[CRITIQUE] : Gloria!
Réalisatrice : Margherita Vicario
Acteurs : Galatea Bellugi, Carlotta Gamba, Veronica Lucchesi, Maria Vittoria Dallasta,...
Distributeur : Nour Films
Budget : -
Genre : Drame, Historique, Musical.
Nationalité : Italien, Suisse.
Durée : 1h46min.
Synopsis :
Venise, au 18ème siècle. A l'Institut Sant'Ignazio, orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, tout le monde s'agite en vue de la visite imminente du nouveau Pape et du grand concert qui sera donné en son honneur. Teresa, jeune domestique silencieuse et solitaire, fait alors une découverte exceptionnelle qui va révolutionner la vie du conservatoire : un piano-forte.
Critique :
Passé plusieurs décennies (depuis le début des années 80, en gros) ou seules quelques figures populaires venaient, à l'occasion, gentiment replacer son cinéma au centre des débats, le cinéma italien semble s'être offert une véritable cure de Jouvence depuis une bonne dizaine d'années désormais, une nouvelle vague portée par une pluie de jeunes visages/cinéastes talentueux.
Tant mieux pour lui et, surtout, tant mieux pour nous.
Nouvelle preuve en date en cette première moitié d'année 2024 avec trois premiers efforts au féminin : Primadonna de Marta Savina (pertinente dénonciation d'un patriarcat anxiogène et violent, qui sonde la difficile quête de liberté d'une jeune femme condamnée à la stigmatisation sociale et la solitude), Il reste encore demain, qui marque les débuts derrière la caméra de la comédienne Paola Cortellesi (portrait de femme complice et doux-amer, flanqué au cœur d'une Italie post-seconde guerre mondiale, et plus directement dans une Rome libérée par les fascistes mais point d'un patriarcat dominant et violent), mais aussi Gloria!, premier effort là aussi d'une comédienne - également auteure, compositrice et interprète -, Margherita Vicario.
Pas si éloigné de ses deux aînés, dans sa manière d'incarner un joyeux même si définitivement plus maladroit hymne à l'émancipation féminine - ici par l'art -, catapulté au cœur du Venise de la fin du XVIIIe siècle, le film et ses légers faux airs du Cercle des poètes disparus de Peter Weir, suit comment les pensionnaires d'un orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, voient leur vie bouleversée autant par la visite prochaine du Pape - Pie VII -, que par (surtout) l'arrivée d'un splendide piano-forte, un instrument moderne et fraîchement créé qui ouvre une gamme de possibilités à la fois créatives et existentielles, tant la poésie qui leur ait offerte tranche avec la rugosité de leur éducation, et leur permet de goûter aux joies de la liberté d'expression, qui fera grandir en elles leur désir d'émancipation.
De ce point de départ sensiblement réaliste, qui jouera par la suite autant avec la véracité historique qu'avec la cohérence, Margherita Vicario tisse une bulle de fantaisie furieusement linéaire qui se permet tous les petits excès possibles - même quelques ellipses irritantes -, pour tenter de célébrer dans un écrin pop un poil déroutant, le pouvoir cathartique de l'acte musical, à travers la rébellion nécessaire d'une poignée de jeunes femmes modernes contre le pouvoir établi, créatrices invisibilisées par leurs homologues masculins.
Une belle occasion manquée donc, malgré de vraies bonnes intentions et la jolie prestation de Galatéa Bellugi.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Galatea Bellugi, Carlotta Gamba, Veronica Lucchesi, Maria Vittoria Dallasta,...
Distributeur : Nour Films
Budget : -
Genre : Drame, Historique, Musical.
Nationalité : Italien, Suisse.
Durée : 1h46min.
Synopsis :
Venise, au 18ème siècle. A l'Institut Sant'Ignazio, orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, tout le monde s'agite en vue de la visite imminente du nouveau Pape et du grand concert qui sera donné en son honneur. Teresa, jeune domestique silencieuse et solitaire, fait alors une découverte exceptionnelle qui va révolutionner la vie du conservatoire : un piano-forte.
Critique :
Un poil déroutant que #Gloria!, sorte de Cercle des poètes disparus musical flanqué dans un orphelinat du Venise du 18e siècle, qui noie ses bonnes intentions de célébrer le pouvoir cathartique de l'acte musical, à travers un hymne très (trop) maladroit à l'émancipation féminine. pic.twitter.com/jC5p0h6aLr
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 10, 2024
Passé plusieurs décennies (depuis le début des années 80, en gros) ou seules quelques figures populaires venaient, à l'occasion, gentiment replacer son cinéma au centre des débats, le cinéma italien semble s'être offert une véritable cure de Jouvence depuis une bonne dizaine d'années désormais, une nouvelle vague portée par une pluie de jeunes visages/cinéastes talentueux.
Tant mieux pour lui et, surtout, tant mieux pour nous.
Copyright Nour Films |
Nouvelle preuve en date en cette première moitié d'année 2024 avec trois premiers efforts au féminin : Primadonna de Marta Savina (pertinente dénonciation d'un patriarcat anxiogène et violent, qui sonde la difficile quête de liberté d'une jeune femme condamnée à la stigmatisation sociale et la solitude), Il reste encore demain, qui marque les débuts derrière la caméra de la comédienne Paola Cortellesi (portrait de femme complice et doux-amer, flanqué au cœur d'une Italie post-seconde guerre mondiale, et plus directement dans une Rome libérée par les fascistes mais point d'un patriarcat dominant et violent), mais aussi Gloria!, premier effort là aussi d'une comédienne - également auteure, compositrice et interprète -, Margherita Vicario.
Pas si éloigné de ses deux aînés, dans sa manière d'incarner un joyeux même si définitivement plus maladroit hymne à l'émancipation féminine - ici par l'art -, catapulté au cœur du Venise de la fin du XVIIIe siècle, le film et ses légers faux airs du Cercle des poètes disparus de Peter Weir, suit comment les pensionnaires d'un orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, voient leur vie bouleversée autant par la visite prochaine du Pape - Pie VII -, que par (surtout) l'arrivée d'un splendide piano-forte, un instrument moderne et fraîchement créé qui ouvre une gamme de possibilités à la fois créatives et existentielles, tant la poésie qui leur ait offerte tranche avec la rugosité de leur éducation, et leur permet de goûter aux joies de la liberté d'expression, qui fera grandir en elles leur désir d'émancipation.
Copyright Nour Films |
De ce point de départ sensiblement réaliste, qui jouera par la suite autant avec la véracité historique qu'avec la cohérence, Margherita Vicario tisse une bulle de fantaisie furieusement linéaire qui se permet tous les petits excès possibles - même quelques ellipses irritantes -, pour tenter de célébrer dans un écrin pop un poil déroutant, le pouvoir cathartique de l'acte musical, à travers la rébellion nécessaire d'une poignée de jeunes femmes modernes contre le pouvoir établi, créatrices invisibilisées par leurs homologues masculins.
Une belle occasion manquée donc, malgré de vraies bonnes intentions et la jolie prestation de Galatéa Bellugi.
Jonathan Chevrier