[CRITIQUE] : Les Intrus
Réalisateur : Renny Harlin
Acteurs : Madelaine Petsch, Froy Gutierrez, Rachel Shenton, Gabriel Basso,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Epouvante-Horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min.
Synopsis :
Lors d’un road-trip en amoureux, un jeune couple tombe en panne et doit s’arrêter dans un village reclus. Ils vont vivre une nuit de terreur en affrontant trois individus masqués, qui sans motif apparent, veulent les tuer.
Critique :
The Strangers incarne une petite bombe de huis clos tétanisant, (vraiment) flippant, simple et d'une efficacité redoutable, porté qu'elle est par un tel amour du cinoche du samedi soir, que l'on ne pouvait que tomber sous son charme.
Fruit d'une mise en scène minimaliste mais soignée (tourné majoritairement caméra à l'épaule et privilégiant l'efficacité à l’esbroufe), d'un scénario solide réservant son petit lot de rebondissements couillus tout autant qu'un portrait sensible de deux époux au bord de l'implosion (la raison sera évoquée lors d'un habile flashback), le premier long-métrage de Bryan Bertino avait tout d'un pur thriller à l'ancienne, viscéral et réaliste, dont la noirceur du propos n'était même pas désamorcée par un happy-end aussi gerbant qu'inadéquat, puisqu'il lui préférait une issue incroyablement sombre et nihiliste.
Citant joyeusement Funny Games (en mode grindhouse) et Halloween (pour son horreur souvent invisible faisant irruption dans une réalité commune, et ses meurtriers dont la motivation n'est jamais dévoilée) mais aussi Peckinpah et son chef-d'oeuvre Chiens de Paille (référence absolue du home invasion brutal), le film faisait volontairement (très) mal et dans sa manière de rendre palpable la terreur sourde qu'engendre le fait d'être agressé dans sa propre maison par un ou plusieurs malades barbares, planqués derrière un masque lui aussi, aussi simpliste que terrifiant (encore une fois très 70s dans le ton, avec son écho à peine masquée aux cruautés perpétrées pat la Famille Manson).
Un bout d'horreur loin des bandes ultra-violentes, tout en épure et aux références affirmés au giallo, misant habilement sur le suspens primaire d'une violence imprévisible, brutale et inexplicable (dont Bertino masquera les images dans un climax où les cris en diront bien plus que n'importe quel plan), pour marquer.
Tout l'inverse de sa suite (indirecte, même si un temps Liv Tyler était appelée à revenir), The Strangers : Prey at Night, concoctée par le boucher Johannes Roberts, définitivement plus rentre dans le lard, qui suivait peu ou proue le concept original - avec deux mômes en plus dans l'équation -, au coeur d'une relecture furieusement 80s à la sauce slasher, expurgée de toute menace sournoise et malsaine, puisque tout du long véhiculée par un trio de psychopathes prévisibles et gentiment fripons, s'amusant cette fois à opérer une partie de cache-cache macabre dans un terrain de jeu grandeur nature.
2024, on oublie tout et on recommence avec le finlandais fou Renny Harlin à la barre (lui dont le come-back Hollywoodien totalement improbable semble pleinement amorcé), et rien de moins qu'une trilogie dans les cartons (à l'intrigue située sur cinq jours), dont chaque épisode à été tourné dans la foulée de l'autre en Slovaquie (l'Oregon, pardon)... pourquoi pas, surtout que Lionsgate a mis le paquet côté promotion.
Tout un programme donc que ce The Strangers : Chapter one aka Les Intrus par chez nous (ne cherchez pas, c'est comme ça), qui s'inscrit pleinement dans la droite lignée du film original en incarnant une sorte de copycat 2.0 avec quelques petites nuances et une pertinence relative, pensé autant comme un remake superficiel qu'un opus d'introduction où l'exposition tente de conserver au maximum son minimalisme, même si Harlin rentre cela dit plus vite dans le feu de l'action que Bertino, qui faisait intelligemment grimper le mercure de la tension jusqu'à un inévitable assaut tragique.
Sans trembler mais surtout sans trop chercher à rompre les codes d'une formule assurément gagnante, dont il laisse le nihilisme au vestiaire, ce reboot joue - à raison - la carte de la sécurité, en esquissant juste ce qu'il faut ses personnages (renforcé par la performance authentique d'une Madelaine Petsch parfaite en scream queen) et en proposant une immersion suffisamment convaincante pour divertir, même si un sacré goût amer reste en bouche à la fin de la séance.
Sensiblement le meilleur film de Renny Harlin depuis longtemps (facile), faussement rétro mais capable d'offrir de vrais moments de flippe quand il s'en donne les moyens, Les Intrus ne casse pas trois pattes à un canard et sera sans doute aussi vite vu qu'oublié, mais par passion nostalgique du finlandais fou, on sera évidemment du rendez-vous pour ses suites.
Oui, l'amour peut faire (très) mal parfois.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Madelaine Petsch, Froy Gutierrez, Rachel Shenton, Gabriel Basso,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Epouvante-Horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min.
Synopsis :
Lors d’un road-trip en amoureux, un jeune couple tombe en panne et doit s’arrêter dans un village reclus. Ils vont vivre une nuit de terreur en affrontant trois individus masqués, qui sans motif apparent, veulent les tuer.
Critique :
Sans trembler,#LesIntrus se fait un simili-copycat avec quelques petites nuances, du bijou de Bryan Bertino, pensé autant comme un remake superficiel qu'un opus d'introduction jouant tout du long la carte de la sécurité. Facile, il incarne le meilleur film d'Harlin depuis perpète pic.twitter.com/9s1bElOQgJ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 15, 2024
The Strangers incarne une petite bombe de huis clos tétanisant, (vraiment) flippant, simple et d'une efficacité redoutable, porté qu'elle est par un tel amour du cinoche du samedi soir, que l'on ne pouvait que tomber sous son charme.
Fruit d'une mise en scène minimaliste mais soignée (tourné majoritairement caméra à l'épaule et privilégiant l'efficacité à l’esbroufe), d'un scénario solide réservant son petit lot de rebondissements couillus tout autant qu'un portrait sensible de deux époux au bord de l'implosion (la raison sera évoquée lors d'un habile flashback), le premier long-métrage de Bryan Bertino avait tout d'un pur thriller à l'ancienne, viscéral et réaliste, dont la noirceur du propos n'était même pas désamorcée par un happy-end aussi gerbant qu'inadéquat, puisqu'il lui préférait une issue incroyablement sombre et nihiliste.
Copyright Lionsgate |
Citant joyeusement Funny Games (en mode grindhouse) et Halloween (pour son horreur souvent invisible faisant irruption dans une réalité commune, et ses meurtriers dont la motivation n'est jamais dévoilée) mais aussi Peckinpah et son chef-d'oeuvre Chiens de Paille (référence absolue du home invasion brutal), le film faisait volontairement (très) mal et dans sa manière de rendre palpable la terreur sourde qu'engendre le fait d'être agressé dans sa propre maison par un ou plusieurs malades barbares, planqués derrière un masque lui aussi, aussi simpliste que terrifiant (encore une fois très 70s dans le ton, avec son écho à peine masquée aux cruautés perpétrées pat la Famille Manson).
Un bout d'horreur loin des bandes ultra-violentes, tout en épure et aux références affirmés au giallo, misant habilement sur le suspens primaire d'une violence imprévisible, brutale et inexplicable (dont Bertino masquera les images dans un climax où les cris en diront bien plus que n'importe quel plan), pour marquer.
Tout l'inverse de sa suite (indirecte, même si un temps Liv Tyler était appelée à revenir), The Strangers : Prey at Night, concoctée par le boucher Johannes Roberts, définitivement plus rentre dans le lard, qui suivait peu ou proue le concept original - avec deux mômes en plus dans l'équation -, au coeur d'une relecture furieusement 80s à la sauce slasher, expurgée de toute menace sournoise et malsaine, puisque tout du long véhiculée par un trio de psychopathes prévisibles et gentiment fripons, s'amusant cette fois à opérer une partie de cache-cache macabre dans un terrain de jeu grandeur nature.
2024, on oublie tout et on recommence avec le finlandais fou Renny Harlin à la barre (lui dont le come-back Hollywoodien totalement improbable semble pleinement amorcé), et rien de moins qu'une trilogie dans les cartons (à l'intrigue située sur cinq jours), dont chaque épisode à été tourné dans la foulée de l'autre en Slovaquie (l'Oregon, pardon)... pourquoi pas, surtout que Lionsgate a mis le paquet côté promotion.
Tout un programme donc que ce The Strangers : Chapter one aka Les Intrus par chez nous (ne cherchez pas, c'est comme ça), qui s'inscrit pleinement dans la droite lignée du film original en incarnant une sorte de copycat 2.0 avec quelques petites nuances et une pertinence relative, pensé autant comme un remake superficiel qu'un opus d'introduction où l'exposition tente de conserver au maximum son minimalisme, même si Harlin rentre cela dit plus vite dans le feu de l'action que Bertino, qui faisait intelligemment grimper le mercure de la tension jusqu'à un inévitable assaut tragique.
Copyright Lionsgate |
Sans trembler mais surtout sans trop chercher à rompre les codes d'une formule assurément gagnante, dont il laisse le nihilisme au vestiaire, ce reboot joue - à raison - la carte de la sécurité, en esquissant juste ce qu'il faut ses personnages (renforcé par la performance authentique d'une Madelaine Petsch parfaite en scream queen) et en proposant une immersion suffisamment convaincante pour divertir, même si un sacré goût amer reste en bouche à la fin de la séance.
Sensiblement le meilleur film de Renny Harlin depuis longtemps (facile), faussement rétro mais capable d'offrir de vrais moments de flippe quand il s'en donne les moyens, Les Intrus ne casse pas trois pattes à un canard et sera sans doute aussi vite vu qu'oublié, mais par passion nostalgique du finlandais fou, on sera évidemment du rendez-vous pour ses suites.
Oui, l'amour peut faire (très) mal parfois.
Jonathan Chevrier