[CRITIQUE] : Certains l'aiment chauve
Réalisateur : Camille Delamarre
Avec : Kev Adams, Michaël Youn, Rayane Bensetti, Chantal Ladesou,…
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h22min
Synopsis :
Zacharie, tout juste trentenaire, file le parfait amour avec Romy. Du jour au lendemain, cette dernière le quitte lorsqu’elle comprend ce que le futur lui réserve : une calvitie précoce. Dans six mois, il sera chauve comme un genou. Pour l’épauler, Il contacte son oncle Joseph qui connait bien le sujet. Au fil de rencontres improbables, de traitements chocs et de stratégies bancales, il va devoir se battre contre son destin !
Alors oui, on se répète sans doute un peu trop (et oui, on s'en fout totalement) mais il y a réellement quelque chose de fascinant dans l'idée de se pencher, même de loin et avec des pincettes grosses comme l'Empire State Building, sur la carrière cinématographique pas si honteuse (oui) de Kev Adams, engoncée entre de gros divertissements populaires aussi regressifs que difficilement défendables, et de maigres tentatives parfois sympathiques, de casser cette image d'éternel adolescent qui ne peut/veut pas grandir, qui lui colle à la peau et qu'il semble, volontairement ou non (question de propositions aussi, sans doute), faire perdurer même dans des projets pourtant propices à laisser s'exprimer un tant soit peu de maturité.
Une sorte de syndrome de Peter Pan dans ce qu'il a de plus encombrant, accentué autant par l'idée de ne pas trop fuir sa zone de confort et potentiellement trahir un public cible qui lui est toujours fidèle - malgré de vraies déconvenues en salles -, que par une forme d'imposition provoquée par une industrie qui ne cherche pas forcément à le voir dans un autre type de rôle.
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Un écueil que n'a pas connu son ex-comparse de la série SODA, William Lebghil, parti de plus loin que lui mais qui n'a pas traîné pour se délester de cette image embarrassante, pour mieux démontrer toute l'étendue de son talent - et devenir l'un des visages les plus plaisant à suivre de la dernière décennie.
Une question d'opportunités encore une fois, mais avant tout et surtout de choix.
Et question choix embarrassant, le bonhomme s'est lancé dans une entreprise d'auto-sabordage diaboliquement sadique, à la hauteur du pourtant insurmontable Haters de Stéphane Marelli, avec Certains l'aiment chauve (l'angoisse dès le titre), qui a tout du projet ne tenant même pas sur le recto d'un post-it et qui n'aurait jamais du dépasser le stade du sketch anecdotique : un jeune trentenaire ne digère pas sa calvitie précoce et musclée... avant de finalement l'accepter, parce que c'est la vie, mec.
Tournant complètement à vide quand il n'est pas fondamentalement gênant, cherchant péniblement à esquisser deux, trois sourires à un spectateur consterné de bout en bout par ses élans potacho-mou de la fesse gauche, le film n'a rien pour lui, pas même de quoi se greffer une tignasse de comédie populaire convenable.
Damn...
Jonathan Chevrier