[CRITIQUE] : Los Angeles '92
Réalisateur : Ariel Vromen
Avec : Tyrese Gibson, Ray Liotta, Scott Eastwood, Christopher Ammanuel, Dylan Arnold,...
Distributeur : - (Sony Pictures Home Entertainment)
Budget : -
Genre : Action, Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h36min
Synopsis :
Un ex-criminel tente de sauver son fils d'une bande de malfrats, venus vandaliser son lieu de travail pour y voler une cargaison de platine. Le film se déroule pendant les secondes émeutes de Watts, déclanchées le 29 avril 1992.
Critique :
On était de ceux a, vraiment, beaucoup apprécié feu Ray Liotta, fauché beaucoup trop tôt alors qu'il allait, sans doute, connaître un rebond salutaire au coeur de sa carrière (à sa disparition il venait de tourner Cocaïne Bear d'Elizabeth Banks et aurait dû enchaîner avec The Substance de Coralie Fargeat, où il sera in fine remplacé par Dennis Quaid).
Gueule charismatique, physique robuste et yeux bleus revolvers comme le dirait si bien Marc Lavoine, mais aussi et surtout une gouaille qui pouvait le faire passer de gendre idéal à psychopathe terrifiant en un clin d'oeil, l'éternel Henry Hill des Affranchis (à la fois sa meilleure et sa plus importante performance) était de ces comédiens dont on se réjouissait des présences plus où moins marqués dans des actionners où des comédies certes pas toujours défendables, mais qui démontrait la passion sans borne du bonhomme pour son métier.
Logiquement considéré comme l'une des plus belles crevures du cinéma ricain des 80s/90s, le bonhomme a sensiblement profité de ce statut pour squatter Hollywood sur les deux décennies qui ont suivi, quitte à aller bifurquer du côté de la télévision où du giron des DTV de luxe.
C'est d'ailleurs totalement de cette pellicule-là qu'est faite son avant-dernier film, 1992 aka Los Angeles '92 par chez nous, chapeauté par le fragile faiseur Ariel Vromen (le convenable The Iceman, l'abominable Criminal : Un espion dans la tête), un actionner/heist movie honnête mais un peu trop limité par son exécution au ras des pâquerettes.
Sorte de sous-Assault qui se rêve en cousin du Detroit de Kathryn Bigelow, avec une bonne louche de hood movie made in 90s, le film, au pitch loin d'être déshonorant (flanqué le soir du verdict honteux du procès de Rodney King - le 29 avril 1992 -, le film suit un père célibataire, Mercer, fraîchement sorti de prison et son fils, Antoine, qu'il tente désespérément d'éloigner du cercle infernal des gangs, qui tombent au mauvais endroit, au mauvais moment : un casse de haut vol qui profite totalement des émeutes, pour se faire discret), a le bon ton de bien plus jouer la carte du mélo musclé, vissé sur une double - et dissemblable - relation père-fils troublée (notamment celle entre Mercer et Antoine, à l'énergie brute et sincère, deux âmes en colère face à la vie et l'injustice de la société ricaine, bien plus développées que la relation familiale entre les braqueurs, à la dynamique pourtant tout aussi intéressante), que sur celle d'une action un peu trop générique pour son bien, emballée avec un manque d'envie qui pique sévèrement la rétine, alors qu'elle débarque au moment même où la tension est à son pic.
Un sacré point noir, qui ne fait que pointer de facto les failles aussi bien d'un rythme décousu (qui tente de suivre le groove jazzy d'une bande originale pas forcément bien choisie), que d'un montage amorphe, qui se permet le luxe pachydermique d'intégrer de vraies images d'archives de l'insurrection et des émeutes de Los Angeles.
Et pourtant, difficile de totalement cracher dessus donc, que ce soit pour la prestation intense de Liotta (à qui Tyrese Gibson répond étonnamment bien), son canevas social joliment plaqué sur les dynamiques familiales de ses personnages, et une envie de placer l'humain au cœur de l'action.
Du B movie conventionnel donc, mais qui avec une meilleure exécution, aurait pu être beaucoup plus...
Jonathan Chevrier
Avec : Tyrese Gibson, Ray Liotta, Scott Eastwood, Christopher Ammanuel, Dylan Arnold,...
Distributeur : - (Sony Pictures Home Entertainment)
Budget : -
Genre : Action, Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h36min
Synopsis :
Un ex-criminel tente de sauver son fils d'une bande de malfrats, venus vandaliser son lieu de travail pour y voler une cargaison de platine. Le film se déroule pendant les secondes émeutes de Watts, déclanchées le 29 avril 1992.
Critique :
Sous-Assault qui se rêve en cousin du Detroit de Kathryn Bigelow, avec une bonne louche de hood movie 90s, #LosAngeles92 ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste mais vaut son pesant de pop-corn, du DTV avec du cœur et un peu de tension derrière la couche de maladresses. pic.twitter.com/pLJDzREkBt
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 10, 2024
On était de ceux a, vraiment, beaucoup apprécié feu Ray Liotta, fauché beaucoup trop tôt alors qu'il allait, sans doute, connaître un rebond salutaire au coeur de sa carrière (à sa disparition il venait de tourner Cocaïne Bear d'Elizabeth Banks et aurait dû enchaîner avec The Substance de Coralie Fargeat, où il sera in fine remplacé par Dennis Quaid).
Gueule charismatique, physique robuste et yeux bleus revolvers comme le dirait si bien Marc Lavoine, mais aussi et surtout une gouaille qui pouvait le faire passer de gendre idéal à psychopathe terrifiant en un clin d'oeil, l'éternel Henry Hill des Affranchis (à la fois sa meilleure et sa plus importante performance) était de ces comédiens dont on se réjouissait des présences plus où moins marqués dans des actionners où des comédies certes pas toujours défendables, mais qui démontrait la passion sans borne du bonhomme pour son métier.
Copyright Lionsgate |
Logiquement considéré comme l'une des plus belles crevures du cinéma ricain des 80s/90s, le bonhomme a sensiblement profité de ce statut pour squatter Hollywood sur les deux décennies qui ont suivi, quitte à aller bifurquer du côté de la télévision où du giron des DTV de luxe.
C'est d'ailleurs totalement de cette pellicule-là qu'est faite son avant-dernier film, 1992 aka Los Angeles '92 par chez nous, chapeauté par le fragile faiseur Ariel Vromen (le convenable The Iceman, l'abominable Criminal : Un espion dans la tête), un actionner/heist movie honnête mais un peu trop limité par son exécution au ras des pâquerettes.
Sorte de sous-Assault qui se rêve en cousin du Detroit de Kathryn Bigelow, avec une bonne louche de hood movie made in 90s, le film, au pitch loin d'être déshonorant (flanqué le soir du verdict honteux du procès de Rodney King - le 29 avril 1992 -, le film suit un père célibataire, Mercer, fraîchement sorti de prison et son fils, Antoine, qu'il tente désespérément d'éloigner du cercle infernal des gangs, qui tombent au mauvais endroit, au mauvais moment : un casse de haut vol qui profite totalement des émeutes, pour se faire discret), a le bon ton de bien plus jouer la carte du mélo musclé, vissé sur une double - et dissemblable - relation père-fils troublée (notamment celle entre Mercer et Antoine, à l'énergie brute et sincère, deux âmes en colère face à la vie et l'injustice de la société ricaine, bien plus développées que la relation familiale entre les braqueurs, à la dynamique pourtant tout aussi intéressante), que sur celle d'une action un peu trop générique pour son bien, emballée avec un manque d'envie qui pique sévèrement la rétine, alors qu'elle débarque au moment même où la tension est à son pic.
Copyright Lionsgate |
Un sacré point noir, qui ne fait que pointer de facto les failles aussi bien d'un rythme décousu (qui tente de suivre le groove jazzy d'une bande originale pas forcément bien choisie), que d'un montage amorphe, qui se permet le luxe pachydermique d'intégrer de vraies images d'archives de l'insurrection et des émeutes de Los Angeles.
Et pourtant, difficile de totalement cracher dessus donc, que ce soit pour la prestation intense de Liotta (à qui Tyrese Gibson répond étonnamment bien), son canevas social joliment plaqué sur les dynamiques familiales de ses personnages, et une envie de placer l'humain au cœur de l'action.
Du B movie conventionnel donc, mais qui avec une meilleure exécution, aurait pu être beaucoup plus...
Jonathan Chevrier