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[CRITIQUE] : Baby Ruby


Réalisatrice : Bess Wohl
Avec : Noémie Merlant, Kit Harington, Meredith Hagner, Arcadi Radeff, Reed Birney,…
Budget : -
Distributeur : Paramount Plus France.
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h29min

Synopsis :
Jo est une influenceuse à succès, en couple avec Spencer. Ils accueillent alors leur premier enfant, Ruby. Après l'accouchement, Jo va être victime de dépression post-partum.



Critique :



En attendant de la découvrir à nouveau derrière la caméra, pour son second long-métrage, Les Femmes au Balcon (qui passera par la case Séances de minuit sur la prochaine Croisette), mais aussi et surtout en vedette de l'attendu remake d'Emmanuelle signée Audrey Diwan (qu'on aurait aimé, aussi, voir à Cannes...), difficile de ne pas admettre que la pétillante Noémie Merlant a connu, comme le dit si bien le dernier effort en date du tandem Nakache/Toledano, une " année difficile " (même pas pardon).

Car passé le difficilement défendable film des papas du Sens de la fête, mais aussi Un An, Une Nuit de Isaki Lacuesta, un pâle et maladroit récit de reconstruction psychologique au mysticisme férocement décousu, sous fond d'attentats du 13 novembre 2015; la voilà de retour non pas en salles mais sur Paramount +, avec l'horrifico-mal luné mais fascinant Baby Ruby, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste et dramaturge Bess Wohl, thriller psychologico-paranoïaque à la patine rétro, sous fond de dépression post-partum aussi fin que du gros sel malgré de bonnes intentions.

Magnet Releasing/Magnolia Pictures

Louchant de près comme de loin, sur des influences évidentes (oui, comme Rosemary's Baby), avec cette immersion au cœur du pourquoi et du comment une influenceuse française expatriée outre-Atlantique (pourquoi pas ?), Jo, plonge dans la dépression à la suite de son premier accouchement, visant à pointer le symbolisme brutal de la déstabilisation physique et mentale que peut provoquer une maternité nouvelle; Baby Ruby ne se fait in fine que le noyau d'une vague bonne idée à l'exécution désastreuse, celle d'une mère oscillant continuellement entre la volonté de protéger la chair de sa chair, et la sensation déstabilisante de totalement refuser son existence.

Et c'est là où le bas blesse, tant Merlant comme Kit Harington, se débrouille plutôt bien à l'écran malgré une caractérisation sommaire de leur personnage et une escalade horrifique in fine risible, un comble quant on se base sur une terreur aussi existentielle qu'universelle.
Plus qu'un morceau d'horreur caricatural qui parle plus qu'il n'expose (malgré quelques jolis effets de miroir), Baby Ruby annihile toute la sincérité de son propos : sensibiliser son auditoire face à la dépression post-partum au cœur d'un thriller psychologique racé et viscéral.
Le résultat, sinistre et bordélique, est à peine plus divertissant qu'un spot publicitaire du gouvernement.


Jonathan Chevrier


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