[CRITIQUE] : Kouté Vwa
Réalisateur : Maxime Jean-Baptiste
Acteurs : Melrick Diomar, Yannick Cébret, Nicole Diomar,...
Distributeur : Les Alchimistes
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h17min.
Synopsis :
Melrick a 13 ans. Il passe ses vacances d'été chez sa grand-mère Nicole à Cayenne, en Guyane et apprend à jouer du tambour. Mais sa présence fait soudain resurgir le spectre de son oncle, ancien tambouyé tué dans des conditions tragiques. Confronté au deuil qui hante toute la communauté, Melrick cherche sa propre voie vers le pardon.
Qu'ils soient d'une flamboyante réussite ou proprement insipides, les premières réalisations, qui émaillent de plus en plus nos salles chaque mercredi, sont toujours plus ou moins frappées par le sceau rafraîchissant de la nouveauté, de cette petite excitation face à la possibilité de découvrir l'un des potentiels grands cinéastes de demain - où, au minimum, un nouveau visage plaisant à suivre.
Sensiblement de bon cru malgré un montage parfois hasardeux, Kouté Vwa - « écoute les voix » en créole -, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste franco-guyanais Maxime Jean-Baptiste (co-écrit avec sa sœur, Audrey Jean-Baptiste, également scénariste et réalisatrice), librement inspiré de L’affaire de Lucas Diomar mais avec un vrai ancrage personnel (il filme, littéralement, ses proches, Lucas Diomar étant même son propre cousin) et social (à l'image de ses courts-métrages Nou Voix et Moune Ô, qui était également bâtis autour des notions de passé et d'identité, mais aussi et surtout sur comment le colonialisme a férocement marqué et entravé la culture de la Guyane française).
Un effort complexe noué entre fiction et documentaire (tout en reprenant en partie les codes familiers du récit initiatique, personnages attachants en prime), dont la narration faussement décousue s'attache, à Cayenne, aux aternoiements de Melrick, gamin de Steins qui a à peine treize ans au compteur, et qui passe les vacances d'été chez sa grand-mère, Nicole.
Là-bas, il apprend à jouer du tambour ce qui, involontairement, réveille le souvenir comme le deuil insondable entourant son défunt et vénéré oncle, ancien tambouyé tué dans des conditions tragiques.
C'est dans cette atmosphère lourde, à travers le pouvoir rassembleur et thérapeutique de la musique comme des mots - qui deviennent une alternative positive à l'héritage/escalade de la violence -, que Maxime Jean-Baptiste croque une odyssée tout en espoir et en désespoir, sondant le fossé générationnel comme le traumatisme familial avec une authenticité et une proximité rares (ou comment le désir de vengeance se transforme au gré du temps et de la manière dont on arpente la voie - sinueuse - du pardon), pour mieux modestement prôner une paix pieuse et essentielle.
Une première œuvre prenante et touchante.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Melrick Diomar, Yannick Cébret, Nicole Diomar,...
Distributeur : Les Alchimistes
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h17min.
Synopsis :
Melrick a 13 ans. Il passe ses vacances d'été chez sa grand-mère Nicole à Cayenne, en Guyane et apprend à jouer du tambour. Mais sa présence fait soudain resurgir le spectre de son oncle, ancien tambouyé tué dans des conditions tragiques. Confronté au deuil qui hante toute la communauté, Melrick cherche sa propre voie vers le pardon.
Qu'ils soient d'une flamboyante réussite ou proprement insipides, les premières réalisations, qui émaillent de plus en plus nos salles chaque mercredi, sont toujours plus ou moins frappées par le sceau rafraîchissant de la nouveauté, de cette petite excitation face à la possibilité de découvrir l'un des potentiels grands cinéastes de demain - où, au minimum, un nouveau visage plaisant à suivre.
Sensiblement de bon cru malgré un montage parfois hasardeux, Kouté Vwa - « écoute les voix » en créole -, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste franco-guyanais Maxime Jean-Baptiste (co-écrit avec sa sœur, Audrey Jean-Baptiste, également scénariste et réalisatrice), librement inspiré de L’affaire de Lucas Diomar mais avec un vrai ancrage personnel (il filme, littéralement, ses proches, Lucas Diomar étant même son propre cousin) et social (à l'image de ses courts-métrages Nou Voix et Moune Ô, qui était également bâtis autour des notions de passé et d'identité, mais aussi et surtout sur comment le colonialisme a férocement marqué et entravé la culture de la Guyane française).
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Copyright Twenty Nine Studio & Production, Spectres Productions, Les Alchimistes |
Un effort complexe noué entre fiction et documentaire (tout en reprenant en partie les codes familiers du récit initiatique, personnages attachants en prime), dont la narration faussement décousue s'attache, à Cayenne, aux aternoiements de Melrick, gamin de Steins qui a à peine treize ans au compteur, et qui passe les vacances d'été chez sa grand-mère, Nicole.
Là-bas, il apprend à jouer du tambour ce qui, involontairement, réveille le souvenir comme le deuil insondable entourant son défunt et vénéré oncle, ancien tambouyé tué dans des conditions tragiques.
C'est dans cette atmosphère lourde, à travers le pouvoir rassembleur et thérapeutique de la musique comme des mots - qui deviennent une alternative positive à l'héritage/escalade de la violence -, que Maxime Jean-Baptiste croque une odyssée tout en espoir et en désespoir, sondant le fossé générationnel comme le traumatisme familial avec une authenticité et une proximité rares (ou comment le désir de vengeance se transforme au gré du temps et de la manière dont on arpente la voie - sinueuse - du pardon), pour mieux modestement prôner une paix pieuse et essentielle.
Une première œuvre prenante et touchante.
Jonathan Chevrier