[CRITIQUE] : Wake Up
Réalisateurs•trice : RKSS - François Simmard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell
Avec : Benny Opoku-Arthur, Jacqueline Moré, Charlotte Stoiber, Kyle Scudder,…
Distributeur : Alba Films
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Français, Canadien.
Durée : 1h21min.
Synopsis :
Un groupe d'activistes s'introduit de nuit dans un grand magasin d’ameublement dans le but de dénoncer les pratiques écocides de l'entreprise. Mais l'agent de sécurité chargé de la surveillance de nuit est un déséquilibré, obnubilé par la chasse "primitive". La situation dégénère et une véritable chasse à l'homme commence.
Critique :
Rares sont les sous-genres tel que le slasher, à pouvoir se payer une sorte de revival à quasiment toutes les décennies, dans une sorte de cycle habituel de lavage-rinçage-répétition de l'intrigue et des personnages, imbibé par l'aura mystique du Scream de Wes Craven.
Et alors que la nouvelle décennie en est bientôt à son second virage, pas forcément sublimé par une pluie de séances - le dernier diptyque de Scream en tête - ne cherchant jamais vraiment à se démarquer de la masse, le slasher cherche toujours autant à se faire peau neuve - enfin, on se comprend -, armé par l'énergie du désespoir de prouver au spectateur qu'il y a encore des quelques esprits brillants capables de générer des frissons qui assureront sa survie pendant encore quelques temps.
Un peu comme le collectif RKSS (qui comprend François Simmard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell), dont on avait déjà méchamment été séduit par les deux premiers efforts - le survolté Turbo Kid, le résolument plus sombre Summer of '84 -, autant frappé par le sceau du coming of age sauce 80s, que d'une gestion plutôt solide du fantastique débridé.
Avec Wake Up, voilà donc qu'ils s'essayent au slasher sauce home invasion de la manière la plus sanglante et décomplexée qui soit (en attendant le film de zombies We are zombies, en salles cet été), dans une sorte de fusion entre le Sans Retour de Walter Hill (oui) et le Walter (oui, oui) de Varante Soudjian, avec un doigt de Saw (d'autant qu'il est très proche sur le papier, de l'inédit Hunt Her, Kill Her de Glasgow Frightfest), ou un activisme sensiblement insipide, se voit frontalement confronté et jugé par un tueur particulièrement féroce.
Vissé sur un pur fantasme de gosse (qui n'a jamais voulu être enfermé dans un centre commercial la nuit tombée, et/où se défouler dans un IKEA à coups de balles de paintball... ne jugez pas les fantasmes des autres), l'histoire suit donc une poignée de mômes s'introduisant de nuit dans un grand magasin d’ameublement dans le but de dénoncer les pratiques écocides de l'entreprise, et qui vont devoir subir le retour de bâton de l'agent de sécurité chargé de la surveillance de nuit, un déséquilibré brutal qui prend très au sérieux son job et est obnubilé par la chasse "primitive".
L'occasion parfait pour lui de s'offrir un petit extra maison...
Plus actuel et sensiblement plus décousu que leurs premiers pastiches - qui l'étaient déjà pas mal -, d'autant qu'ils se délestent de leurs adolescents Amblinesques pour s'amouracher d'un gang de militants climatiques/perturbateurs bidimensionnels narrativement taillé à la serpe, beaucoup plus bruyants et définitivement moins empathiques; RKSS tape définitivement plus dans le dur sur ce troisième long-métrage, jeu du chat et de la souris riche en tripailles mais qui ne tape pas dans la viande de la subtilité (ce parallèle chasseur-chassé entre un tueur habile et ses gibiers adolescents... aux masques d'animaux), ni de la cohérence (les relations entre ses personnages sont aussi peu croquées que leurs intentions).
Régressif as hell, c'est in fine dans son manque de sous-texte que Wake Up pêche le plus.
Quelques bonnes idées visuelles oui, du gore pourquoi pas, mais un peu de liant, ce n'est jamais du luxe.
Jonathan Chevrier
Avec : Benny Opoku-Arthur, Jacqueline Moré, Charlotte Stoiber, Kyle Scudder,…
Distributeur : Alba Films
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Français, Canadien.
Durée : 1h21min.
Synopsis :
Un groupe d'activistes s'introduit de nuit dans un grand magasin d’ameublement dans le but de dénoncer les pratiques écocides de l'entreprise. Mais l'agent de sécurité chargé de la surveillance de nuit est un déséquilibré, obnubilé par la chasse "primitive". La situation dégénère et une véritable chasse à l'homme commence.
Critique :
Plus actuel et sensiblement plus décousu que leurs premiers efforts, RKSS tape définitivement plus dans le dur avec son proto-slasher #WakeUp, jeu du chat et de la souris jubilatoire et riche en tripailles mais qui ne tape jamais dans la viande de la subtilité, ni de la cohérence pic.twitter.com/33u6Ykm8aI
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 8, 2024
Rares sont les sous-genres tel que le slasher, à pouvoir se payer une sorte de revival à quasiment toutes les décennies, dans une sorte de cycle habituel de lavage-rinçage-répétition de l'intrigue et des personnages, imbibé par l'aura mystique du Scream de Wes Craven.
Et alors que la nouvelle décennie en est bientôt à son second virage, pas forcément sublimé par une pluie de séances - le dernier diptyque de Scream en tête - ne cherchant jamais vraiment à se démarquer de la masse, le slasher cherche toujours autant à se faire peau neuve - enfin, on se comprend -, armé par l'énergie du désespoir de prouver au spectateur qu'il y a encore des quelques esprits brillants capables de générer des frissons qui assureront sa survie pendant encore quelques temps.
Un peu comme le collectif RKSS (qui comprend François Simmard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell), dont on avait déjà méchamment été séduit par les deux premiers efforts - le survolté Turbo Kid, le résolument plus sombre Summer of '84 -, autant frappé par le sceau du coming of age sauce 80s, que d'une gestion plutôt solide du fantastique débridé.
Avec Wake Up, voilà donc qu'ils s'essayent au slasher sauce home invasion de la manière la plus sanglante et décomplexée qui soit (en attendant le film de zombies We are zombies, en salles cet été), dans une sorte de fusion entre le Sans Retour de Walter Hill (oui) et le Walter (oui, oui) de Varante Soudjian, avec un doigt de Saw (d'autant qu'il est très proche sur le papier, de l'inédit Hunt Her, Kill Her de Glasgow Frightfest), ou un activisme sensiblement insipide, se voit frontalement confronté et jugé par un tueur particulièrement féroce.
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Vissé sur un pur fantasme de gosse (qui n'a jamais voulu être enfermé dans un centre commercial la nuit tombée, et/où se défouler dans un IKEA à coups de balles de paintball... ne jugez pas les fantasmes des autres), l'histoire suit donc une poignée de mômes s'introduisant de nuit dans un grand magasin d’ameublement dans le but de dénoncer les pratiques écocides de l'entreprise, et qui vont devoir subir le retour de bâton de l'agent de sécurité chargé de la surveillance de nuit, un déséquilibré brutal qui prend très au sérieux son job et est obnubilé par la chasse "primitive".
L'occasion parfait pour lui de s'offrir un petit extra maison...
Plus actuel et sensiblement plus décousu que leurs premiers pastiches - qui l'étaient déjà pas mal -, d'autant qu'ils se délestent de leurs adolescents Amblinesques pour s'amouracher d'un gang de militants climatiques/perturbateurs bidimensionnels narrativement taillé à la serpe, beaucoup plus bruyants et définitivement moins empathiques; RKSS tape définitivement plus dans le dur sur ce troisième long-métrage, jeu du chat et de la souris riche en tripailles mais qui ne tape pas dans la viande de la subtilité (ce parallèle chasseur-chassé entre un tueur habile et ses gibiers adolescents... aux masques d'animaux), ni de la cohérence (les relations entre ses personnages sont aussi peu croquées que leurs intentions).
Régressif as hell, c'est in fine dans son manque de sous-texte que Wake Up pêche le plus.
Quelques bonnes idées visuelles oui, du gore pourquoi pas, mais un peu de liant, ce n'est jamais du luxe.
Jonathan Chevrier