[CRITIQUE] : Conte Nuptial
Réalisatrice : Claire Bonnefoy
Avec : Flore Babled, Inas Chanti, Hugo Dillon, Raphaël Quenard,...
Distributeur : Capricci Films
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h14min
Synopsis :
Sami et Micka, deux très bons amis, décident secrètement d’échanger leur compagne le temps d’une nuit en s’inspirant d’un livre qu’ils ont lu. Ils imaginent un stratagème pour y parvenir. Mais Mélissa et Agathe, leurs femmes, découvrent le plan et décident de contre-attaquer.
Critique :
Quand bien même le concept pourrait en faire sursauter plus d'un (sans doute les trois du fond à ne pas réellement s'intéresser, ni même avoir tout simplement conscience, de ce qui sort chaque mercredi), il n'y a finalement rien de plus sain que de mesurer la bonne santé d'un cinéma, à travers la qualité des premiers efforts de toute la galerie de jeunes cinéastes cherchant sensiblement faire leur trou tout autant qu'à démontrer la richesse et l'éclectisme de notre production, qui ne demande qu'à être soutenu - surtout en salles.
En ce sens, le cinéma hexagonal se porte particulièrement bien sur ces dernières années, pour peu qu'on s'arrête un minimum sur les propositions qu'il dégaine avec une certaine gourmandise, chaque semaine dans nos salles obscures.
Fraîchement débarqué à quelques heures du glas de cette riche année ciné 2024, Conte Nuptial, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste Claire Bonnefoy, était évidemment frappé des meilleures intentions dans sa volonté d'incarner une sorte de comédie noire sauce fable morale et socio-concernée, à partir d'un pitch furieusement casse-gueule sur le papier : deux BFF qui se lancent dans l'idée d'échanger une nuit leurs compagnes, à leur insu, en se basant de la nouvelle érotico-fantaisiste mais surtout furieusement misogyne La Grande Entourloupe de Roald Dahl, jusqu'à ce que leurs femmes découvrent le sale délire et décident de riposter.
De problématique (bâtir une comédie sur la volonté d'un double viol conjugal) à audacieux (laisser libre court au sens de l'improvisation de ses comédiens et comédiennes), le sujet brise le quatrième mur (comme ses personnages, mais ce n'est pas le sujet) pour devenir profondément dérangeant lorsque l'un des deux protagonistes principaux est incarné par Raphaël Quenard, accusé de VSS dans la réalité.
Présomption d'innocence où non, le mal(e) est déjà fait et il est difficile de se sentir impliqué à la vision de cette recontextualisation du texte des 70s de Dahl sauce marivaudage nuptial (qui ne questionne jamais totalement la question de consentement dans le couple, un comble), qui chercher à tisser une réflexion sur l'évolution des mœurs et de la sexualité post-#MeToo, mais aussi et surtout sur les nuances et les ambiguïtés qui se nichent entre les fantasmes inavoués et le - potentiel - passage à l'acte.
Inconfortable donc et maladroit, comme sa volonté de redistribuer ses cartes en cours de route, pour prendre les courbes fragiles d'un récit féministe.
L'audace et les bonnes intentions ne font (vraiment) pas tout.
Jonathan Chevrier
Avec : Flore Babled, Inas Chanti, Hugo Dillon, Raphaël Quenard,...
Distributeur : Capricci Films
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h14min
Synopsis :
Sami et Micka, deux très bons amis, décident secrètement d’échanger leur compagne le temps d’une nuit en s’inspirant d’un livre qu’ils ont lu. Ils imaginent un stratagème pour y parvenir. Mais Mélissa et Agathe, leurs femmes, découvrent le plan et décident de contre-attaquer.
Critique :
De très problématique (bâtir une comédie noire sur l'hypothèse d'un double viol conjugal) à audacieux (laisser libre court au sens de l'improvisation de son casting), #ConteNuptial se perd in fine dans les méandres d'une réflexion jamais claire, voire furieusement maladroite. pic.twitter.com/rdoXcfwKtM
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 22, 2024
Quand bien même le concept pourrait en faire sursauter plus d'un (sans doute les trois du fond à ne pas réellement s'intéresser, ni même avoir tout simplement conscience, de ce qui sort chaque mercredi), il n'y a finalement rien de plus sain que de mesurer la bonne santé d'un cinéma, à travers la qualité des premiers efforts de toute la galerie de jeunes cinéastes cherchant sensiblement faire leur trou tout autant qu'à démontrer la richesse et l'éclectisme de notre production, qui ne demande qu'à être soutenu - surtout en salles.
En ce sens, le cinéma hexagonal se porte particulièrement bien sur ces dernières années, pour peu qu'on s'arrête un minimum sur les propositions qu'il dégaine avec une certaine gourmandise, chaque semaine dans nos salles obscures.
Copyright Capricci Films |
Fraîchement débarqué à quelques heures du glas de cette riche année ciné 2024, Conte Nuptial, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste Claire Bonnefoy, était évidemment frappé des meilleures intentions dans sa volonté d'incarner une sorte de comédie noire sauce fable morale et socio-concernée, à partir d'un pitch furieusement casse-gueule sur le papier : deux BFF qui se lancent dans l'idée d'échanger une nuit leurs compagnes, à leur insu, en se basant de la nouvelle érotico-fantaisiste mais surtout furieusement misogyne La Grande Entourloupe de Roald Dahl, jusqu'à ce que leurs femmes découvrent le sale délire et décident de riposter.
De problématique (bâtir une comédie sur la volonté d'un double viol conjugal) à audacieux (laisser libre court au sens de l'improvisation de ses comédiens et comédiennes), le sujet brise le quatrième mur (comme ses personnages, mais ce n'est pas le sujet) pour devenir profondément dérangeant lorsque l'un des deux protagonistes principaux est incarné par Raphaël Quenard, accusé de VSS dans la réalité.
Copyright Capricci Films |
Présomption d'innocence où non, le mal(e) est déjà fait et il est difficile de se sentir impliqué à la vision de cette recontextualisation du texte des 70s de Dahl sauce marivaudage nuptial (qui ne questionne jamais totalement la question de consentement dans le couple, un comble), qui chercher à tisser une réflexion sur l'évolution des mœurs et de la sexualité post-#MeToo, mais aussi et surtout sur les nuances et les ambiguïtés qui se nichent entre les fantasmes inavoués et le - potentiel - passage à l'acte.
Inconfortable donc et maladroit, comme sa volonté de redistribuer ses cartes en cours de route, pour prendre les courbes fragiles d'un récit féministe.
L'audace et les bonnes intentions ne font (vraiment) pas tout.
Jonathan Chevrier