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[CRITIQUE] : Echo Valley


Réalisateur : Michael Pearce
Acteurs : Julianne Moore, Sydney Sweeney, Domnhall Gleeson, Kyle MacLachlan, Fiona Shaw,...
Distributeur : Apple TV
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h23min

Synopsis :
Kate Garrett passe ses journées à s'occuper de chevaux et à les entraîner à la ferme d'Echo Valley, dans le sud-est de la Pennsylvanie. Tard dans la nuit, sa fille rebelle, Claire , arrive sur le pas de sa porte, effrayée, tremblante et couverte du sang de quelqu'un d'autre...




Si la firme Apple Originals arrive encore à maintenir un minimum les apparences dans leurs productions télévisées, en revanche, le pendant cinématographique de leurs catalogues laissent de plus en plus poindre la fragilité incroyable de son catalogue, où les rares réussites se comptent sur les doigts d'une main méchamment amputée.

Quelques semaines après la grosse cagade Fountain of Youth, film d'aventure rythmé à la truelle, dépourvu d'envie et d'imagination à tous les niveaux, où Guy Ritchie nous lançait sans inspiration à la recherche d'excitation dans une odyssée lisse et ennuyée chiche en sensations fortes, dont on ressortait in fine résolument plus irrité qu'enthousiasmé, place à une offre foirade, moins prévisible cette fois : le thriller mélodramatico-ronflant et faussement tortueux Echo Valley de Michael Pearce avec Brad Inglesby au scénario, dont le mojo semble s'être totalement dévitalisé depuis Mare of Eastown.

Copyright Apple TV+

Vissé sur une vérité fondamentale (une mère sera toujours prête à tout pour protéger sa famille et surtout sa progéniture, quitte à braver la loi et avoir des faux airs de psychopathe déguisée en mère ultra-protectrice), la narration s'attache aux aternoiements d'une femme d'âge mûr en deuil, bouffée par la solitude et financièrement (comme physiquement) sur les rotules, Kate, qui gère un élevage de chevaux dans la campagne de Pennsylvanie, qui voit sa fille toxicomane, Claire, qui n'a eu de cesse de lui causer des problèmes au fil du temps, débarquer un soir à sa porte, trempée dans ce qu'elle dit être le sang de son petit ami.
Kate fait alors ce que toute mère ferait : elle serre sa fille dans ses bras et s'occupe de tout.

Et c'est là que les embrouilles commencent mais aussi que la narration alambiquée s'effondre sous le poids de ses invraissemblances ridicules comme de l'ennui profond qu'elle suscite à son auditoire, elle dont le maigre salut repose totalement où presque sur l'incroyable résilience comme les improbables capacités criminelles de Kate (qui se transforme en simili-cousine de Brian Mills, sans pour autant déceler les soucis évidents du récit de sa propre fille), tandis que le film lui-même, au-delà d'une photographie envoûtante de Benjamin Kračun, est tout du long porté par le talent d'une Julianne Moore qui joue fébrilement les pompiers de service - voire un Domhnall Gleeson en roue libre, qui ne brille encore une fois pas par ses choix artistiques depuis la dernière trilogie Star Wars.

Copyright Apple TV+

Chronique sombre, ennuyée et ennuyeuse sur le deuil (et l'impossibilité de se reconstuire) et un dévouement/sacrifice maternel tout aussi questionné qu'il est douloureusement exploité, qui vire ridiculieusement vers le thriller à tiroirs rincé qui n'a aucune conscience de son propre ridicule, Echo Valley à défaut d'être un beau drame sensible et doux-amer, à privilégier la voie la plus précipitée et schématique pour mieux incarner un pur produit de plateforme : un pot-pourri quasi-algorithmique qui ne sait jamais sur quel ton danser, et qui ne dépasse jamais son statut de film à la fois oubliable et jetable.


Jonathan Chevrier