[CRITIQUE] : Piégé
Réalisateur : David Yarovesky
Acteurs : Bill Skarsgård, Anthony Hopkins, Ashley Cartwright, Navid Charkhi,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h35min
Synopsis :
Un voleur s'introduit dans une voiture de luxe et se retrouve piégé à l'intérieur. Il découvre que son énigmatique propriétaire en a le contrôle total et qu’il va exercer sur lui une vengeance diabolique.
Ce n'est pas comme le Port Salut, ce n'est pas écrit dessus mais Locked de David Yarovesky, habitué aux bandes qui ne dépassent jamais leur - pourtant accrocheur - concept de départ (Nightbooks - Les pages de l'angoisse mais surtout Brightburn - L'enfant du mal), est le remake d'un film argentin sorti dans l'indifférence générale en 2019 : 4x4 de Mariano Cohn, au pitch similaire (un petit criminel/mauvais père de famille cousin de Pete Davidson et en quête d'oseille, s'est décidé à voler le mauvais SUV, un véhicule luxueux qui va se transformer en une prison sur roues où il sera totalement à la merci d'un riche médecin en quête de vengeance pour la mort de sa fille) et dont les bonnes intentions ne dépassaient pas le quart d'heure de bobine.
Petit pétard mouillé donc, mais pas inintéressant pour autant.
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L'idée était donc alors, sur le papier et avec la présence tutélaire (mais surtout fuyante, vu le manque de nez du bonhomme dans le costume de producteur) de Sam Raimi à la production, d'en offrir une relecture ricaine corrigeant ses - nombreux - défauts pour mieux en faire la bisserie qui tâche la plus efficace qui soit, le tout avec pour vedette un Bill Skarsgård férocement demandé (mais lui aussi, pas toujours forcément heureux dans ses choix de carrière récent), et un Anthony Hopkins bien trop vieux pour ses conneries, mais qui s'éclate à jouer les psychopathes sadiques aux dialogues sentencieux et verbeux - syndrome " déclinaison à outrance de son rôle d'Hannibal Lecter ".
Louables, aucune de ses intentions ne se ressentent à l'écran, le film dégueulant sans envie les mêmes tares que son matériau d'origine, s'essouflant sur la même distance dans une sorte de mauvais spot peu énergique pour antivol se rêvant absurdement comme un thriller psychologique racé et intelligent sauce revenge movie capturé en Scope, sans pour autant dégainer une seule once de nuances dans son écriture, ni donner un semblant de profondeur à ses personnages unidimensionnels (aucun n'est empathique, et encore moins plaisant à suivre).
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Traînant furieusement en longueur malgré un concept aux petits oignons (encore une fois, un criminel emprisonné dans une voiture meurtrière contrôlée de l'extérieur, c'est à minima du bis décomplexé), aussi mal rythmé que son écriture est guindée et redondante dans ses effets quand elle n'apparaît pas affreusement risible (c'est lorsqu'aucun dialogue n'est déclamé, et que l'on se fixe sur la déchéance psychologique de son anti-héros, que le film se fait le plus juste), à l'image même de ses insertions urbaines Instagramesques au montage (qui vienne esquisser une critique artificielle du capitalisme); Piégé n'a pas grand chose pour lui où presque, excepté la prestation plutôt subtile d'un Bill Skarsgård inspiré.
C'est maigre, rachitique même...
Jonathan Chevrier
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