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[CRITIQUE] : Janet Planet


Réalisatrice : Annie Baker
Avec : Julianne Nicholson, Zoe Ziegler, Elias Koteas,...
Distributeur : - (Sony Pictures Home Entertainment)
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h53min 

Synopsis :
Au cours de l'été 1991 dans l'ouest du Massachusetts, trois personnes entrent dans la vie de Lacy, 11 ans et celle de sa mère, Janet.



Critique :



C'est subtil, tellement que l'on ne peut réellement le comprendre qu'à la vision du film : l'inversion du titre, Janet Planet, premier long-métrage de la réalisatrice, dramaturge et auteure Annie Baker (et également lauréate du prix Pulitzer, pour ne rien gâcher au C.V.), distille l'idée que quelque chose ne tourne pas assez rond sans, pour autant, que cela soit perceptible de prime abord.

Point de planète pourtant, quoiqu'il est bien question d'âmes gravitant, flirtant dans l'orbite d'une relation mère-fille aussi complexe qu'elle peut s'avérer toxique (un magnifique tandem Julia Nicholson, ni plus ni moins que dans son plus beau rôle, et Zoe Ziegler), celle qui unit Janet, mère célibataire et acupunctrice à la dérive, continuellement dans le doute face à ses propres choix et désirs, et sa jeune fille Lacy, gamine curieuse et têtue en pleine appréhension/compréhension de la vie d'adulte, et qui aime tellement sa matriarche qu'elle en a fait, le centre de son univers, vouée qu'elle est à continuellement vouloir attirer son attention.

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C'est à travers elle et son regard, elle qui scrute au plus près la passivité de sa mère comme son envie de se détacher de tout et de tous - même d'elle -, que le récit s'articule, véritable exploration lancinante et tranquille des nuances et des contradictions de la condition humaine s'exprimant dans les moments supposés insignifiants de la vie quotidienne, Baker se nourrissant du moindre détail insignifiant (regards evasifs, silences pesants, inspirations contrariées,...) pour mieux transcender la vérité d'une môme enfermée dans une relation fusionnelle gangrenée par une codépendance malsaine.

C'est cette inversion, ce détail qui ne tourne pas rond dans ce si subtil titre, qui fait tout le sel d'un coming-of-age movie qui n'en est pas totalement un, d'un drame intime qui n'est pas uniquement que cela, sur une relation dysfonctionnelle entre une mère incapable d'entretenir plus d'une connexion émotionnelle à la fois, et qui pousse sa fille à une certaine indépendance, dans un élan autant furieusement maternel que profondément égoïste (on peut autant considérer que cela est autant lié à sa préoccupation pour son avenir et l'idée qu'elle ne lui ressemble pas, que pour renforcer son propre isolement).
Un très beau premier effort aussi nostalgique qu'il est d'une honnêteté douloureuse.


Jonathan Chevrier


 

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