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[CRITIQUE] : Lord of Misrule


Réalisateur : William Brent Bell
Avec : Tuppence Middleton, Ralph Ineson, Matt StokoeAlexa Goodall,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h44min

Synopsis :
Au sein du petite ville de la campagne anglaise, lors du festival du Solstice. La fille d'un élu local disparaît mystérieusement. La police et les habitants se mettent à sa recherche. Petit à petit, des secrets entourant la communauté émergent...



Critique :



Tu ne connais, peut-être, pas forcément William Brent Bell mais tous les fans d'épouvante contemporaine connaissent un minimum le bonhomme, lui qui aura définitivement bâti sa carrière à la fois sur ce que le genre peut produire de plus vain et opportuniste.

D'un délire vidéoludique mou de la fesse gauche (Stay Alive), à un film de possession générique (Devil Inside), en passant par diptyque qui doit tout à une franchise spin-off férocement opportuniste (The Boy et sa suite, qui a tout pompé le peu de substance derrière Annabelle) voire même le second opus improbable d'un petit bout de frayeur populaire, qui ne demandait pas forcément qu'on lui triture le concept (Esther : Les Origines, et même bientôt un troisième film, déjà annoncé); le voilà maintenant qu'il s'attaque plus où moins directement à la fable horrifico-folklorique, avec la subtilité pachydermique d'un hippopotame en rut.

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Pas désagréable pour un sou mais générique as hell, usant d'un pitch résolument prétexte (une jeune vicaire qui vient de fraîchement emménager avec son mari et sa fille dans un village pittoresque de la campagne anglaise, réalise tranquillement mais sûrement en pleine fête des moissons et après la disparition de la chair de sa chair, que sa nouvelle communauté isolée n'est pas si accueillante qu'elle aurait pu le penser), la narration s'en va un peu trop vite pour son bien loucher sans discrétion sur le monument The Wicker Man de Robin Hardy, avant de partir gentiment en cacahuètes dans son final qui enchaîne les rebondissements pour - vainement - tromper sa prévisibilité jusqu'à l'épuisement.

Au-delà de la partition gentiment surréaliste d'un Ralph Ineson qui en impose, où encore d'une esthétique gentiment léchée, il n'y a, au fond, pas grand chose à retirer de ce qui est une séance correct, mais qui aurait pu être une jolie proposition captivante autant dans le fond (une potentielle crise existentielle pour une vicaire dont la foi chrétienne aurait été mise à rude épreuve par un pouvoir païen implacable, un surnaturel totalement accepté par la réalité) que dans la forme (se servir de son fantastique cadre pour intensifier le pourquoi de la menace qui assaille l'héroïne).
Une vraie occasion manquée donc.


Jonathan Chevrier