, certes.

Copyright Pyramide Distribution

Exploration d'un rêve passionné, d'une parenthèse enchantée et formatrice qui deviendra une véritable expérience autofictionnelle sur le papier, scrutant avec sensibilité le moindre recoin de la complexité comme de la solitude profonde du sentiment amoureux adolescent, Rêves noue éveil sentimental et éveil créatif au cœur d'un récit initiatique touchant et clinique, dont la simplicité évidente n'a d'égale que la méticulosité exacerbée.

Vivement la suite.


Jonathan Chevrier